Paper Mario : The Origami King, l'aventure en papier qui va plier votre été !
Après une preview prometteuse mais qui demandait confirmation sur la longueur, voici enfin notre test du tout dernier opus de Paper Mario. Et puisque son lancement est imminent (dès le 17 juillet), il est temps d’en avoir le cœur net : le jeu cartonné de l’été tient-il réellement toutes ses promesses ?
TestÇa manque d’ambiance par ici…
Mario et Luigi sont invités pour un festival d’origami au célèbre Royaume Champignon, mais trouvent les lieux déserts une fois sur place. Toad Town semble avoir été évacuée en catastrophe, et nos amis se mettent en quête de comprendre ce qu’il s’est passé en allant rendre visite à la douce princesse Peach… Qui les reçoit un brin froidement.Avant même de comprendre ce qu’il se passe, Luigi a disparu et Mario se retrouve jeté comme un malpropre dans les douves du château ! Ici pourtant, Bowser est absolument innocent (pour une fois) : c’est du côté d’un certain « Roi Olly » qu’il va falloir regarder. Cet être cruel et avide de pouvoir va aller jusqu’à enlever le château (et par la même occasion la princesse Peach), l’expédier au loin sur une montagne et enrouler le tout de ce qui ressemble à des rubans maléfiques.
Vous n’avez plus qu’à vous échapper afin de vous lancer à sa poursuite afin de sauver Peach et tout le royaume en libérant le château de ces emprises de papier. Mais puisque seul, ce serait un peu triste, une alliée va rapidement se joindre à vous : Olivia, qui n’est autre que la sœur du roi Olly, et pense pouvoir le ramener à la raison.
Voilà pour le pitch du jeu, somme toute assez classique mais l’ambiance est tellement craquante qu’on se laisse prendre au jeu sans aucun mal. L’idée, vous l’avez compris, sera d’aller libérer les rubans un par un dans les mondes qui les rattachent, Toad Ville servant de Hub au jeu. Pour arriver à vos fins, vous devrez également faire appel aux pouvoirs d’ « esplis sacrés »… Tout un programme !
Un ton toujours décalé qui fait mouche
Les fidèles de la première heure des Mario RPG savent que l’une des marques de fabrique qui les distinguent des autres jeux du plombier moustachu est leur ton débridé, un poil décalé et très taquin. Dès lors, à chaque nouveau jeu, on espère évidemment retrouver des dialogues un peu plus épicés qu’à l’ordinaire, des situations cocasses et un Mario qui joue lui-même avec ses codes. Autant vous rassurer tout de suite sur ce point, vous ne serez pas déçus : s’il reste évidemment adapté aux plus jeunes, le jeu se joue à merveille des codes de l’univers de Mario et sait nous prendre à contre pied. Un vrai vent de fraîcheur qui fait du bien ! A tel point que sur la longueur, on aurait pu envisager de pousser parfois le curseur encore un peu plus loin… Ne boudons pas notre plaisir, il sera difficile de critiquer cet aspect du jeu qui reste vraiment réussi.Une partie graphique qui donne le sourire
On peut le dire tout de suite, et cela ne fait que se confirmer au fil des heures de jeu : aussi bien techniquement qu’artistiquement, ce Paper Mario : The Origami King est une franche réussite. Les couleurs sont vives, le rendu est net et sans bavure, les temps de chargement très raisonnables, et la patte graphique vous donne tout bonnement la sensation de regarder un dessin animé interactif.
Les décors sont intégralement réalisés en origami, et donc avec des matières relatives à cet art. A chaque nouveau lieu découvert, un sourire se dessine sur nos visages. Les bonnes idées sont partout, le level design est bien pensé… Bravo Nintendo ! Alors c’est sûr, l’opus sorti sur Wii U faisait déjà presque aussi bien. Mais c’est simplement qu’il était déjà au top à son époque ! Et cette version Switch ajoute quelques nouveautés et effets bienvenus pour un rendu final de belle qualité.
On saluera aussi la présence des vibrations HD et de la fonction gyroscope qui seront utilisées régulièrement, comme par exemple lors de phases d’utilisation de vos supers pouvoirs d’extension de bras ! Cette partie vient d’ailleurs compenser la perte du pad tactile de la Wii U… Car ici, pas question d’utiliser le tactile de votre Switch en mode portable, Nintendo ayant préféré offrir la même expérience de jeu en mode docké ou portable. Et franchement, à l’usage, ce n’est absolument pas gênant.
