A leur décharge, un peuple, venu de l’espace et tombé accidentellement sur Terre, a favorisé quelques contentieux qui vont se régler au sein de quelques combats rapides, à la manière d’un "Tower Defence". Alors certes, on profite d’un clin d’œil à Toad en gérant des armées de champignons guerriers qui défendent « leur » royaume champignon, mais cela reste un simple enrobage visuel pour un titre de facture assez classique. Mushroom Wars 2 se résume à cela : prendre le contrôle des installations adverses sur une carte, dans un délai assez rapide car l’ennemi ne vous laissera guère l’occasion de réfléchir à un plan stratégique de grande envergure. En effet tout se passe en temps réel.
Apprends mon fils champignon à dompter ta fougue dans une aventure solo au long cours
Commençons à jouer en solo pour nous voir proposer une aventure assez conséquente, partagée en deux grands épisodes, le second devenant accessible lorsque les 189 cartes du premier épisode auront été bouclées. Autant dire que vous n’êtes pas prêts d’y toucher, la durée de vie du produit étant à ce niveau longue.
Trois modes de jeu sont disponibles : le mode « Conquête » où vous devrez capturer tous les bâtiments de l’autre joueur, le mode « Domination » où vous devrez vous emparer de tous les bâtiments spéciaux présents sur la carte, et enfin le mode « Monopole » où vous allez devoir utiliser des points pour conserver des bâtiments spéciaux.
Si les premières missions sont surtout l’occasion de passer en revue les différentes options disponibles via un tutoriel embarqué, on se retrouve très vite face à un premier problème : les options ne sont pas très nombreuses. On fait évoluer nos villages en utilisant la touche L pour obtenir une plus grande fabrication de soldats champignonesques, de meilleures protections, mais cela reste spartiate. Comme on peut le voir sur ces captures d'écrans ci-dessous, l'interface est en français, mais quelques informations ne sont pas traduites, cependant cela reste compréhensible.
Notre village a 4 niveaux d’upgrade, permettant d’accueillir au final jusqu’à 100 guerriers et renforçant son pouvoir défensif à 140% (cela coûte en homme et en temps, ne tardez donc pas au départ pour améliorer le plus vite possible quelques villages situés à des emplacements stratégiques), le tout rendu possible par la combinaison de touches L + B.
On peut également convertir notre village en tour de défense (L+X) qui tirera automatiquement sur les ennemis en approche, en forge (L+A) pour améliorer l’attaque et la défense, et de pousser un peu tout le monde à accélérer le mouvement à coup de L+Y.
On est à des années lumières d’un titre comme Settlers ou Warcraft, qui nous permettait de construire de nombreux bâtiments pour gérer nos ressources, avant d’essuyer les premières attaques ennemis. Ici, l’action prime et non la gestion de ressources, donc on transfert des troupes sur les lignes de front ou pour renforcer certaines de nos installations avec la touche R, de manière à être supérieur numériquement, et l’on fait tomber les positions adverses les unes après les autres, le plus vite possible, chaque hésitation de notre part étant mise à profit par votre adversaire ou les bots AI. A noter que même avec des bots réglés en mode facile, certaines missions seront loin d’être aisées.
Regardons la carte ci-dessus. Une barre au-dessus indique l'équilibre des forces entre les deux camps (carte du mode solo dans l'exemple pris ci-dessus) et évoluera en fonction de vos conquêtes, upgrades ou revers. Cette barre n'est pas si anodine car elle jouera sur le moral de vos troupes. Ne rien faire ou perdre quelques villages affaiblira la qualité de défense de vos soldats, enfoncer les lignes ennemis et prendre le contrôle de nouveaux villages donnera de la motivation à vos troupes qui se montreront ainsi plus offensifs et meilleurs défenseurs, ce qui obligera l'adversaire à envoyer bien plus de troupes pour faire plier une position forte de votre camp.
Les villages grisés n'appartiennent à aucun camp et peuvent donc être conquis pour étendre votre mainmise sur la carte. Un petit nuage indique le nombre de personnages présents dans chaque village, pour pouvoir le conquérir, vous allez devoir envoyer numériquement plus de guerriers. Pour éviter d'en envoyer de trop d'un coup, vous avez la possibilité de gérer votre envoi de soldats à 25%, 50%, 75% ou 100%. Il suffit de cliquer sur l'une des cases à gauche de votre écran.
Pour envoyer vos soldats, on appuie sur R et tout en maintenant enfoncée la touche, on oriente son stick vers l'un des villages de son choix et on valide pour voir partir nos petites troupes en rang. Pas très compliqué à prendre en main hormis pour les plus jeunes, il est dommage que l'on ne puisse pas revenir en arrière quand on s'est trompé dans l'envoi de ses troupes.
