Monster Jam Steel Titans: un Monster Truck dans un magasin de porcelaine
Beaucoup rêvent de ces engins complètement fous dont seuls les américains ont le secret. Malheureusement, les jeux mettant en vedette les Monter Trucks ont par le passé montré des qualités bien rares… Alors, est-ce que le fait que ce Steel Titans soit cette fois développé par Rainbow Studio peut venir changer la donne ?
TestUn vrai contenu, et des ambitions
Avant de vous lancer dans le mode carrière, le jeu commence par un tutoriel plutôt bien réalisé et proposé par Brianna Mahon (pilote de Monster Jam). On y découvre les différentes activités proposées, qui vont de la course (circuit racing) au freestyle en passant par le way point racing (course avec checkpoints) et même du rythme racing, sorte de longue ligne droite bosselée où vous devrez gérer les rebonds fous de votre bolide tout en allant le plus vite possible. En outre, le ton est fun et la bande son rock est parfaite pour vous mettre dans l’ambiance !Jusqu’ici, tout va donc très bien : le fun est omniprésent, et le jeu semble avoir fait l’objet de soin pour son développement, du moins au niveau pilotage et contenu.
Malheureusement, pour ce qui est des graphismes, c’est moins la fête. Si les versions PS4 et Xbox One sont visuellement de bonne qualité, la Switch n’a de toute évidence pas eu droit aux mêmes attentions : pourtant développé sur Unreal Engine, le portage semble avoir été fait à la va vite simplement en mettant tous les curseurs (fluidité, textures, effets…) au plus bas. Résultat, le jeu apparaît visuellement daté.
Si les véhicules sont plutôt bien modélisés, les environnements ne sont franchement pas au niveau de ce qu’on peut attendre d’une console Full HD actuelle. Et la fluidité, dès qu’il y a plusieurs concurrents en piste, devient vraiment limite. Evidemment, la clipping s’invite également à la fête pour parfaire ce tableau peu réjouissant. Le pire, c’est que l’effet est le même que vous soyez en mode docké ou en mode portable : même sur l’écran de la console, bien plus petit, le jeu reste assez laid et la fluidité tout juste acceptable.
On va évidemment tempérer ce jugement par le fait que les environnements sont surtout constitués de terre, cailloux etc. et que votre attention ne sera pas focalisée sur ces éléments durant le jeu (on vous conseille d’ailleurs d’éviter de regarder la foule dans les stades…). C’est vrai, tout cela n’est pas rédhibitoire et ne vous empêchera pas de vous amuser sur Monster Jam Steel Titans. Pour autant, ne vous attendez pas aux jolis visuels du trailer, vous seriez fatalement déçus.
Deux essieux à gérer… Le pied !…
Les deux éléments les plus importants dans un jeu de ce type sont les contrôles et la gestion de la physique. Commençons donc avec les contrôles, qui sont une très bonne surprise : on sent bien le poids des mastodontes, les contrôles sont faciles à doser et on a un très bon feeling… Il est même possible (mais pas obligatoire) de gérer la direction de manière indépendante pour les essieux avant et arrière (avec un stick par essieu). C’est vraiment très rare sur un jeu vidéo, et c’est surtout parfaitement fidèle à la réalité. Vous avez le choix d’une boite de vitesses automatique ou manuelle, et pouvez également contrôler les mouvements de votre véhicule une fois en l’air pour faire vos figures et surtout retomber sur terre dans les meilleures conditions.D’ailleurs, si vous abusez des mauvaises réceptions ou des collisions, sachez que le jeu propose une gestion des dégâts vraiment bienvenue ! Carrosserie ou jusqu’aux roues qui peuvent céder, voilà qui ajoute du piment et beaucoup de fun au jeu !
Les configurations de manette sont multiples, et vous pourrez si vous le souhaitez utiliser la fonction gyroscope de votre manette… A vos risques et périls !
Dernier bon point à souligner, différents angles de caméra vous sont proposés, y compris une vue depuis le cockpit ou des caméras vues de côté, un peu comme à la télévision.