Certaines phases de combat vous permettront également de secouer vos Joy Cons comme des illuminés pour accomplir des actions… Si le cœur vous en dit évidemment, l’option restant facultative.
L’ergonomie est également à saluer, comme dans tout bon jeu Nintendo qui se respecte : tout est clair, simple à utiliser et bien organisé. Une aide d’Olivia (votre alliée) est disponible à tout moment pour ne pas perdre le fil et des points de sauvegarde sont présents un peu partout pour vous faciliter la vie. A la longue, certains regretteront d’ailleurs peut-être ces facilités accordées par le jeu… Mais encore une fois, on sent l’envie pour Nintendo de rendre le jeu accessible au plus grand nombre et, surtout, de ne pas frustrer le joueur.
Des systèmes de combat variés… et très inégaux.
Dans la plus pure tradition RPG, Paper Mario : Origami King propose des combats au tour par tour. Mais pour varier les plaisirs, vous pourrez aussi régulièrement affronter des adversaires en temps réel dans la plus pure tradition des jeux Mario 3D classiques. Enfin, les combats de boss proposent un système au tour par tour bien spécifique.Des combats classiques innovants… Mais rapidement barbants
De manière très classique, vous allez croiser très régulièrement sur votre chemin des ennemis qui déclencheront à leur contact un combat au tour par tour. Tout commence pour le mieux puisqu’on nous propose ici un système innovant à base de cercles concentriques : Mario se retrouve au centre de l’arène, et les ennemis autour de lui, sur différents cercles plus ou moins éloignés. Pour réussir à les attaquer efficacement, vous allez devoir les réorganiser soit en ligne (pour leur sauter dessus à la suite), soit en carré (pour les attaquer avec votre marteau).Rassurez-vous, la prise en main est enfantine : les premiers combats sont très simples et font clairement office de tutoriels. Le système est aisé à comprendre, et on aimerait presque que la difficulté augmente un peu plus vite. Il y a quand même un paramètre qui va vite complexifier les choses : d’une part, vous n’avez droit qu’à un certain nombre de déplacements par tour, mais surtout le temps accordé pour effectuer ces ajustements est limité… Très limité ! En avançant dans le jeu, certains combats peuvent donc devenir complexes.
Nous avons donc accès à deux types d’attaques principales : les bottes pour sauter sur les ennemis, et le marteau pour les frapper. Au fil de l’aventure, plusieurs types de bottes et de marteaux s’offrent à vous moyennant quelques pièces afin d’améliorer vos attaques. D’autres objets (les fleurs, la queue…) collectés ou achetés pourront vous aider de temps en temps dans vos combats, même si leur utilisation n’est pas essentielle.
De son côté, votre jauge de vie va également être amenée à évoluer, et vous pourrez porter toutes sortes d’accessoires qui vont vous aider en combat (meilleure garde, jauge de vie améliorée, temps augmenté pour vos actions, etc.). La dimension RPG reste assez simple à ce niveau, très accessible, et peut-être trop justement.
Le vrai problème avec ce système de combats simples, c’est justement que tout est… Trop simple. Tout joueur averti ne se retrouvera jamais vraiment en péril et s’en sortira toujours même s’il commet des erreurs. Les ennemis se renouvellent au fil du jeu, mais les dispositions sont toujours peu ou prou les mêmes. Les spécificités des ennemis ne modifient pas vraiment l’issue des combats, et rallongent seulement les affrontements. Le temps est limité pour effectuer vos ajustements… Mais il est facile d’avoir plus de temps simplement en dépensant quelques pièces.
En outre, avoir seulement le choix entre deux attaques principales est très vite lassant, d’autant plus que les différentes bottes ou marteaux que vous trouverez ne renouvellent en rien les attaques. Enfin, il n’y a pas à proprement parler d’équipe de combat à gérer : Mario est seul, éventuellement avec un allié mais qui se gère tout seul et reste le plus souvent spectateur… Et c’est tout.
