Manticore: Galaxy on Fire, space opera dans le secteur Neox
Un bon jeu de shoot à l’ancienne qui rappellera les gloires de Wing Commander ou des X-Wing vs Tie-Fighter. 3e opus de la série Galaxy on Fire, Manticore arrive pour la première sur Switch. Un essai cependant pas totalement concluant, en particulier si vous étiez fan de la franchise.
TestPeu de temps mort
Le Manticore est votre port d’attache, vous allez pour le compte de votre chef accompagner des vaisseaux cargos de ravitaillement, venir en aide à des stations attaquées par les pirates, défendre même le Manticore tombé dans une embuscade…Les contrôles sont simples et instinctif, ZR pour tirer, R pour changer d'arme principale, le stick droit pour doser votre vitesse (en avant pour obtenir une petite accélération, attention à votre consommation cependant, le stick en arrière pour faire du quasi sur place et observer ce qui se passe ou prendre le temps de viser un adversaire) ou pour faire un petit tonneau à gauche ou à droite pour se sortir d'une situation un peu tendue, le stick gauche pour se diriger. A noter que pour passer certaines explications, il faut maintenir le bouton A appuyé un moment.
A l’écran s’affichent votre bouclier, le viseur pour cibler les ennemis et vous foncez dans le tas. On se retrouve avec quelques excellentes sensations de dogfight dans l’espace, avec des curseurs vous indiquant la position de vos ennemis et un logo marquant la position du chef pirate de la mission à abattre.
Trois niveaux de difficultés sont disponibles, on vous conseille si vous êtes novice de faire quelques essais en mode facile pour prendre rapidement vos marques puis de jouer en normal (ou difficile pour les fans de challenge) le reste du temps.
Au fur et à mesure de vos missions, vous débloquez de nouveaux vaisseaux en fonction de votre expérience de pilote acquise, de nouvelles armes, chacune ayant ses avantages ou inconvénients : tir ultra précis ou au contraire large pour impacter plus facilement un ennemi pris en chasse, tir à forte cadence ou prenant du temps à recharger, tir lointain ou au contraire puissant à condition de s’approcher assez près de la cible, il y en a pour tous les gouts.
Si quelques détails trahissent l’origine mobile de la franchise, ici pas de problème de mécanique à la free to play, vous n’avez rien à débourser pour obtenir les upgrades de votre vaisseau, juste de l'huile de coude pour avancer dans l'histoire et des phases de ratissage d'informations après chaque combat.
L’histoire est relativement bien ficelée sans être totalement innovante, on accroche assez bien à certains personnages même si le studio aurait pu approfondir certains aspects. A ce niveau, Manticore n’atteint pas les sommets des Wing Commander, véritable film jeu vidéo des années 90, extrêmement ambitieux.
Mais le problème, c’est que ce troisième opus est moins poussé que les deux premiers opus existant sur mobile et PC. Cela passera totalement inaperçu auprès des joueurs découvrant la franchise, mais cela paraîtra étonnant et un poil décevant auprès des connaisseurs du studio allemand Fishlabs, qui trouveront à redire sur cette perte de richesse sur lequel nous reviendrons un peu plus loin.
Mais c’est le cœur du problème qui impactera au final notre notation, Manticore : Galaxy on Fire est un très bon jeu qui nous happe complètement si l’on ne connait pas la série, en revanche le titre déçoit dans ses choix de gameplay quand on a apprécié les deux premiers opus (surtout le second), ce qui donne au final un avis très différent à la fin sur le jeu. Mais que l’on se rassure, Manticore a suffisamment dans le ventre pour vous faire passer de très bons moments de jeux pendant de nombreuses heures, quel que soit votre feeling avec ce titre.
Pour avancer dans l’histoire, il faut bien évidemment terminer victorieusement chaque mission, ce qui vous permet d’accéder à la mission suivante, selon le scénario défini. Mais vous n’avez pas à enchainer les missions les unes après les autres, il existe à la fin de chaque mission une phase d’exploration.
Accompagné par un drone, vous allez devoir explorer à nouveau le niveau dans lequel vous venez de vous battre pour tenter de récupérer des indices qui permettent de mieux connaître certaines aspects de l’histoire ou mieux, de récupérer un ou des éléments de vaisseau pour faire progresser votre recherche technologique. Pour réussir, à vous de doser la vitesse de votre vaisseau et de bien observer le comportement de votre drone qui change de couleur quand il détecte un indice à proximité. Ces indices sont sous la forme d’un petit cube blanc, le nombre à récupérer étant indiqué dans la mission. Vous pouvez ensuite sur le Manticore lire les informations obtenues dans le menu Profil/codex et mieux comprendre certains aspects de l’histoire.
L’idéal est d’arriver à 100% d’exploration réussie, mais ce n’est pas si simple, certains cubes sont bien planqués dans l’enchevêtrement des débris stellaires, on apprécie de passer en vitesse lente entre les poutrelles des stations spatiales pour débusquer le chemin qui nous permettra d’accéder aux fameuses balises.
Un casting qui fait quelques choix radicaux dans les fondations de la franchise.
