Dès le départ, on se sent en terrain connu : du pixel-art soigné (le début est tout de même un peu sombre dans le choix des teintes) qui nous donne l'illusion de jouer sur une console de type Neo-Geo, une musique rock de grande qualité qui fait son job pour accompagner l’action trépidante (changement de musique à chaque niveau) et une distribution de mandales qui démarre très vite.
On apprécie le gameplay nerveux, les commandes répondent parfaitement à la demande et c’est tant mieux car nous allons nous faire rapidement submergé par les ennemis : rats, chats classiques ou électriques, cochon, loup, bison doberman et même mouche… on nage dans un bestiaire animalier, ces sbires servant une entité qui a asservi l’humanité toute entière après avoir pris le pouvoir en utilisant des ondes électromagnétiques qui ont détruit toute la technologie humaine. Pas désagréable visuellement mais pas une merveille non plus, le jeu étonne cependant avec sa simulation de l’affichage d’un écran cathodique, avec les déformations aux angles.
On retrouve le scrolling latéral qui s’arrête régulièrement le temps de nous permettre de faire place nette. On ramasse des couteaux que l’on peut jeter sur l’ennemi (mort radicale), on explose des tonneaux qui s’embrassent, transformant en petit squelette bien blanc l’infortuné resté à proximité.
Fight’N Rage est dans la continuité des Final Fight et de la franchise Streets of Rage notamment, avec trois boutons pour attaquer (Y), sauter et envoyer un coup spécial (A), ce dernier pouvant être enclenché sans bouger ou en mouvement. On prend réellement plaisir à attraper l’adversaire et le frapper via une série d’enchaînements combo ou tout simplement de le projeter vers ses autres compères en abaissant le stick vers le bas.
L’action en est parfois confuse tant les empoignades engendrent une certaine mêlée au regard du nombre d’ennemis, on apprécie de faire place nette.
Conseil pour ce boss, changez régulièrement de position et rapprocher vous ensuite pour le frapper.
Des armes pourront être ramassées sur le sol, allant du classique couteau au shuriken, et notre petit préféré, le boomerang (il frappe et revient dans votre main). Attention cependant, il faut tirer en ayant l’ennemi placé sur le bon plan et si vous vous faites toucher, vous ferez tomber l’arme qui disparaîtra au bout de quelques secondes si vous ne vous dépêchez pas de la ramasser à nouveau. Pas simple parfois !
A noter sur les images la possibilité d'enregistrer votre temps pour compléter chaque niveau, dans l'optique d'un speedrun. C'est optionnel mais sympathique.
Classiquement, on retrouve une barre d’énergie en haut à gauche vous rappelant que vous n’êtes pas invincible, l’accumulation des conflits vous ramène durement à la réalité. Oui, vous allez connaître quelques défaites et ce assez rapidement, car les développeurs ont largement ouvert la vanne de l’apparition de sbires, un peu trop même parfois.
Concernant cette barre, attention à utiliser votre énergie au bon moment. Si vous apercevez les lettres SP clignoter, c’est bon, votre coup spécial pourra être déclenché sans problème. Sinon, vous consommez votre barre d’énergie qui se reconstituera au bout de quelques secondes. Mais au cœur de l’action et face à quelques coups ennemis qui vous impacteront obligatoirement, déclencher un coup spécial lorsque votre jaune n’est pas à son max risque d’être fatal. Pensez donc à ramasser les rares fruits, poulets, disponibles sur votre chemin, en n’hésitant pas à briser des tonneaux les dissimulant parfois.
Au départ, tous les modes ne sont pas accessibles, seul le mode Arcade répond présent au démarrage. Pour débloquer le reste, il vous faudra récupérer de l’argent (chaque partie et Game Over vous en octroie un peu selon votre performance) et vous pourrez alors déverrouiller les autres modes comme le mode entrainement et, curiosité, le mode difficulté Easy (les seuls réglages disponibles au départ étant Normal et Hard).
Divers autres bonus seront également accessibles contre votre argent virtuel pour personnaliser votre personnage, trois sont jouables au départ dont deux humains et un mutant : Gal, seule femme du panel, une vraie tigresse dont l’entrejambe musclé et bien visible semble vouloir faire concurrence à Shun-Li de Street Fighter. Vous aurez également un guerrier dont le nom garde une consonance parodique avec Chuck Norris (F. Norris) et enfin une grosse brute mutante au look de taureau bourré aux stéroïdes, Ricardo.
Un peu léger comme set même si chacun des protagonistes possède des particularités de puissance et de vitesse. A vous de voir si vous préférez cogner fort ou si vous préférez les enchaînements ultra-rapides de votre guerrière.
C’est avec Ricardo que l’on a trouvé rapidement notre équilibre, surtout face aux boss qui terminent chaque niveau. Ils sont vraiment costauds et il y a fort à parier que chaque première rencontre se soldera par un échec de votre part. Mais on apprend vite et souvent la seconde ou troisième rencontre est la bonne. D’ailleurs, en cas de Game Over, vous avez quelques secondes pour appuyer sur la touche + afin de poursuivre le combat, soit depuis le début du niveau, soit face au boss. Malgré les différences entre les trois combattants, cela ne transforme pas réellement la partie car vos adversaires sont coriaces et la difficulté toujours bien présente.