Rageant de voir une dizaine de champignons partir à l’assaut d'une tour avec 60 guerriers à l'intérieur quand au départ on visait le petit village de 5 guerriers placé juste avant, avec l'impossibilité de les faire retourner dans leur casemate. On s'est renseigné, cette lacune existait déjà dans le premier opus.
Un aspect intéressant est celui de la présence des héros. Au nombre de 12 (3 pour les 4 tribus existantes) chacun ayant des compétences propres, c'est clairement l'aspect à creuser et à maîtriser pour prendre le dessus rapidement sur vos adversaires. Chaque héros à choisir en début de partie se verra doter de 4 compétences propres, à utiliser au bon moment lors de votre mission. De quoi vous sauver la mise dans certaines situations ou faire clairement basculer le combat.
Mettez vos binocles pour suivre le feu de l’action
Le second problème est d’ordre visuel : les champignons sont très petits à l’écran et les cartes de combat tiennent sur un écran. Vous aurez donc tendance à jouer le nez collé sur l’écran ou alors ce sera une vue assez brouillonne. On gagne tout de suite en confort visuel en branchant la console sur la télé, mais ce jeu est censé être joué en mode portable. Cela reste certes jouable uniquement sur l’écran de votre seule Switch, mais on reste moyennement convaincu.
De toute manière, hormis des parties à deux en versus, si vous voulez jouer à plusieurs, ou en coop contre des armées gérées par l’IA, passez sur l’affichage de la télévision car lors de certains combats, la quantité de personnages se déplaçant sur la map peut se révéler très importante (les développeurs évoquent un moteur de jeu capable de faire tourner 4000 guerriers sans sourciller).
Au moins, l'optimisation est bonne, nous n'avons pas eu à déplorer la moindre saccade même si le lancement du jeu peut être un poil long. Pas de problème pour les commandes, Joy-Con et manette pro sont gérés.
Un titre très intéressant en multi
Mushroom Wars s’avère agréable sur une soirée où l’on se met copieusement sur la tronche entre amis ou membre de la famille, vilipendant votre coéquipier qui ne vous est d’aucun secours ou qui rate totalement sa gestion des troupes.
Mais si l’on se contente du jeu en solo, l’ennui finit par guetter car le jeu s’avère tout de même très répétitif dans son concept. Alors si une carte ne vous prendra qu’entre 3 à 10 minutes pour être remportée, toujours intéressant pour de brèves parties, le manque de variétés au niveau des troupes rencontrées et une succession de décors certes changeants mais tout de même passe-partout devrait rapidement vous donner l’envie de passer à autre chose au bout de deux heures de jeu.
Bien dommage pour un titre qui regorge de niveaux à surmonter mais qui peine à capter dans la durée votre intérêt. Autant dire tout de suite que l’on a mis en pause l’aventure solo assez rapidement au bout de quelques heures, et que l’on a davantage profité du jeu en multi versus et coop.
La grande force de ce titre est de pouvoir y jouer jusqu'à quatre en simultané, chacun pour soi ou en coopérant, avec un intéressant 2 contre 2, des bots pouvant être ajoutés pour compléter les places vides. Et on peut vraiment dire qu'au niveau IA, le jeu est bon et que la difficulté est bien progressive.
Graphiquement, cette suite de Mushroom Wars sorti sur PS3 et PC (nous n’avions jamais joué au premier épisode) tente une approche mi-réaliste pour le chara-design des héros, mi-cartoon pour les bâtiments et les décors, ces derniers restant assez vides. Les avis seront tranchés mais il faut reconnaître que l'emballage visuel est bien plus agréable désormais. Le titre a acquis une belle réputation sur le marché mobile et c'est vrai qu'il en a sous le capot. Une fois que l’on a dépassé la déception visuelle, la taille des personnages à l’écran et une musique relativement quelconque (le cri de charges des champignons humanoïdes est également un peu soûlant à la longue), on a en face de nous un titre à grand potentiel multijoueur et pourquoi pas vers l'eSport.
En effet, le potentiel eSport n'est pas à oublier car Mushroom Wars 2 permet de participer à des tournois, avec un système de ligues et des matchs classés. Vous avez la possibilité d'utiliser la fonction rediffusion pour apprendre de vos erreurs et vous perfectionner pour la fois suivante et les matchs personnalisés avec vos amis vous permettront de tester différents paramètres et stratégies pour devenir de plus en plus performant.
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