Fermier un jour, fermier toujours
Dès votre arrivée mouvementée sur l’île, vous êtes assigné à une tâche de la plus haute importance, à savoir ouvrir une ferme et faire prospérer tout le village grâce à votre dur labeur et au fruit de vos récoltes. Fort heureusement pour vous aider dans votre tâche des marchands de divers horizons vont venir s’installer au fur et à mesure sur l’île. Vous ferez donc l’acquisition de semences diverses et de bêtes d’élevages allant du mouton à la vache, en passant par le cheval et les poules.Pour rentabiliser l’affaire vous devrez également construire de nouveaux bâtiments, que ce soit pour votre ferme mais aussi pour améliorer le quotidien, avec les routes, et élargir l’espace de jeu, en réparant les ponts de rivière. C’est là qu’intervient le premier hic. Le temps consacré à l’obtention de suffisamment d’argent et de matériaux est énorme, pour finalement dépenser le tout dans une ferme nouvelle version. En clair, la progression qui paraît relativement rapide en début de jeu, car il faut expliquer au joueur le gameplay, est en réalité d’une lenteur frustrante. C’est d’autant plus vrai que le travail s’avère parfois répétitif, même si en évoluant on doit s’occuper à de plus en plus de choses, comme nourrir les bêtes, ramasser du bois, donner de l’eau aux plantes…
Petite variété dans l’action tout de même grâce au choix qui s’est offert d’entrée de jeu. Ainsi, pour la première fois dans la série Harvest Moon vous incarnerez soit une fille, soit un garçon. Si cela peut paraître anodin au premier regard, avec juste une volonté de faire plaisir à tous les genres, on s’aperçoit vite que ce n’est pas si simple. En effet, une fois vos fonctions prises dans une ferme réaménagée de l’île, vous pourrez à loisir faire la connaissance des rescapés qui vous accompagnent, et des nouveaux venus par la suite. Dès lors, vous verrez apparaître selon que vous êtes héros ou héroïne un petit cœur gris qui bat lorsque les personnes du sexe opposé vous parlent. Trouver l’âme sœur sera donc un autre aspect de votre vie de fermier, ce qui est d’autant plus agréable car l’univers du jeu est graphiquement très réussi et que chaque habitant possède un design très attachant.
Les tomates se rebiffent
On en vient alors naturellement aux petites promenades sur l’île qui, outre sympathiser avec les habitants, révèlent quelques maladresses de la part des développeurs. Tout d’abord la carte sur l’écran supérieur. Imprécise, elle n’indique que les lieux où sont les personnages sans plus de détails, ce qui nous obligera parfois à faire deux fois le tour pour repérer la position de la personne. Autre souci : la caméra. Placée trop en hauteur, elle nous empêche d’avoir une vision du jeu plus périphérique ce qui explique le problème précédent. En soi, l’intérêt qu’on porte à l’histoire novatrice nous pousse à aller de l’avant et l’aspect graphique chaleureux gomme quelque peu ces défauts, mais c’est à ce moment que le stylet vient encore alourdir la progression.D’habitude, on vante beaucoup la DS pour ses capacités unique et tactile, au point que pour ce jeu, pourtant jusqu’ici toujours jouable à la croix directionnelle, les développeurs ont décidé d’imposer le stylet pour les déplacements et les tâches quotidiennes. Résultat : les commandes sont imprécises. Certes, on se déplace sans problème d’un bout à l’autre de l’île, mais quand il s’agit de prendre la binette et de retourner la terre, on se rend vite compte la rapidité d’exécution va en prendre un coup. En définitive, votre champ se découpe en petite case comme un échiquier. Pour labourer une zone, il faut utiliser l’instrument approprié case par case selon la superficie voulue. Et cela va avec tout, arrosoir, hache pour le bois, marteau pour la pierre… Avec le stylet on est alors obligé de faire le tour d’une case pour arriver à bien viser. Donner le choix entre le stylet et la croix aurait été plus judicieux à coup sûr.
À chaque saison suffit sa peine
Si le jeu n’est pas fondamentalement difficile, il demande donc une grande dextérité, de la patience et un contrôle de soi dans les moments pénibles. C’est alors qu’on s’enthousiasme lors des changements de saisons, toujours synonymes de variété. C’est comme les jours de pluie, qui ont la bonne idée de nourrir les plantes en eau sans qu’on ait à bouger le petit doigt et sans risque d’inondation de la maison malgré des bruitages qui suggèrent plus qu’une petite averse. La musique d’ailleurs, bien que guillerette, perd assez vite de son charme à cause de la redondance du rythme et de bruitages d’ambiance parfois peu agréables à l’oreille. Le pire reste sans doute les criquets en été, insupportables. Chez le marchand, ce sont les semences qui varient selon la saison. Cela reste dans la veine des précédents Harvest Moon, mais ce qu’on remarque surtout c’est que les journées en elles-mêmes sont beaucoup plus courte qu’avant. 10 min dans le jeu équivaut à 5 sec de temps réel, ce qui fait que le travail qu’on peut effectuer est encore plus restreint, sans compter que notre personnage se fatigue à une vitesse affolante.L’avantage qu’on peut y trouver c’est que les plantes donnent l’impression de pousser plus vite, puisqu’une journée reste une journée, mais si on passe son temps à dormir pour récupérer de l’énergie. Mais à côté de ça récupérer les légumes demande un tri de ce qu’on va envoyer pour gagner des sous. En fait, lorsqu’on se promène et qu’on ramasse des cœurs par exemple, chaque élément ne se classe pas avec son jumeau, ce qui nous oblige à ranger sans cesse le contenu de notre sac après chaque excursion dehors. Résultat des courses, quoi qu’on fasse l’évolution de la ferme semble ralentie de manière exponentielle, ce qui alourdi une fois de plus le jeu… qui ne s’en relèvera pas.
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