Test de Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel
La petite boule rose est de retour, et en haute définition s'il vous plaît, dans un sympathique jeu Wii U que Boris a pris le temps de décortiquer pour nous. À quelques jours de sa sortie, que vaut cette nouvelle aventure ?
TestUn peu plus près des étoiles
En tout cas une chose est certaine, c’est qu’il y a un contentieux qui commence à dater entre la saga Kirby et le continent européen. Il est évident que la commercialisation des jeux de la franchise sur le vieux continent est tout sauf une priorité pour les têtes pensantes de la firme de Kyoto. Retard à l’allumage, promotion proche du néant, ce nouvel opus des aventures de la boule rose met la barre très haut en ce qui concerne le degré d’indifférence que Nintendo of Europe voit à travers cette licence.Regardez donc : annonce de la date de sortie faite à l’arrachée sur Twitter, aucune mention au jeu faite lors des derniers Nintendo Direct, il y a fort à parier que le jeu va passer une nouvelle fois à la trappe, justifiant de nouveau les faibles chiffres engendrés par la boule rose sur notre territoire. Il serait grand temps que Nintendo prenne un peu plus confiance quant au potentiel des jeux estampillés Kirby, tant on est que rarement déçu de leurs prestations finales.
Et les 4 mois de retard par rapport aux États-Unis et au Japon ne peuvent en aucun cas être justifiés par le temps de traduction. En effet, dans le Pinceau Arc-en-Ciel, point d’histoire écrite mais juste suggérée par des cinématiques plutôt bien réalisées dans le pur esprit Kirby. Celle d'introduction, complètement muette, vous narre le pitch du jeu totalement incroyable (ou pas) : pour faire bref, alors que Dadidou et Kirby gambadent gentiment sans rien demander à personne, un trou noir fait son apparition à Dream Land. C’est le moment que choisit un vil gredin pour voler toutes les couleurs du monde.
Et c’est précisément lorsque le désastre semble ne plus pouvoir être évité qu’un esprit en forme de pinceau nommé Éline réussi à réveiller Kirby à temps afin qu’il puisse aller sauver son monde des mains de cet esprit maléfique. C’est ainsi que Kirby passe le trou noir pour s’envoler vers ses nouvelles aventures.
Comptez environ 5 à 7 heures pour venir à bout du jeu en ligne droite, et à peu près le double si vous comptez finir le jeu à 100% en finissant chaque niveau avec une médaille d’or, en bouclant tous les défis, et en récoltant tous les trophées cachés dans chaque niveau (5 trophées par niveau) : cela vous donnera droit à une collection de figurines dans le genre Smash Bros. et débloquera diverses musiques toutes tirées des différents jeux de la licence. Bref, une durée de vie faiblarde malgré du fan-service sympathique dissimulé ci et là dans le jeu.
C’est comme une boule de flipper…
Si la durée de vie est courte, qu’en est-il du jeu en lui-même ? Lorsque vous jouez en solo, Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel s’apprécie comme le Pinceau du Pouvoir sur Nintendo DS, à savoir via un gameplay indirect où vous n’aurez besoin que du stylet et de l’écran tactile du GamePad pour jouer au jeu. En résumé, vous avez une jauge d’encre arc-en-ciel qui vous permet de tracer des traits qui feront office de route que Kirby, qui prend ici une forme sphérique sans pattes, s’empressera d'emprunter.Bien entendu, il faudra ainsi prendre en compte le dénivelé de vos coups de crayon qui impulseront de l’inertie et de la vitesse à la petite boule rose de HAL Laboratories. Vous pouvez également tapoter Kirby pour lui permettre de faire une charge qui pourra alors détruire des blocs, voire des ennemis, ou même prendre de la vitesse. Toutes les commandes répondent au stylet et à l’œil et on n'est jamais vraiment pris à défaut mis à part par son manque de dextérité.