Pour les connaisseurs de la franchise, exit donc le héros principal des précédents opus, Keith T. Maxwell pour créer à la place votre personnage. Les deux premiers opus n'existant pas sur Switch, ce n'est donc pas grave mais pour les joueurs ayant déjà tâté de cette franchise, cet épisode marque une cassure, d'autant plus étonnante que d’un autre côté, on avait tenté de créer des liens en reprenant le Manticore, vaisseau déjà présent dans Galaxy on Fire : Manticore Rising. En fait Maxwell est bien évoqué dans une balise du secteur de Porros (au moins dans sa version mobile, nous n'avons pas atteint ce secteur lors de notre temps de jeux sur Switch) mais le traitement du personnage est surprenant (un peu à la manière de Luke dans Star Wars 8, comprendront ceux qui ont vu le film et connaissant par cœur les précédents opus)).
Outre cette impression de laisser sur le carreau de nombreux aspects des précédents épisodes de la Saga, pas de système de commerce, le dogfight étant vraiment l’élément mis en avant. Il y a donc une petite déception pour un opus bien emballé mais moins riche que les précédents épisodes. Mais comme nous l’avons indiqué au départ, cela ne gênera que les habitués de la franchise et ce n'est pas un défaut de la version Switch, ce grief allant sur les choix optés lors de la création de cet épisode Manticore.
Un plaisir pour la rétine mais une gestion des collisions perfectible
On retrouve un graphisme extrêmement agréable sur Switch, que cela soit au niveau des décors de chaque mission (les développeurs se sont débrouillés pour ne pas donner l’impression d’un espace vide mais bien chargé visuellement) et les dogfights sont très bons. Sensation jubilatoire de couper à travers la structure d’une station spatiale pour anticiper la trajectoire d’une cible et l’abattre d’un ou deux coups bien ajustés. Cependant on note quelques ratés dans la gestion des collisions, peut-être liés à la caméra, les développeurs ayant souhaité pour une question de lisibilité faire disparaître parfois certaines parois visuellement mais dans lesquelles on continue de se heurter parfois. Un peu gênant dans une poursuite de se faire surprendre par quelques rebonds non prévus, tout simplement parce qu’on ne voyait pas qu’il y avait une paroi à cet endroit.
En d’autres occasions en revanche, on aurait dû clairement s’écraser sur un pilier et pourtant on passe au travers. Ce n’est pas systématique, mais dans le doute, prévoyez un peu plus large vos manœuvres en évitant de trop passer en rase-motte le long des structures.
Un tableau de chasse assez long à compléter
Durant vos missions pour traquer les membres clés des Indigo Brink, vous allez croiser la route d’informateurs ennemis, qui une fois fois abattus et capturés vous permettent d’obtenir des renseignements sur la position des chefs, des informations sur leurs faiblesses comme le montre cette capture d'écran ci-dessus, volontairement bridée dans les premiers niveaux pour ne pas déflorer les avancées du l'histoire. Les "tronches" des pirates sont clairement patibulaires.
Cela permet de voir aussi que la liste des membres à éliminer est assez longue, la première heure de jeu malgré un sans faute pour abattre les adversaires rapidement nous a donné seulement 10% de progression dans l’histoire. Les développeurs estiment entre 8 et 10 heures de jeu pour cocher toutes les phases, un résultat qui correspond avec nos observations, en mode facile….
Techniquement, si le jeu nous est présenté pour tourner à 60 fps, quels que soient les modes de jeux, selon l'action on note quelques baisses de framerate mais rien qui n’entache réellement la fluidité de l'action. Globalement si l'on en croit les quelques sites spécialisés dans l'analyse de la fluidité d'un jeu, Manticore tourne quasiment constamment entre 50 et 60 fps, avec de rares baisses vers 40 fps à certains moments. C'est donc bon techniquement parlant. Les vibrations HD sont bien présentes.
Une répétitivité qui existe quelque peu mais limitée par l’alternance de challenges toutes les deux missions.
On aurait pu craindre que l’enchaînement des missions autour de dogfigts (qu’il soit une protection de vaisseau ou une destruction d’un adversaire bien précis) entraîne une lassitude. Cependant les développeurs ont coupé l’avancée de l’histoire en intercalant une mission un peu différente pour s’habituer à manœuvrer votre vaisseau toutes les deux missions de chasse.La défense de votre vaisseau, attaqué par des droids de combat, ou parcourir en temps limité un parcours chargé d’obstacles en passant par des points de passage obligatoires sont présents pour casser les enchaînements de dogfights, mais surtout pour mieux apprendre à doser le pilotage de votre vaisseau, notamment dans la gestion des accélérations/vitesse ralentie.
La première région du jeu, Trim, vous propose déjà 19 missions, avant de pouvoir atteindre la région 2 de Porros, largement de quoi vous occuper un bon moment d’autant que le jeu peut se permettre une certaine rejouabilité, l’attrait du gunfight aidant. On note que certains temps de chargement entre les missions sont plus ou moins longs (on peut parfois atteindre les 30s), mais globalement cela reste correct. Un jeu dont on prend vraiment plaisir à jouer dans son canapé, console en main, et visuellement cela reste un beau spectacle sur la télévision.
Parlons du son : agréable tout en restant sobre, il accompagne l'action des dogfights avec ce qu'il faut de musique. Un casting vocal reprend les dialogues du lancement des missions, le texte s'affiche en français (plusieurs langues sont possibles) mais les voix restent en anglais. Il manque cependant une soupçon d'action au niveau de vos coéquipiers d'escouade, ceux-ci sont très discrets pendant les combats et jamais vraiment en difficulté. On aurait aimé un peu plus de suspense avec des appels à l'aide, de la joie de leur part pour se sentir un peu plus immergé.
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