Surtout, les combats rapportent des pièces… Et uniquement des pièces : pas d’XP, pas d’objets à collecter, pas de succès ou que sais-je. Or, il y a des pièces PARTOUT dans le jeu. Le fait est que vous n’avez pas besoin de combattre car vous trouvez tout autant de pièces en dehors des combats et cela sans perdre plusieurs minutes de jeu en combat au tour par tour.
La bonne nouvelle, c’est que les ennemis sont souvent simples à éviter, ce qui vous laisse le choix. Vous finirez même par obtenir un objet qui vous aide à éviter tout affrontement… A croire que même Nintendo a conscience du problème.
Dès lors, après quelques heures de jeu à peine, on se surprend à fuir les ennemis puisque rien ne nous motive vraiment à les affronter. Pas très logique dans un RPG… De temps en temps, une fausse manip ou un ennemi « obligatoire » vous forcera à faire un combat… Et cela vous semblera déjà bien… Voire trop.
Des combats en temps réel comme on les aime
Heureusement, tous les combats ne se font pas au tour par tour et c’est heureux ! Peu de choses à dire sur ce point, si ce n’est que le jeu va vous offrir de beaux affrontements très dignes de notre cher Mario ! Après avoir pesté contre les combats au tour par tour pas passionnants, il faut bien saluer ces combats en temps réel qui redonnent beaucoup d’intérêt aux phases de combat du jeu ! Ici, vous pourrez donc sauter, donner des coups de marteau et surtout esquiver vos ennemis en temps réel, à la manière de tout bon jeu Mario en 3D qui se respecte. Le tout est évidemment très bien géré et les ennemis variés et réussis. Ouf ! Voilà qui est rassurant…Cerise sur le gâteau, vous pourrez même vous mesurer à plusieurs d’entre eux à la suite dans une arène de défis digne d’un Zelda. Voilà de quoi redonner le sourire… Et un peu de challenge !
Un système de combats spécifique, technique et jouissif pour les boss
On saluera dans ce jeu la présence d’un système de combat absolument spécifique aux Boss. Ici, on revient aux combats au tour par tour, mais heureusement tout est différent et nettement plus intéressant ! Pour commencer, c’est dorénavant le boss qui est au centre de l’arène et Mario doit trouver une manière de l’atteindre pour l’attaquer. Sur les cercles sont disposés des flèches de déplacement, des options, et des points d’arrivée pour attaquer l’ennemi. Ici, il vous faudra donc déplacer les cercles pour placer tous ces éléments de manière cohérente pour effectuer votre attaque. Le tout dans un temps et avec des manipulations limitées. C’est un système très intéressant et bien plus complexe qu’il y paraît.
Au fil de l’aventure, mon coup de cœur pour ce système de combat s’est confirmé : les combats de Boss obligent à bien réfléchir et d’une manière assez inédite. Ils apportent un vrai plus au jeu et sont tellement plus passionnants que les combats classiques ! En outre, ils font également entrer en jeu des super attaques (indisponibles en combat classique) qui viennent diversifier les choix possibles mais également complexifier l’ensemble.
Étrangement, en comparaison avec le reste du jeu, les combats de boss proposent un vrai challenge et demanderont une réelle implication de votre part. Alors oui, vous aurez toujours accès à quelques aides, mais cela pourrait bien ne pas être suffisant si vous n’êtes pas vigilant.
A mon sens, ces combats de boss viennent sauver le jeu sur l’aspect combat. Si les combats de Boss n’étaient que des combats au tour par tour classiques simplement plus épicés, cela aurait vraiment manqué de saveur. OUF !
Un monde riche avec tant de choses à découvrir…
Assez parlé de combats, vous êtes avant tout venus pour vivre une AVENTURE. Cela tombe bien, Paper Mario : The Origami King va vous amener dans beaucoup d’endroits différents, assez vastes, tous très riches et avec beaucoup de choses à trouver si vous le souhaitez. Du coup, très vite l’exploration se résume à ces quelques mots : taper sur tout ce qui est atteignable, et réparer les sections du décor qui sont endommagées.D’ailleurs pour les réparer, vous allez devoir ramasser des confettis, par exemple en tapant sur les arbres, et remplir votre… sac à confettis ! Les balancer sur les zones endommagées va vous permettre de les réparer pour leur redonner leur faste originel. C’est vraiment un aspect sympathique du jeu, et ce n’est que le début !
