Inua – A story in Ice and Time : Retrouvez l’équipage perdu
Alors que des fouilles archéologiques mettent au jour l’épave de l’Erebus, une journaliste est envoyée pour écrire un grand article. Mais elle va, elle aussi, finir par mener l’enquête.
TestUne découverte scientifique et archéologique majeure
Avez-vous entendu parler de l’expédition Franklin ? En 1845, les britanniques dépêchent deux navires, le HMS Erebus et le HMS Terror pour tenter de traverser pour la première fois l’Arctique et explorer la zone. Trois ans après, en 1848, l’amirauté est toujours sans nouvelles de l’expédition.
Que s’est-il réellement passé ? Les autorités britanniques promettent une grosse récompense à qui retrouvera les épaves, ou navires, ou simplement l’équipage. Si des traces sont retrouvées (tombes de trois membres de l’équipage, témoignages d’Inuits présents lors du premier hivernage), les informations sur ce qu’il s’est réellement passé sont faibles. Si faibles que l’on finit par abandonner les recherches, concluant au décès des deux équipage.
Le mystère reste toujours entier. En 1980, une nouvelle campagne de fouilles est organisée dans la zone. Les avancées technologiques permettent d'analyser les tombes afin de déterminer la cause de la mort. On découvre que certains ont été victimes de la tuberculose, probablement dû aux conserves mal fermées ou à une intoxication au plomb.
Là où les choses deviennent étranges, c’est lorsque l’on retrouve des marques sur les os, laissant entendre des actes de cannibalisme. Si les découvertes permettent de laisser entendre que les conditions climatiques ont poussé les hommes dans leurs ultimes retranchements, l’intégralité des épaves n’a pas été retrouvée, et l’histoire des HMS Terror et HMS Erebus reste partielle. D’autant qu’une seule épave n’a été retrouvée à ce moment-là.
2014, une nouvelle campagne de recherche canadienne se lance. L’épave du second navire est retrouvée quelques années plus tard, en 2017. Si l’intégralité de cette histoire est le point de départ du jeu Inua – A song of Ice and Time, tout ce qui précède est bel et bien la réalité.
L’expédition Franklin a bel et bien tenté la traversée de l’Arctique en 1845 et n’a jamais été retrouvée. De nombreux articles font état de “l’histoire d’une aventure polaire maudite” (National Géographic, août 2019). L’état des découvertes archéologiques de la toute dernière campagne de fouilles sert de base à notre histoire. Mais ne vous inquiétez pas : nul besoin de s’y connaître ou d’avoir suivi les actualités archéologiques pour s’y retrouver dans ce jeu.
A l’instar des documentaires d’Arte, tout est didactique, parfaitement expliqué, avec cette touche de fantastique et de réalité qui fait toute la puissance du titre. Car au-delà de l’aspect historique, Inua – A song of Ice and Time n’est pas un serious game mais bien un point’n’click, une aventure palpitante sur fond de légendes inuits.
Explorer l’Histoire
Inua – A song of Ice and Time est un point’n’click intelligent, où l’on navigue entre plusieurs temporalités. L’introduction pose les bases d’une aventure avec une dimension onirique, teintée de légendes Inuits. Au centre de notre histoire : les liens entre les hommes, les différentes cultures, la rencontre de l’autre.
Dans les faits, vous incarnez dans un premier temps Taïna, une journaliste venue retrouver l’équipe d’archéologues venant de faire une grande découverte : des crânes de certains membres de l’équipage de l’expédition Franklin. Seulement voilà : les archéologues n’ont pas spécialement envie de dévoiler leurs découvertes. Taïna va alors enquêter par elle-même, grâce à l’aide d’un guide Inuit.
Mais quoi de mieux que d’aller directement en 1845 pour comprendre ce qu’il s’est passé ? Le système de jeu permet en effet de voyager entre les époques. Ce ne sont pas les personnages qui voyagent dans le temps mais bien vous, joueur, qui switcher d’une époque à une autre pour y contempler les événements.
Tout est basé sur les conversations et les idées. En cliquant sur des éléments du décor, vous débloquez des sujets de réflexions et de discussions. Ceux-ci viennent s’ajouter à une sorte de cercle de pensées auquel vous aurez accès en cliquant sur chaque personnage. Une fois dans leur tête, chaque élément de conversation donne lieu à des pensées, des phrases, ou des interactions avec les autres. L’histoire avance au fil de vos découvertes et de vos déductions.
Parfois, vous pouvez même faire voyager une idée : Taïna conclut à l’empoisonnement des conserves au plomb, cette idée se répercute à travers le temps et l’un des survivants de l’expédition y songe à son tour. Difficile à expliquer, cela donne une impression de dialogue à travers le temps, de pouvoir peut-être influencer l’histoire, ou du moins y avoir un impact. Réel ou non, ce sera à vous de le découvrir au fil des conversations et des combinaisons d’idées que vous pourrez faire.
Entre mythe, légende et illustration
Chaque écran est une illustration, avec ses éléments cliquables et ceux qui ne le sont pas. Il est possible de jouer grâce au tactile, ce qui rend l’expérience particulièrement intuitive. Ou même d’y jouer à la fois au tactile et aux boutons, selon vos préférences. En bas de l’écran (ou via L et R), vous pouvez passer d’un écran à un autre, d’une vue à une autre. On a parfois l’impression que la caméra tourne autour du camp, s’en éloigne ou s’en rapproche.
Les transitions sont fluides et l’on n’est jamais perdu. Des petites icônes d’aide s’affichent au-dessus des éléments avec lesquels on peut interagir pour faire avancer les découvertes. Rapidement, vous vous rendez compte qu’il n’y a pas que deux temporalités, mais une troisième. De celle-là, nous vous avons donné quelques indices dans les précédents paragraphes, mais nous vous en laissons la surprise.
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