Downgrade prévisible mais préservation de ce qui fait le plaisir d'y jouer sur Switch par rapport à la version PC.
Pour les connaisseurs des versions PC, on repère tout de suite un gros manque : les mods. Pas disponible sur Switch, on passe donc à côté de pas mal de possibilités. Exit la découverte de Red Canyon par exemple, très réussi MOD map du mois d’avril permettant de conduire dans un canyon à la terre rouge vif.
On touche tout de suite les limites d’un portage console : la proposition de simulation ne pourra être que réduite et ne vaudra jamais la qualité d’une version sur gros PC. Alors, poubelle la version Switch ? Non, au contraire, elle se montre avec surprise fort réussie mais il faut être conscient que si vous avez envie de tester tout ce qui existe sur le net autour du titre SnowRunner, la version Switch ne sera pas la plus indiquée.
Pour le reste, on retrouve tout le contenu : véhicules de base du jeu, les options, et comble du raffinement, la prise en compte de l’écran tactile pour pouvoir zoomer sur les textes ou des portions de décor en faisant apparaître une loupe (on tapote deux fois sur l’écran pour l’activer), un contenu suffisamment conséquent pour vous tenir en haleine pendant plusieurs dizaines d’heures. On regrette juste de ne pas pouvoir se déplacer tactilement dans les menus car certes, on a un zoom, mais il faut toujours passer par les touches à gauche.
Et graphiquement, cela le fait, à condition d’accepter de longs temps de chargement. L’environnement de Black River dans le Michigan, qui nous sert d’introduction pour comprendre les commandes de base, est vraiment agréable visuellement.
Les décors sont vraiment d’une très bonne qualité (ramenés à la taille de l’écran), avec une excellente modélisation des véhicules, des décors détaillés (avec cependant un peu de clipping sur certains éléments car le chargement de certaines textures est à la peine, ceci est particulièrement flagrant lors de votre arrivée dans les villes où vous constaterez l'apparition des passages piétons s'affichant au tout dernier moment) et surtout une fluidité de bon aloi même si les véhicules employés et la qualité des routes ne vous permettra jamais de rouler à tombeau ouvert.
Alors, oui, les textures sont à la baisse par rapport à un gros PC et cela se ressent un peu plus en jouant sur son téléviseur, mais franchement, c’est loin d’être décevant et console en main, cela rend très bien. On le répète, cette modélisation de qualité sur Switch est une bonne surprise. On notera une très bonne gestion des lumières, avec réflexion sur les surfaces métalliques et la prise en compte de la météo et du cycle jour et nuit. On vous garantie que de conduire de nuit sur les routes cahoteuses est beaucoup plus stressant !
Au départ vous pourrez choisir de lancer une partie (avec sauvegarde automatique de votre progression), de continuer une précédente sauvegarde, de faire l'un des quelques défis proposés, de commencer le coop (ou de commencer le coop en partie), ou de rentrer dans les paramètres pour régler selon vos souhaits les paramètres de langue, d'affichage, de contrôles et le volume sonore.
La quête des tours de guets
On se déplace pour trouver les différents points de vue qui vont nous permettre de dévoiler de nouveaux pans de notre carte, à vous de dénicher toutes les tours de guet disposées en différents endroits de votre carte.
Ces tours découvertes vous mettent à jour votre carte en apportant les points d’intérêts (les usines, les stations-service et les tâches). Toutes ne sont pas accessibles les doigts dans le nez, il faudra donc veiller à sélectionner le bon véhicule et l’équiper correctement au niveau différentiel pour les atteindre. Parfois il faudra attendre d’avoir débloquer certains nouveaux véhicules ou certaines améliorations pour pouvoir approcher certaines tours.
Pour épuiser les possibilités de jeu, il faut cumuler pas loin de 100h alors vous imaginez bien que toutes ces tours ne seront pas accessibles à vos pneumatiques dès le départ. Alors, si vous butez un moment, vous avez toute liberté pour basculer d’un environnement à un autre, histoire de varier les plaisirs et vous perfectionner ailleurs pour revenir ensuite.
Faites chauffer la Switch !