Outre la progression dans l’histoire, le jeu regorge d’objets à collecter, de trésors cachés à trouver, et surtout de Toad dissimulés partout qu’il va vous falloir sauver. A chaque accomplissement, le jeu vous félicite et enregistre vos exploits dans un lieu dédié : le musée.
Très complet, le musée est la porte ouverte à de multiples heures de jeu pour les plus braves d’entre vous : qui n’aura pas envie de frapper tous les blocs du jeu, de sauver tous les Toad, de réparer tous les trous, de pêcher le plus gros des poissons, de remporter les combats les plus durs, de devenir un maître du shuriken et surtout de collecter tous les trésors ? C’est simple, le nombre de choses à accomplir est impressionnant et, bizarrement, ce musée est assez motivant !
Avec tout cela, impossible de vous ennuyer dans le jeu tant il y en a PARTOUT ! Et sachez qu’à chaque Toad trouvé, celui-ci deviendra votre supporter lors des combats : d’abord vides, les gradins vont rapidement se remplir de vos Toad sauvés. Ceux-ci pourront vous apporter des encouragements, mais aussi des conseils et même plus si vous acceptez de vous alléger de vos pièces durement acquises…
Espli de Link, es-tu là ?
Je n’ai pu, tout au long du jeu, m'empêcher de penser régulièrement à la license Zelda, tant certains aspects du jeu y font écho. Entre les mini quêtes à mener auprès de personnages, les boutiques d’objets, les défis à relever, mais aussi et surtout l’exploration des mers qui intervient dans la seconde partie de votre aventure… On se revoit clairement naviguer dans ce bon vieux Wind Waker avec notre ami Link ! La présence de multiples donjons avec leurs puzzles à résoudre ajoute encore à cette ambiance familière et qu’on aime tant.
Trop facile ?
C’est peut-être le reproche que pourront adresser certains joueurs à cet opus. On sent une volonté féroce de la part de Nintendo d’offrir l’accès à cette aventure au plus grand nombre. Or, un RPG va souvent de pair avec un certain degré de difficulté, qu’on a un peu de mal à retrouver ici. Certes, les combats se complexifient, les épreuves deviennent de plus en plus ardues, et certains défis sont plutôt relevés. Mais à chaque fois, le jeu vous proposera de multiples aides pour être certain de vous en sortir.On pourrait donc trouver le jeu un peu trop simple par moments (cela a parfois été mon cas), mais gardez en tête plusieurs choses. Tout d’abord, ces aides restent uniquement proposées et non imposées (on pense au "résolveur d'énigmes" clairement destiné aux plus jeunes). Ensuite, certaines phases de gameplay offrent un bon challenge et une aide ne vous sera proposée qu’en cas d’échecs répétés. Enfin, les combats de Boss, avec toute l’aide disponible, restent assez difficiles pour certains et ne devraient pas vous décevoir. Nintendo a donc voulu que chacun puisse voir le bout de l’aventure, sans frustrer les joueurs aguerris. Le contrat est – dans l’ensemble- rempli.
Un beau papier pour une GRANDE aventure
Retenez surtout ceci : l’aventure de ce Paper Mario va vraiment vous éblouir par sa variété, ses lieux multiples et réussis, ses activités diverses avec des types de gameplay très différents… C’est une épopée particulièrement séduisante que nous propose Nintendo, parfois émouvante même, avec plein d’idées, du rire, de la réflexion et une durée de vie vraiment conséquente.Quand vous penserez avoir trouvé un rythme au jeu (exploration, donjon, mini boss, temple, boss), l’ouverture du jeu, d'abord avec la Bottemobile (!) dans le désert, puis sur la mer avec l’arrivée du bateau (et même du sous-marin!) redistribue les cartes d’un coup et vous offre une toute nouvelle perspective et quantité de nouvelles choses à faire. De même, les puzzles, combats et énigmes se renouvellent régulièrement et avec bonheur.
Le contenu est riche, l’histoire est aussi simple que mignonne, et les protagonistes sont charismatiques tout en donnant toujours le sourire. Enfin, les collecteurs et autres collectionneurs en auront largement pour leur argent.
Voilà donc un jeu qui saura vous donner le sourire cet été sur Switch et qui, sans être parfait, devrait conquérir votre cœur sans difficulté ! De quoi donner envie de se lancer dans un art trop peu pratiqué aujourd’hui : l’Origami !
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.