Serious Sam Collection regroupe donc les jeux First Encounter, Second Encounter et Serious Sam 3 BFE, ainsi que les deux DLC de ces titres, à savoir « La Légende de la Bête » et « Le Joyau du Nil ». La compilation proposée par Devolver Digital fait en revanche l’impasse sur un Serious Sam II pas franchement mémorable lors de sa sortie et ne propose pas le portage du 4e et dernier opus du moment, non testé par votre serviteur, qui ne semble pas avoir été très bien accueilli par le public. Il y a donc encore des possibilités de retrouver le personnage de Sam Stone dans le futur sur Switch. Mais en l’état, cela nous fait déjà un gameplay copieux pour une trentaine d’euros.
On retrouve toute l’essence de cette série dans ce portage soignée sur Nintendo Switch et hormis des problèmes notables sur le dernier opus sur lesquels nous reviendrons plus tard, on peut dire que les développeurs ont bien réussi leur mission. Gameplay old school, le jeu n’est pas évident, surtout avec quelques respawns délicats, et chaque niveau assez grand fait que l’on se perd parfois (voir souvent). Il faudra aller d’un point A vers un point B pour débloquer certains mécanismes, revenir en arrière. Au niveau du bestiaire, c’est du salé, ils sont affreux, idiots (ils vous voient et vous foncent dessus) mais étant nombreux, ils vous font mal. Heureusement que vous pourrez retrouver dans les décors des armes, des munitions et de quoi récupérer un peu d’énergie.
Graphiquement, cela tient la route par rapport à nos souvenirs de jeux sur PC (la série remonte tout de même à 2001 et 2002 pour les deux premiers opus et on le ressent dans la présentation visuelle et les textures). Le jeu est daté, bien loin graphiquement des derniers Doom proposés par Id Software, et manque de repères visuels pour bien s’orienter dans les décors. Mais il faut reconnaître que cela passe bien, à la fois en mode nomade (c'est tout de même fort de pouvoir jouer à ce jeu bourrin dans de si bonnes conditions), et sur la télévision, le dernier volet étant tout de même nettement plus fouillé graphiquement, avec une excellente gestion des effets lumineux.
Serious Sam First Encounter
Dans le premier jeu, l'humanité est proche de l'extinction à cause d'une invasion extraterrestre. Sam est renvoyé dans le temps en Égypte ancienne et tente de trouver un moyen de modifier le passé et de faire en sorte que la guerre favorise l'humanité. Cependant, les extraterrestres ont également suivi Sam dans son saut dans le temps et il doit donc faire face à de nombreux ennemis sur son chemin.
Sam commence son voyage pratiquement désarmé pour combattre les aliens, mais bientôt il est possible de se procurer des armes totalement anachroniques pour cette période de l’Égypte ancienne, à savoir le Lance-roquettes, le Tommy Gun, le Colt et bien d'autres encore. On note un bon équilibrage entre les caches secrètes permettant d’accumuler son arsenal et de rendre les confrontations assez palpitantes. Ici, il faut rester en permanence en mouvement pour dessouder l’ennemi, devrions nous dire les ennemis car ils arrivent en horde furieuse.
Les joueurs qui auront goûté récemment sur Switch aux différents portages de Doom, Duke Nukem et Ion Fury ne seront pas trop perdus, le gameplay est proche, c’est surtout la quantité d’ennemis à affronter simultanément qui monte de deux crans. Nous avions le souvenir de vagues parfois atteignant plus d’une cinquantaine d’ennemis sur PC, on s’en rapproche sur le portage Switch même si on a eu l’impression d’un léger allègement (peut-être pour conserver une bonne fluidité à l’ensemble).
Chaque ennemi a sa manière d’attaquer et si vous pouvez être un peu surpris lors de la première confrontation, vous pigez rapidement le truc pour ne pas vous faire avoir la seconde fois. Mais comme ils débarquent cachés derrière un pilier ou parfois derrière vous, il va falloir être sur vos gardes et surtout tendre l’oreille, de petits bruitages trahissant leur présence et vous indiquent les forces les plus proches de vous à abattre en premier.