S’il est assez simple de faire les différents niveaux en ligne droite, il est quand même plus intéressant de tous les explorer de fond en comble pour attraper tous les différents items et éléments de scoring comme les étoiles qui une fois que vous en récoltez 100 vous permettent de déclencher une super-attaque en maintenant le stylet quelques secondes sur Kirby. Celui-ci se transforme en une boule énorme, lancée à pleine vitesse et capable de tout détruire sur son passage sans encaisser de dégâts dans un court laps de temps pouvant ainsi créer quelques passages infranchissables en temps normal et récupérer les trophées qu’il vous manque.
Avec un gameplay aussi austère, vous nous direz qu’on doit vite faire le tour et vite se lasser des possibilités offertes par le jeu. Or, ce Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel arrive à nous maintenir en haleine et réussissant à se renouveler tout au long de l’aventure. Et pour cela, le jeu fait appel au plus ancien pouvoir de la bestiole, à savoir le morphing.
Si ici, Kirby ne peut pas aspirer ses ennemis pour prendre leur forme et leur pouvoir, certains niveaux permettront tout de même à la petite boule rose de se transformer tantôt en sous-marin, qui se dirigera comme dans un shoot them up où vous devrez guider les torpilles à l’aide de votre pinceau arc-en-ciel, tantôt en fusée ou en tank. Il sera même possible de se dédoubler, ceci permettant d’apporter un peu de variété à la jouabilité même si toutes ces variations ont la particularité de se jouer exclusivement au stylet.
… qui roule
Comme si c’était une marque de fabrique de la série, Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel est accessible au plus grand nombre ; on n’est jamais vraiment bloqué, le jeu reste relativement simple même si la difficulté est progressive. Et quand bien même serait-on frustré de rester coincé devant un niveau ou un boss récalcitrant, le super guide s’active après quelques vies perdues, vous proposant de passer directement au niveau suivant.Un manque de challenge bien rattrapé par la notion de scoring : en effet, chaque stage vous attribuera une médaille en fonction du nombre d’étoiles recueillies. La médaille d’or vous ouvrant l’accès à un défi, chaque défi vous propose une succession de 4 petits niveaux ou vous devrez conduire Kirby à un trophée en moins de 15 petites secondes.
Notez par ailleurs la possibilité d’utiliser vos amiibo Kirby, Dadidou et Meta Knight avant chaque niveau. Ceci donnera un costume à votre boule rose ainsi que certains pouvoirs. Dans le cas de Dadidou, cela lui donnera une barre de vie 50% plus grande qu’à l’accoutumée par exemple.
L’amiibo Kirby offrira à son homologue virtuel la possibilité effectuer des Star Dash à volonté, alors que Meta Knight permettra à Kirby d’avoir un meilleur ascendant au corps à corps sur les ennemis. Si les idées paraissent bonnes, on regrettera cependant qu’elles ne soient réservées qu’à une élite possédant les sacro-saintes figurines aujourd’hui introuvables et bien trop peu produites à l’origine. Encore plus scandaleux, le fait qu’aucun réassort ne soit prévu en simultané avec la sortie du jeu… un énième scandale au pays merveilleux des amiibo.
Esthétiquement parlant, le design façon « pâte à modeler » fait merveille dans les cinématiques tant la direction artistique de Kirby fait mouche par sa multitude de couleurs pastel et son côté « trop kawai ». Cependant en jeu, on regrettera de ne pas réellement pouvoir profiter de ce premier Kirby en HD. En effet, le jeu est conçu d’une telle façon que vous êtes obligé de regarder l’action quasi-exclusivement sur le GamePad sans pouvoir profiter de l’élégance d’une résolution HD sur votre écran géant.
Pour en bénéficier pleinement, il faut jouer en coopération pour pouvoir contrôler l’un des trois autres personnages jouables (Waddle Dee de différentes couleurs) à la manette et ainsi en prendre « plein̉» les mirettes sur son téléviseur. En revanche, ce qui ne change pas, c’est la bande originale du titre qui bénéficie une nouvelle fois d’un soin tout particulier. Les morceaux originaux sont de très grande volée et collent très bien à l’ambiance de chaque stage.
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Si il était sortie en même temps qu'aux USA, il aurait sans doute été bien mieux accueillie commercialement.
On verra ça le 7 mai