A nouveau six titres sont disponibles dans cette compilation : les deux Gunbird, les trois Samurai Aces (le volet Tengai correspond en fait au second volet, les différents noms attribués à la franchise selon sa localisation sur tel ou tel continent ayant un peu brouillé les cartes) et enfin Gunbarich, un titre très différent du reste de la compilation. Est-ce lié au rapprochement du test de la première compilation, cette édition Bravo nous a paru qualitativement inférieure.
Commençons par le Top 3 de cette compilation : Gunbird 2, Gunbird 1 et Samurai Aces 1.
Ces trois shoot’em up verticaux sont qualitatifs, avec à chaque fois un bon gameplay et une succession de boss en multiples étapes (le gros véhicule une fois détruit éjecte un module plus petit et plus hargneux avant lui-même d’éjecter une dernière étape de difficulté). A nouveau on apprécie de pouvoir jouer verticalement avec sa console pour profiter au mieux des graphismes, mais même en tenant horizontalement sa console, cela reste agréable en nomade et très bon sur sa télé.
On notera cependant que Psikyo était un poil paresseux dans l’évolution de son gameplay car au final tout cela se ressemble assez fort. Entre les icônes de power supplémentaire et les bombes quasiment identiques que l’on retrouve dans les trois opus, il y a tout de même énormément de recyclage.
Les environnements restent de qualité, mais Gunbird 2 se distingue un peu plus alors que les autres ont un peu vieilli. Si l’on a déjà joué à la première compilation, il y a avec ses trois jeux peu de variété et l’achat de cette seconde compilation ne sera clairement pas une priorité. Il aurait été nettement plus intéressant de tout mettre sur une seule compilation, ce n’est pas la place qui posait problème.
L’interface est identique à la première compilation, vous appuyez sur la touche + pour revenir au menu et changer de jeu, vous réglez la difficulté et c’est parti. Le texte est en anglais mais est largement compréhensible.
Avec Samurai Aces, vous pouvez choisir parmi plusieurs personnages, certains seront à débloquer. Quelques variations de gameplay mais cela reste léger (c’est beaucoup moins sensible que sur Sisters Royale, un autre shmup que nous avons testé récemment et dont la publication du test ne devrait pas tarder). Nous sommes dans une période du Japon féodal (époque Sengoku) et parmi six combattant(e)s vous allez devoir affronter différents ennemis dans le but de libérer la fille du Shogun, la princesse Tsukihime, avant que celle-ci ne soit sacrifiée en l’honneur d’un démon que l’on souhaite ressusciter.
Ce titre reste globalement agréable, on a envie de le finir, on peut y jouer à deux, mais il est graphiquement un peu daté (moins que dragon Blaze dans la compilation alpha mais tout de même très (trop ?) proche dans son gameplay). Le problème, nous y reviendrons un peu plus loin, c’est que c’est de loin le meilleur titre de la franchise, Psikyo s’étant totalement fourvoyé dans ses deux suites, présents sur la compilation.
Gunbird, un solide shoot'em up de qualité
Pour Gunbird 1 et 2, on retrouve le principe des Strikers 1945. Même gameplay de qualité, très difficile en mode hard mais peut-être pas au niveau des meilleurs titres de Cave par exemple. Il y a clairement doublon au niveau du gameplay même si chaque épisode pris séparément reste très bon. Gunbird 2, Strikers 1945 III seraient dans l’absolu les deux titres à conserver, mais malheureusement ils sont chacun dans une compilation différente.
Gunbird 2 : des graphismes qui nous font penser aux gros titres de la Neo Geo.
Le titre intrus de la compilation : Gunbarich
Très différent, c’est un brick breakers, un casse-briques. Pas trop mal (il faut jouer en vertical sinon vous êtes un peu trop proche pour les rebonds), il a du mal à se démarquer de la production du genre (il remonte tout de même à 2001 mais n’égale pas pour nous le classique Arkanoid).
Avec ses personnages très cartoons de petites sorcières (vous avez le choix d’incarner une fille ou un garçon), il est coloré, propose de faire place nette en dégommant toutes les briques dans un temps limité, avec quelques options comme des interrupteurs qui une fois frappés font apparaître /disparaître des murs, et bien sûr quelques bonus tombant du haut de l’écran pour pouvoir durant un temps limité multiplier votre balle en plusieurs exemplaires et faire donc de gros dégâts, tirer directement sur les briques etc…
C’est classique et si ce jeu ne semble pas vraiment à sa place dans cette compilation de Shmups, il a l’avantage de proposer un gameplay différent, c’est tant mieux sur cette compilation Bravo.