En général un ou deux tirs suffisent à mettre fin à l’attaque suicide des différents sbires en face de vous, il faut juste avoir un magasin de munitions bien plein pour faire face à leur nombre parfois délirant. La difficulté, sans être insurmontable, est donc bien présente et vous allez devoir vous y reprendre quelques fois sur certains passages.
Heureusement, vous pourrez trouver quelques vies supplémentaires dans certaines caches et les sauvegardes sont possibles (et même conseillées) en cours de jeu. Plusieurs slots sont proposés, il est donc tout à fait possible de sauvegarder plusieurs fois en parallèle, de sécuriser son avancée et de revenir plus tard sur un passage pour tenter de faire mieux.
On s’est clairement bien amusé avec cet épisode First Encounter mais comme tout se passe dans l’Égypte Ancienne, on doit composer avec des décors peu variés : beaucoup de déserts et d’oasis, des temples et des pyramides. Même si on n’est pas là pour faire du tourisme, il faut reconnaître qu’au bout d’un moment, on a envie de changer d’univers.
Notons qu'au niveau des paramétrages, nous avons pas mal de possibilités de réglages : réglages graphiques, des commandes, vous devriez trouver votre bonheur.
Place à Second Encounter
Cet opus « approfondit » le précédent, en apportant du « toujours plus » : des monstres encore plus nombreux, plus variés, des power-ups réhaussés en conséquence, quelques rebondissements au niveau du scénario. On reprend tous les codes du premier opus et on étend la formule à son maximum, surtout au niveau du bourrinage. On reste dans du très bon mais pas toujours dans du très reposant (il faut savoir parfois faire demi-tour face aux hordes, pour mieux réattaquer ensuite). A nouveau, le portage sur Switch de ce second opus est de qualité, fun, très jouable, on notera juste un temps de sauvegarde parfois un peu plus long.
Mais rien à signaler de problématique en cours de jeu, à la fois sur télé et en mode nomade (nous y avons passé l’essentiel de notre temps de jeu console en main). Nous clôturons ainsi les deux épisodes de fast-FPS les plus réussis de cette compilation, qui proposeront un gameplay jouissif, avec quelques rares chutes de framerate lorsque vous vous retrouverez inondés par les ennemis (si vous optez pour le mode difficile, vous sentirez ces baisses un peu plus souvent).
Serious Sam 3 BFE
Ici, nous ne poursuivons pas les aventures de Sam, nous remontons en fait au début de l’action. C’est un prologue qui nous explique comment Sam a bénéficié de cette technologie pour voyager dans le passé. Plusieurs changements importants se font sentir par rapport à cet opus globalement plus sombre que les deux premiers.
Historiquement, le titre est sorti en 2011 sur PC, soit dix ans après le premier opus et les Doom like avaient quelque peu disparus de l’horizon vidéoludiques. On était clairement dans les grands moments de Call of Duty et on sent qu’une narration plus prononcée a voulu être insufflée à la franchise.
Une semi-réussite cependant à l’époque car le titre pêchait sur certains points de conception de niveaux et on ne retrouvait plus tout à fait la saveur des titres originaux. C’est donc un titre, bancale déjà à l’époque de sa sortie, que l’on retrouve sur Switch aujourd’hui et le portage de ce troisième opus est moins probant, même si avec le temps les choses se sont améliorés et que cela dépend des niveaux.
La Switch souffre pour afficher toutes les informations avec un effet pop-up dans les décors beaucoup moins agréable et certaines baisses de résolution. On note plus d'aliasing, même si les premiers niveaux font illusion. Graphiquement, on a passé un cap et on savoure les répliques mordantes de Sam, s'exprimant davantage dans cet opus scénarisé. Mais c'est vrai que le ventilateur de la Switch s’est déclenché à de nombreuses fois, car elle rame parfois, le jeu en nomade étant plus convaincant qu'en mode télévision.
