L’art et la matière
Ce qu’il y a de rassurant mais également de désespérant avec les adaptations de films, c’est que les surprises (bonnes ou mauvaises d’ailleurs) ne sont pas légion. En effet, l’ambiance comme l’histoire se doivent de coller au plus près à la réalisation cinématographique qui constitue la référence du jeu. Mais là où cet épisode d’Harry Potter fait très fort, c’est que tout est suivi à la lettre sans pour autant assurer une compréhension totale du scénario. En clair, l’intrigue est découpée en morceaux choisis et le rythme en devient décousu, au point que ceux qui n’auront pas vu le fameux film s’en trouveront vite perdu même s’ils ont le livre en tête (et on ne parle pas des néophytes profonds qui ne seraient pas à la page question vocabulaire moldu & co).C’est d’autant plus dommage que l’univers de Poudlard est pourtant bien retranscrit, grâce notamment à l’environnement du château qui se révèle de qualité et dans lequel on peut se promener à loisir. Ainsi la majeure partie du temps nous propose-t-on de nous balader d’un lieu à un autre pour remplir tel ou tel objectif, et une fois l’étape passée on nous dévoile un des élément capital de l’intrigue qui nous amène toujours au plus près du tragique dénouement. Mais si on souhaite tout simplement faire durer le plaisir, car il faut bien avouer que l’aventure ne nous prendra qu’environ 5h de notre temps, on peut essayer de ramasser les nombreux écussons disséminés dans le jeu qui symbolisent des récompenses. Certes ce n’est pas un défi des plus original mais on se surprend rapidement à vouloir trouver le moyen d’obtenir ces artefacts. Pour passer l’ennui ? Rien n’est moins sûr.
En effet, pour interagir avec notre environnement, et notamment pour acquérir ces écussons, il nous faudra maîtriser des sorts et enchantements. Ces derniers se débloquent au fil de notre progression dans l’aventure. On en compte 3 en mode exploration, comme le fondamental Wingardium Leviosa, mais il en existe également 6 autres qui devront être mis à profit lors des duels. Puisque votre combat vous oppose aux forces du mal vous vous devez d’apprendre à maîtriser l’art de la guerre version sorcier. Quel que soit le sort ou l’enchantement, la Wiimote apparaît comme un outil naturellement proche d’une baguette magique et justifie le plus grand enthousiasme des développeurs à faire le jeu sur ce support. En bref, on secoue d’une certaine façon la manette avec le Nunchuck et on obtient le résultat voulu à l’écran. Enfin, le résultat c’est vite dit car il faut admettre que certains sorts sont parfois mal reconnus. C’est le cas notamment lors des duels où on s’escrimera surtout à jouer de la boule de feu pour mettre notre ennemi à terre tout en évitant les sorts adverses avec la touche d’esquive. A noter par ailleurs que ces joutes peuvent avoir lieu à deux mais l’intérêt est vite limité par la répétitivité de l’action, même si la mise en scène reste sympathique.
Le phoenix s’enflamme
Et justement, en terme d’action ces duels constitueront l’une des seuls « sport » du jeu en plus des quelques mini-jeux présents. Si le Quidditch en fait également partie son côté ronflant, dû au fait que le joueur doit passivement (ou presque) pointer l’écran, attirera moins l’intérêt que la réalisation des potions. Dans le sixième épisode mettant en scène le petit sorcier brun à lunette, les cours de potions relèvent d’une importance capitale. Pour résumer les choses, notre bien-aimé professeur Rogue (ou Snape c’est à vous de voir) s’est fait prendre sa place en tant que maître des potions par l’ancien professeur qui occupait son poste et qui l’a repris à la demande de Dumbledore.Il s’agit de Slughorn, le pion central de cette nouvelle intrigue s’il en est. Bref, les développeurs ont mis le paquet sur les potions et pour notre plus grand bonheur ce mini-jeu est sans doute le plus réussi de tous. Au menu : des flacons remplis de substances plus ou moins douteuses, un chaudron, du feu et bien évidemment notre Wiimote et Nunchuk. Comme pour tout le reste, les indications concernant les mouvements à utiliser dans telle ou telle circonstance sont décrit avec précisions et compte tenu du timing et de la certaine précision requise l’ensemble se révèle très dynamique. Le système fonctionne sur des codes couleurs, on voit à droite de l’écran le flacon ou le dosage qu’il faut utiliser avec la couleur qu’on doit atteindre et on agit en conséquence.
Après chaque mini-jeu, donc les duels amicaux, le vol sur balai au Quidditch et la réalisation de potions, on obtient un score et parfois des médailles au mérite. En dehors de l’aventure, l’accès au trois clubs associés aux disciplines nous est ouvert de manière à pouvoir y jouer à tout moment. Des bonus tels que jouer avec Ginny au Quidditch sont également à débloquer au cours de l’aventure ce qui permet toujours de rallonger un peu la durée de vie de ce jeu particulièrement court.
Les développeurs ont d’ailleurs essayé de rajouter encore quelques éléments de manière à prolonger le plaisir de jeu. Au final, on se retrouve avec des personnages secondaires qui nous proposent des quêtes tout aussi secondaires. Celles-ci sont surtout prétexte à vous faire déambuler dans le château et les environs, ce qui malgré la présence des mini-jeux occupera en fait la majeure partie de votre temps. Du coup, puisque l’environnement est grand, on peut également facilement se perdre et s’énerver. Pour y remédier deux choses plutôt efficaces ont été mise en place : les raccourcis par les tableaux et le fantôme de Nick qui vous sert de guide. Ce dernier s’avère très utile pour aller rapidement d’un lieu à un autre et possède l’avantage comme l’inconvénient de faciliter grandement nos déplacements. Cela explique notamment les 5h d’aventures avec les secteurs du château qui se débloquent à la vitesse du son sur la carte du maraudeur. Et si on a droit à quelques passages hors des murs de Poudlard c’est uniquement pour servir l’histoire et faire du tourisme ne sera alors pas à l’ordre du jour. Des excursions qui mettent l’ambiance en somme.
Graphiquement le jeu s’en tire honnêtement d’ailleurs, d’où la bonne ambiance, mais on remarquera tout de même que nos trois personnages principaux ont été plus soignés que les autres. Enfin pour ce qui est de la bande-son certes les musiques sont officielles et passent assez bien, mais il n’en va pas de même des doublages qui sont parfois atrocement déphasés. L’anglais ne vaut d’ailleurs pas nécessairement le français à ce propos.
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