Pas très difficile, ce casse-briques se demande bien ce qu'il vient faire dans cette compilation de shoot'em up. Mais il n'est pas mauvais et apporte un peu de frais dans cette compilation. C'est l'occasion de réemployer Marion de Gunbird.
A chaque fois, vous devrez par monde éliminer deux stages de briques avant de partir affronter un boss, à éliminer toujours en temps limité.
Deux déceptions : Tengai et Samurai Aces III
On ne sait pas trop ce qui est passé par la tête de Psikyo à l’époque quand ils ont voulu changer la recette de la franchise. Après un gameplay classique vertical, place à un gameplay horizontal, avec votre personnage qui vole et tire sur ses ennemis.
Si les développeurs ont voulu peut-être creuser la veine de Sol Divide, le résultat est relativement désagréable. Tengai est un grand n’importe quoi. On fonce comme guidé par des rails avec des « plongeons » sous l’eau pour affronter des poissons mécanisés, des passages plus aériens, sans que cela n’affecte le gameplay.
Les décors sont sans saveur, seuls quelques ennemis de type boss maintiennent un design à peu près travaillé. Si le titre ne semble pas aussi pixelisé que Sol Divide sur la compilation Alpha, il a clairement mal vieilli, le patern de votre personnage tranchant mal avec ce qui l’entoure. Bref, un titre peu inspiré et très moyen.
Tiens, que vient faire ce clone de Whispy Woods, bien connu boss de Kirby, dans cette galère de Samurai Aces III. Notez le design pas vraiment inspiré des adversaires, les parchemins correspondant à vos power up à récupérer.
Mais ces lacunes passent encore par rapport à Samurai Aces III, véritable ratage à nos yeux. A nouveau plusieurs personnages jouables (toujours pour libérer la même personne sur l’ensemble de la franchise, elle doit être cousine avec Princess Peach), avec une vraie différence de gameplay, mais aucun n’est bon. En effet, jusqu’à présent, vos tirs étaient assez nerveux (et vous pouviez laisser votre doigt appuyé pour un autofire).
Là, vous expédiez un tir puissant chaque seconde ½, il faut donc bouger pour dégommer la ligne avec ce handicap de ne pas pouvoir dégommer un adversaire à certains moments car vous devez attendre la prochaine recharge. La puissance est plus ou moins importante selon votre personnage mais cela donne un gameplay haché, et vraiment pas agréable à jouer.
Une sexualisation du personnage un poil too much pour un jeu qui n'en demande pas tant.
Puis, par influence probable de Zero Gunner 2, Psikyo a souhaité insérer des effets de rotations 3D dans l’action, mais cela tombe complètement à plat. Les mouvements 3D faisaient partie de l’action de Zero Gunner 2 et nous pouvions varier les angles de vue pour tirer : bref, cela s’imbriquait bien.
Là, pour Samurai Aces III, nos personnages pixelisés 2D se battent comme des scories devant un décor 3D pauvre qui tourne régulièrement sur lui-même, rendant parfois la vision confuse de l’action (pas simple de slalomer entre les tirs adverses en tirant par à-coup tandis que le décor derrière vous donne l’impression de faire le grand huit) : déjà que ce n’est pas très beau visuellement, cela donne un début de nausée. Un résultat fatiguant et qui n’a aucun intérêt. Le titre d’ailleurs ne date pas de la période Arcade mais de portage sur les consoles de l’époque.
Une compilation un poil fade qui ne mérite pas son tarif
Au final, si l’on garde Gunbird 2 (car le 1 est identique mais moins beau), Samurai Aces 1, on obtient deux bons shmups verticaux avec deux ambiances différentes. Le casse-briques apporte un peu de variété sans être exceptionnel, le reste est doublon ou déception. Cette compilation Bravo se montre donc beaucoup plus légère qualitativement et notre préférence va pleinement sur la première compilation.
Heureusement, elle a le bon goût de nous éviter deux autres purges de Psikyo, Space Bomber et Pilot Kids, qui montrent clairement que le studio avait bien du mal à se renouveler, expliquant grandement son rachat en 2001 et sa disparition progressive.
A nouveau la compilation sera disponible
en édition limitée en exclusivité auprès de la FNAC. Si nous n'avons pas reçu cette édition en main, nous avons eu les visuels qui correspondent à un soin identique à notre version physique de l'opus Alpha. Un plaisir en main avec les pistes des B.O de tous les jeux sur CD, ce qui est toujours très agréable. Seulement cette version étant à 59,99 €, elle est beaucoup moins judicieuse du fait du choix plus perfectible des titres. Croisez les doigts pour l'obtenir moins chère pour récupérer le CD des musiques, c'est surtout la principale valeur ajoutée de ce coffret.
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