Alors si l’action est déjà bien délicate en difficulté normale, en difficulté élevée les sautes d'affichage deviennent beaucoup plus handicapantes pour jouer convenablement et on va voir clairement la qualité de votre carte micro-SD. On a fait deux tests d'installation. L'une sur une classique carte 128 Go classe 10 et une sur une sandisk extreme 128 go u1 v30. Sur la seconde carte, les ralentissements et les effets pop-up sont moins présents. Attention donc au modèle de cartes que vous utilisez, surtout si vous avez tendance à installer/désinstaller/archiver et selon l'ancienneté de la carte. On avait déjà remarqué sur certains jeux cet effet sur la fluidité générale selon la qualité de votre carte micro-SD. De quoi regretter un peu plus que Nintendo n'ait pas encore proposé d'installer nos jeux sur des disques SSD qui pourraient être reliés à la station d'accueil.
Les fameuses munitions que l'on retrouve dissimulées dans le décor, apparaissant en surbrillance pour les voir d'assez loin.
Le troisième opus est donc l’épisode le plus faillible de la compilation. Attention, il n'est pas mauvais, car on a pris du temps pour jouer avec espacement sur les divers épisodes et notre affect concernant ce troisième opus s'est considérablement amélioré avec le temps, même s'il est plombé par les bugs techniques qui vous agaceront en de nombreuses occasions, en particulier pour les joueurs voulant en découdre en difficulté élevée (en mode normale, cela passe à peu près bien). Nous avions patienté en gardant le test sous le coude pour voir si des corrections allaient arriver avec des quelques patchs pour corriger certaines lacunes, ce n’est pas encore totalement le cas aujourd’hui et il faudra faire le deuil d’avoir quelques choses d’acceptables dans tous les modes de difficultés pour ce troisième opus.
Au fur et à mesure de vos rencontres, vous avez une petite encyclopédie qui se constitue, vous donnant des informations sur les ennemis que vous combattez. On apprécie que tout cela soit traduit en français.
Ah oui, c'est gore régulièrement. Bon là, je me suis fait mal.
Une bande-son d’enfer et du jeu en multi
Si nous recommandons donc essentiellement cette compilation pour les deux premiers titres, n’oublions pas quelques aspects intéressants. D’une part, une bande son de qualité, qui colle bien à l’ambiance destructrice du jeu. On rappelle qu’écouter les bruitages est une vraie aide pour ne pas se faire surprendre par certains ennemis. Le jeu, difficile même en réglage de base, possède une option de visée automatique, si vous avez du mal avec le réticule à l’écran. Chaque joueur pourra y trouver son compte pour sa partie en solo.
Mais le vrai plus, une fois que l’on a parcouru un petit moment les univers Egyptiens avec Sam, c’est de lancer une petite partie en multi. Différentes options sont disponibles : jouer en écran partagé, jusqu’à quatre (on oublie cela en mode nomade) est la première option. Il faut cependant le bon nombre de manettes car c’est une paire de Joy-Con par joueur (la manette pro étant gérée).
Vous avez l’option en ligne : seul hic, cela manque un peu de monde. On a relancé le jeu ce matin pour voir si après quelques semaines de sortie on allait pouvoir croiser plus de monde, ce n’est pas franchement le cas, y compris en cette période de vacances. Dommage, car les développeurs avaient bien fait le travail en proposant différents modes comme le Match à Mort, le Match à Mort par équipe, Capture de Drapeau et d’autres classiques comme le montre cette capture d'écran. Selon que vous choisissez de jouer en coop ou en contre, les modes accessibles varieront.
Il n’y a pas en revanche d’options pour jouer à plusieurs, chacun sur sa console. C'est dommage. On n'égale pas de toute manière la version PC à ce niveau, qui permet de jouer à bien plus de personnes simultanément, pour un carnage beaucoup plus bourrin (de mémoire 16). Mais quand on a connu ces titres à l'époque de leur sortie, loin d'être des monstres de fluidité sur les PC de l'époque, et qu'on les voit tourner tout à fait correctement sur une petite console que l'on tient dans la main, on prend pleinement conscience de l'évolution technique et combien la Switch est géniale. Alors, quand une version plus puissante permettra de gommer certains handicaps de l'actuel modèle, on trépigne.
Nous remercions l’éditeur pour nous avoir fait parvenir un code de jeu afin de réaliser ce test. Serious Sam Collection est un titre développé par Croteam et édité par Devolver Digital. Il est classé PEGI 18, vous coutera 29,99 € sur l’eShop et nécessitera 4408 Mo pour s’installer.
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