FFCC Echoes of Time : classique et meilleur à la fois

Et la caravane passe

Echoes of Time ne faillit pas aux règles les plus élémentaires du traditionnel schéma des Crystal Chronicles. L'aventure est prétexte à l'introduction de quatre personnages dans votre équipe de jeu, personnages que vous serez libre de paramétrer comme bon vous semblera. On retrouve avec le même plaisir les races de l'univers Final Fantasy, qu'il s'agisse de Clavats, de Yukes ou de Selkies. Le titre conserve cet aspect malléable et personnalisé propre à ses prédécesseurs, ce qui ajoute beaucoup au taux de rejouabilité du jeu.

L'aventure en elle-même s'échelonne à travers les différents chapitres d'une histoire qui vous conduira à affronter un archéologue de renom, Larkeicus, dont les recherches ciblent les fameux cristaux, reliques d'une civilisation antique disparue. Le jeu repose sur la course du Temps, la temporalité et le déterminisme, thèmes à la fois littéraires, scientifiques et philosophiques, et se permettra quelques réflexions - un peu sommaires - sur la nature du Temps, des causes et des effets, sur une trame fantaisiste et bien maîtrisée. Mais ce serait gâcher le plaisir de jeu que de vous dévoiler ici les subtilités d'un scénario certes prévisible, mais qui ne manque à certains moments pas de subtilité !

La présence de donjons ne surprendra personne. L’histoire pousse le joueur à revenir dans les donjons pour leur trouver d’autres issues, ce qui augmente certes la durée de votre aventure, mais sans doute pas votre plaisir de jeu, d’autant plus que les environnements ne sortent pas tous de l’ordinaire, et s’enferment dans les clichés usuels et très dualistes du type « volcan en flammes et montagne glacée » ou encore « désert sec et marais humide ». Seules les ruines antiques proposent un renouvellement significatif, et pour le coup esthétique.

La carte du jeu, regroupant les villes et autres donjons accessibles, n’est pas vraiment étendue. On a très vite l’impression de tourner en rond, et on regrette fortement les sinueux chemins du plan de jeu utilisé dans le Cystal Chronicles paru sur GameCube. Le passage sur une console portable n’est pas suffisant pour justifier une zone de jeu parfois étriquée et congestionnée. En revanche, la bande son du jeu mérite considération, au sens où elle peut se vanter d’une très bonne qualité musicale, de thèmes entraînants et variés, ce qui joue pour beaucoup dans l’ambiance de l’opus. Ainsi, même la carte et ses défauts réussissent à se faire oublier au rythme d’une musique dynamique.

Un pour tous, tous pour un !

L'aspect stratégique du jeu tient notamment à la gestion de l'équipement et des capacités des quatre héros de l'aventure. Bien entendu, chaque race apporte un profil spécifique et immuable aux personnages, mais il vous incombe de parer vos petits soldats pour les combats. De ce côté-là, on appréciera la variété des armes, des armures et autres accessoires qui apporteront des améliorations. Cet équipement influe également sur l'aspect des joueurs. Ainsi, que vous cherchiez à obtenir une tenue stylisée, ridicule ou efficace au combat dans la défense, vous ne serez pas déçus des combinaisons qui s'offrent à votre choix.

On en viendra alors à parler des sortilèges, ces attaques magiques que tous les personnages du jeu peuvent utiliser. Si certains de ces sorts sont axés sur l'offensive, d'autres ont des propriétés de nature différente comme les sortilèges de soins, de résurrection ou de bénédiction. L'utilisation de la magie repose elle aussi sur une vision collective : ici, le niveau de force d'un sort ne dépend pas de l'expérience de celui qui l'a lancé, mais de ses coéquipiers. Lancer au même endroit et au même moment deux (voire trois !) sorts de même nature multiplie en conséquence sa puissance. La coopération est la donnée capitale de la réussite d'un combat, a fortiori quand il s'agit d'un boss, mais aussi tout l’enjeu du mode multijoueur toujours aussi convivial qui vous permet de progresser dans des quêtes exclusives avec des amis.

Please try again!

Là où les choses se gâtent, c’est lorsque les énigmes demandent elles aussi la coopération. Elles peuvent bien sûr se montrer assez simplistes et ne demander que quelques secondes de réflexion, mais la plupart d’entre elles exigent une grande précision d’action et un très bon timing de la part du joueur s’il est amené à contrôler plusieurs personnages successivement.

Les énigmes introduisent la méthode des livres de sorts : des ouvrages qu’il vous faut placer sur un pupitre afin d’activer un réticule se dirigeant vers vous, et déclenchant le sortilège à votre contact. A vous donc de le promener, de lui faire atteindre sa cible avant qu’il ne vous ait rejoint ! En pratique, le puzzle s’enrichit très souvent de complications, d’ennemis, d’obstacles, de mécanismes infernaux qui peuvent être la raison de suffisante de quelques longs instants passés à réessayer jusqu’au succès.