Au niveau de la modélisation des effets physiques, c’est du tout bon sur les environnements enneigés, on s’enfonce toujours dans les mares de boue. Un bémol, mais là c’est juste le propriétaire qui souhaite conserver sa Switch le plus longtemps possible, pour faire tourner tout cela, le processeur de la Switch est fortement sollicité et le ventilateur se met pas mal à tourner selon les missions (et fonction de votre durée de jeu). On conseillera par prudence des séquences de jeu de deux petites heures max, histoire de ne pas faire chauffer de trop notre petite console.
La chasse aux contrats et la gestion de son garage.
Décrocher et réussir des contrats vous permet de faire grimper votre rang de conducteurs. On commence par de petits contrats, puis on s’équipe au fur et à mesure pour pouvoir accès à d’autres qui nécessiteront un certain rang ou un véhicule particulier (inaccessible dès le départ). Pour conserver un ou plusieurs des 40 véhicules intégrés dans le jeu, il faudra bâtir votre garage. C’est obligatoire pour pouvoir remplir tous les contrats d’une région ou pour changer de région.
Pour commencer à se faire la main, vous allez devoir trouver un camion et convoyer le nécessaire pour réparer un vieux pont. Cela vous débloquera ensuite l'accès aux autres régions mais surtout vous permettra d'obtenir votre fameux garage. Si la première mission n'est pas très compliquée, il faudra trouver le bon paramétrage des commandes pour gérer la vue caméra tout en conduisant, ce qui n'est pas toujours si simple dans les environnements chargés.
On s'est fait plaisir en grimpant sur des collines à slalomer entre les arbres, mais certains chocs ont été inévitables à cause d'angles de vision pas toujours au top. Au départ, dans les réglages, pour pourrez choisir entre 4 configuration de commandes, la première est déjà très bien. On comprendra que manœuvrer un camion avec sa remorque ne se fera pas dans un mouchoir de poche.
Pensez à surveiller votre jauge de carburant, certains véhicules consomment beaucoup plus que d'autres, un petit coup d'oeil sur la carte vous permettra de vous repérer aisément. Agréable surprise au départ, le plein de carburant ne vous coute rien. Il suffit d'arriver dans la zone, un petit appui sur X, et on remplit sa jauge jusqu'au max. Ce principe de zone sera dupliqué régulièrement pour les lieux d'actions ou de chargement/déchargement, les tours de guets ayant une zone bleu d'observation à leur niveau.
Les plus gros (ou spécifiques) véhicules coûtent très chers, vous allez devoir suer de nombreuses heures pour accumuler patiemment votre pécule pour vous offrir les modèles nécessaires à certaines missions. En attendant, vous allez d’abord dépenser pour upgrader au mieux vos premiers véhicules, afin de pouvoir déjà progresser correctement.
Quelques aspects techniques à maîtriser
L'aspect simulation est assez bien rendu et on ne conduit pas ce type de véhicule comme on prendrait sa Twingo pour partir au boulot. Aucun véhicule ne dépassant les 120 km/h, il va falloir comprendre certains mécanismes pour piloter le plus confortablement possible.
AWD : kesako ?
Chaque véhicule se voit doté d’une transmission qui a pour objectif de transmettre le mouvement la boite de vitesses jusqu’aux roues. Soit vous êtes en RWD (Rear Wheel Drive, mode standard) avec uniquement les deux roues arrières qui sont motrices, soit vous êtes en AWD (All Wheel Drive), la transmission intégrale intelligente répartissant la puissance de manière équilibrée entre les 4 roues motrices de votre véhicule.
Chaque mode a ses avantages et ses contraintes et dans le cas de l’AWD, tout n’est pas accessible tout de suite. Si l’on prend le RWD, ce mode a tout son intérêt sur routes et chemins secs et peu accidentés. Il est en plus économe en essence. Par contre, dès que vous vous embarquez sur un terrain boueux, vous risquez de vous enliser.