Fight’N Rage a la particularité d’être jouable à trois en local, et c’est vraiment sympa. C’est le moment de sortir votre manette Pro et de brancher le tout sur la télé car honnêtement, y jouer dans cette configuration la console posée sur la table, ce n’est pas vraiment fun car l’affichage est trop petit par rapport à une action où les ennemis vous encerclent rapidement. A trois, chacun prendra l'un des trois combattants possibles, permettant ainsi d'unir toutes les caractéristiques. Ça facilite grandement l'action même si cela reste encore plus délicat d'y voir clair parfois, quand tout le monde lance son attaque spéciale au même moment. Le jeu à trois est disponible en local uniquement, pas de mode online. Pensez donc à inviter vos amis pour la bonne cause.
Fight’N Rage gère le Parry
Ce nom va faire rugir de plaisir les techniciens du beat’em up qui vouent un culte à cette technique de contre, mise en place par Street Fighter III The Third. Celui qui maîtrise parfaitement cette technique est tout de suite dans le haut du panier. Si à la base il faut incliner le stick dans la direction de l’adversaire qui vous attaque pour pouvoir bénéficier d’une priorité temporaire pour lui infliger le maximum de dégâts et complètement retourné l’issue du combat, il faut reconnaître qu’il faut un sacré entrainement pour y parvenir, ce qui est loin d’être le cas de votre serviteur.
Cependant si cette action est visible avec Street fighter III nous indiquant que l’on a correctement effectué la commande, dans Fight’N Rage on ne le met clairement pas en évidence. La contre-attaque se déclenche bien souvent plus par hasard et dans la confusion de la mêlée, ce n’est pas toujours bien visible. Dommage, en réduisant un peu le nombre d’adversaires à l’écran et en ajoutant une petite animation supplémentaire, on aurait pu obtenir un cocktail de très grande qualité.
Car les adversaires se sont donnés rendez-vous pour vous occire. Jusqu’à 6 contre un, c’est largement faisable (les fights un contre quatre de nombreux titres m’ont souvent ennuyé), mais si on rajoute un boss et que l’on atteint les 8 contre un, ça commence à devenir peu lisible. D’autant que chaque type d’adversaire possède une attaque spéciale, une attaque auquel il va de plus en plus recourir lorsque vous vous enfoncez dans les niveaux. Bref, un réglage un peu too much au bout d’un moment, d’où l’intérêt de jouer à plusieurs.
Les autres modes de jeu
Après avoir accumulé quelques pièces (on s'est aperçu de son déblocage après avoir amassé 264 pièces), le menu nous a signalé la présence d'un nouveau mode : le Battle Mode. A vous de jouer contre le CPU ou un autre joueur en deux manches gagnantes. Cela reste anecdotique car la victoire ne vous apporte rien de particulier, pas même des pièces.
Nous avons également le menu Extras qui est apparu. c'est dans ce menu que l'on pourra opter entre différentes variations de couleurs pour les costumes de Gal (15 possibilités au tarif croissant, vous avez de quoi faire car l'accès au 3e costume vous coûtera déjà 400 pièces), Ricardo (on aime beaucoup sa troisième tenue lui donnant une allure de star de catch), F. Norris.
Vous pourrez débloquer des personnages complémentaires issus du bestiaire ennemi (rien que le premier rat basique vous coûte tout de même 200 pièces).
Au niveau des add-ons, pour 30 pièces vous ajoutez le mode entraînement, 50 pièces pour le mode facile, le reste apparaissant au fur et à mesure de votre capacité de trésorerie. Les tips vous apporteront un lot de conseils, assez basiques, sur certains aspects du jeu (32 tips à débloquer).
Le mode entraînement est intéressant car il vous permet de mieux vous familiariser avec les enchaînements de coups disponibles. Vous êtes dans une sorte de ring grillagé et vous devez effectuer une série de prises bien précises en suivant les indications à l'écran, votre personnage progressant sur un chemin à étape en bas de l'écran au fur et à mesure de la réussite des mouvements. Vous pouvez quitter à tout moment votre entraînement en pressant sur la touche +.
Cinq autres modes sont à débloquer, à vous le plaisir de les découvrir. Cela reste souvent anecdotique mais le temps de tout débloquer, cela vous laisse un bon paquet d'heures de jeu. Autant vous dire que pour le compléter à 100%, il va falloir le relancer un bon paquet de fois pour amasser le nombre de pièces suffisantes. A vous de faire tous les embranchements possibles du jeu et de découvrir toutes les versions alternatives de l'histoire.
Réglages
Un petit détour dans le bas de l'écran d'accueil pour atteindre la gestion des réglages. Si le visuel de type borne d'arcade ne vous plait pas, changez les réglages en retirant les filtres. L'écran CRT-TV/CRT-Monitor peut basculer en smooth ou clean, on peut retirer le filtre scanlines, gérer le niveau d'HDR pour obtenir un affichage plus lumineux, choisir des couleurs opaques, en niveau de gris ou avec moins de saturation. Bref, il y a de quoi vous faire plaisir au niveau du rendu.
Fight'N Rage est disponible depuis le 26 septembre sur l'eShop uniquement, au tarif de 19,99 €. Taille poids plume de 434,11 Mo nécessaire pour l'accueillir. Anglais ou espagnol uniquement mais honnêtement pour ce type de jeu, ce n'est pas très grave de ne pas retrouver du français, on comprend très bien les quelques bulles de texte. Et même si le portage (de qualité) Switch a été confié à un studio tiers, il faut savoir que Fight'N Rage a été réalisé à l'origine par un seul développeur uruguayen, fondant son studio Seba Games Studio avec le musicien. Rien que pour cette performance, saluons l'artiste !
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