Chérie, j’ai la tremblote…
En revanche, un élément a visiblement été très mal paramétré : les vibrations. Quand on pense que les vibrations HD de la Switch sont capables de véritables miracles, on est ici complètement à côté de la plaque : les vibrations sont trop fortes et surtout incessantes : chaque contact avec le sol vous gratifie d’une longue et puissante vibration, si bien qu’après cinq minutes de jeu, vous n’en pourrez plus ! Et il faut savoir que j’ai réalisé ce test principalement avec une manette Pro, en général plus douce niveau vibrations.Avec les Joy-Cons, c’est pire, les vibrations sont plus fortes encore. Au-delà de la sensation désagréable dans vos mains, le bruit engendré sera vite très pénible pour vous et votre entourage. Rapidement, une seule solution s’est imposée à moi : supprimer les vibrations dans les options. Heureusement, c’est possible ! Mais pour un jeu de ce type, c’est vraiment dommage et montre une nouvelle fois que le portage sur Switch n’a pas fait l’objet de beaucoup de soin.
Les roues qui patinent dans la semoule…
Dernière grande réussite sur Switch à ce niveau, Trials Rising était tellement précis dans sa gestion de la physique qu’il en devenait véritablement addictif. Ici, et contre toute attente, les premières minutes du jeu nous font penser qu’on a affaire à un concurrent de poids (!) au jeu de Trial d’Ubisoft. Du moins au début…Au fur et à mesure, et dès lors qu’on augmente le rythme ou qu’on doit effectuer des cascades de plus en plus complexes, on comprend que ce moteur physique a des limites… Et qu’elles sont rapidement atteintes. Pour être clair, dès lors que votre véhicule commence à prendre de la vitesse ou à faire des grosses figures sur deux roues, il devient extrêmement difficile à contrôler, et encore plus à rattraper quand vous le voulez. Les réactions deviennent farfelues, très éloignées de la réalité : votre truck rebondit comme une balle de caoutchouc dans tous les sens, et vos actions ne font que rajouter au chaos à l’écran.
Dès lors, il ne vous reste plus qu’à prier (et savourer, car visuellement c’est toujours très drôle) pour que tout se finisse bien. C’est parfois le cas d’ailleurs, avec des notes de jury qui crèvent le plafond après avoir vu une figure proprement irréalisable en réalité (vous pourrez par exemple faire des rotations plus rapidement qu’une toupie). Dans ce cas-là, on est content ! Mais le plus souvent, cela finit mal et c’est d’autant plus embêtant quand cela vous arrive au milieu d’une épreuve de freestyle sans autre essai possible.
Dans le mode carrière, c’est donc un très sérieux frein : vos succès dépendent parfois plus de la chance que de votre talent. Déjà que le mode carrière n’est pas véritablement passionnant, cela risque fort de rapidement plomber vos envies de progresser…
Tout cela est d’autant plus dommage que le contenu y est : mode carrière très long, monde ouvert à explorer (pour trouver à la fois défis, courses mais également des insignes), épreuves variées ( ou du moins qui tentent de l’être), vingt-cinq véhicules très sympathiques à débloquer, plusieurs configurations de conduite, un système de points pour débloquer des améliorations sur vos véhicules… Il y avait largement de quoi faire de ce Monster Jam : Steel Titans un jeu très solide.
Dernier point, le multijoueur. Ici encore, c’est la sensation d’inachevé qui prédomine. Du côté positif, le jeu est jouable à deux en local en écran splitté. La fluidité du jeu en prend (encore) un coup, mais cela reste fun sur de petites sessions. Las, on aurait aimé pouvoir jouer à 4, même si on comprend bien que la qualité du portage n’aurait sans doute pas donné des résultats satisfaisants dans ces conditions. Surtout, aucun mode online n’est prévu… Local uniquement. Encore un signe que Monster Jam Steel Titans ne va jamais au bout des choses…
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