Dès que l’adhérence est mauvaise ou sur terrain accidenté, pas le choix, il faut passer en mode 4 roues motrices. Cela consomme plus de carburant cependant. Le passage à l’AWD (gâchette gauche et X) dépendra de votre véhicule et si vous avez fait le nécessaire pour équiper votre véhicule dans le garage. Pour info, votre premier véhicule disponible possède de série l'AWD, on apprécie vraiment le confort.
En rentrant dans la fiche de chaque véhicule, vous allez voir que l’AWD apparaît selon 4 paliers possibles. Si c’est « non », vous ne pourrez pas avoir AWD sur ce véhicule donc il n’est pas adapté à toutes les terrains. Si c’est « capable », l’AWD n’est pas présent sur votre véhicule mais il peut être customisé pour posséder cette option. Vous aurez alors un AWD « échangeable », vous permettant de jongler sur le RWD ou ADW selon le profil de votre piste et vos ressources de carburant. Enfin si l’AWD est mentionné « toujours actif », votre véhicule sera en permanence avec quatre roues motrices, un passe partout mais qui consommera plus.
L’AWD est utilisable aussi bien en vitesse automatiques (A) qu’en vitesses basses (L) ou hautes (H). Cela donne pas mal de polyvalence, vous comprendrez cependant que selon la pente du terrain et le besoin d’adhérence, la vitesse basse sera régulièrement votre amie (honnêtement, nous avons joué essentiellement en vitesses basses.
Apprendre à gérer son blocage différentiel
Pour éviter à la première mare de perdre de l’adhérence et partir en patinage car une roue tourne plus vite qu’une autre, direction la gestion du blocage différentiel, ou « bloc diff » se trouvant au-dessus de votre levier de vitesse (L+Y). En l’activant, vous forcez vos roues à tourner à la même vitesse, ce qui se montre très complémentaire à l’AWD pour garder de l’adhérence et de la traction sur les terrains les plus difficiles.
Le jeu vous propose deux types de blocage différentiel : « Bloc diff activable » qui permet de l’enclencher quand on veut mais uniquement en vitesses basses (L) ou « Bloc diff toujours actif » pour l’utiliser sur les trois types de vitesse. En revanche sur route classique, un « Bloc diff toujours actif » n’est pas la panacée.
La gestion de la boite de vitesse
Dernier élément de gameplay à maitriser pour profiter pleinement du jeu, la boite de vitesse ! Trois positions sont proposées, chacune plus adaptée à un type précis d’environnement.
- position automatique : route et chemin sec sans grosse difficulté (parfait pour rouler sur route et pour explorer votre carte de la région)
- vitesse basse : on profite du blocage différentiel et c’est parfait pour les routes à fort relief, très boueuse ou nécessitant une forte adhérence. Si vous voulez vous faire du hors piste et vous amusez dans le relief généré par le jeu, c'est ce qu'il faut activer.
- Vitesse haute : hormis la route de bonne qualité, vous en ferez peu usage, mais on consomme moins tout en se déplaçant plus vite.
Située en bas à droite de votre écran, la boite de vitesse a divers crans. Avant de poursuivre, pas d'inquiétude si vous vous sentez un peu perdu au niveau de la technique, Snowrunner existe depuis un an sur PC et de nombreux sites de fans vous donnent aisément un petit coup de main avec des conseils pour bien débuter, un rappel de certains aspects techniques ou des aides pour effectuer au mieux certaines missions.
C'est l'avantage d'entrer dans une franchise apprécié par des millions de joueurs à travers le monde et permettant d'obtenir des petits rappels techniques pas toujours suffisamment expliqués au sein du jeu. Revenons maintenant sur nos différents crans de notre boite de vitesse :
- Position N : point mort, on consomme sans avancer, attention sur les pentes, les roues ne sont pas bloquées, il faut utiliser le frein à main. C’est la position pour démarrer son véhicule.
- Position R : marche arrière.
- Position A : position automatique. On accélère et on passe automatiquement les 5 positions de vitesse possibles. On pourra également reculer sans changer de position. Attention cependant, si vous avez une boite auto, vous ne pourrez pas toujours activer le blocage différentiel. Sympa sur terrain peu cabossé. Une astuce est d'appuyer rapidement sur la touche L d’embrayage pour passer plus rapidement les vitesses et monter plus vite en accélération.
- Position L : vitesses basses, avec selon votre véhicule et le modèle de boite, plusieurs variantes de vitesses basses (L- pour terrain très accidenté, L+ pour terrain plus correct). On couple tout cela à l’AWD et au blocage différentiel et vous comprendrez que c’est la position qui nous intéressera la plus grande partie de notre temps car vous bénéficiez d’une meilleure adhérence et un meilleur contrôle de votre véhicule sur terrain délicat, comme la boue, la neige, la glace, et terrains accidentés. Parfait pour ne pas s’embourber en conservant une allure régulière ou pour garder la maîtrise de son véhicule près d’un ravin ou terrain en forte pente. En revanche, pour reculer, il faut passer par la position R.
- Position H : vitesses hautes, pas de blocage différentiel. Attention à ne pas démarrer avec cette position activée sinon vous allez caler. A réserver sur route plate et propre, pas sur la neige, si vous voulez atteindre la vitesse maximale de votre véhicule et limiter sa consommation de carburant. On a un peu galéré pour utiliser au mieux cette position au départ et c’est via le site
offroadgaming.fr qu’on a compris ce qui clochait. Pour éviter les à-coups dans la montée de vitesse, il faut débuter en vitesse auto, puis seulement une fois à pleine allure passer en vitesse haute. Si vous le faites alors que votre vitesse est moyenne, vous allez avoir un effet de pompage qui vous fait chuter votre vitesse.
Un titre qui n’a pas fini de nous en proposer avec un season pass annuel
La version Switch possède pour le moment trois environnements. C’est bien, mais cela ne couvre pas tout l’existant de la version PC, en particulier les 4 phases planifiées actuellement sur PC après la sortie initiale du jeu.
Et pour les obtenir, il faudra payer du DLC (même si vous achetez la version physique du titre) pour les obtenir au fur et à mesure de leurs disponibilités. Soit 6,99 € pour chacune des trois premières phases et 11,99 € pour la toute dernière pour le moment, huit saisons sont listées dès à présent sur l'eShop.
Un total non négligeable mais c’est le prix à payer pour obtenir un contenu très important. L’achat du season pass annuel vous permet de faire une petite économie sur le prix de toutes les extensions car il existe différentes customisations cosmétiques à 0,99 € et de petits DLC à 3,99 € ou 1,99 € (à noter qu'il est mentionné un pass 2 ans mais nous n'avons pas vu le tarif).
Ne manquez pas le DLC Anniversary gratuit qui vous apporte deux nouveaux véhicules, les camions CAT 681 et l’International HX 520, très performants pour les premières heures.
En parcourant le Michigan, l'Alaska, et Taimyr, on obtient une qualité de jeu très appréciable, vous avez cependant 248 tâches à accomplir, vous comprenez que rien que cela vous occupera un bon moment avant de se poser la question de la nécessité d’acquérir les DLC.
Multijoueur bien présent
Si le titre en solo vous fait bailler au bout d’un moment ou que vous calez devant certaines difficultés, il est possible de jouer à quatre joueurs en ligne, à condition de posséder un abonnement au Nintendo Switch online. De quoi réaliser un véritable convoi pour parcourir les routes les plus délicates.
Hélas, faute de participants en nombre pour le moment, nous n'avons pas pu vraiment tester cette option. Si le titre avait été cross-plateforms, on aurait pu bénéficier de la forte communauté PC (et éventuellement Xbox /PS4). A suivre donc à l'avenir.
Nous remercions l'éditeur et son service de presse pour nous avoir fait parvenir une clé de ce jeu afin d'en effectuer le test. Le contenu est vraiment très important et saura se savourer régulièrement. Les missions sont plus ou moins longues mais il faut tout de même faire preuve de persévérances pour atteindre des missions très excitantes. Notez que nous avons joué l'essentiel de notre temps en mode portable, pour bien se rendre compte de la qualité du titre et des baisses graphiques et nous avons été ravis du rendu global du jeu.
Snowrunner coûte 39,99 € (prévoir 5Go d'espace disque pour l'accueillir) et est une réussite dans le genre sur Nintendo Switch.
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