Mal Fishu.
Après un écran titre à l'effigie de Sam Fisher et un rapide passage dans les menus, on se lance tout naturellement dans le mode entrainement, histoire d'apprendre à diriger l'espion au doigt et à l'oeil.On a vite fait de se rendre compte que la gestion de la caméra risque de nous causer quelques problèmes : elle nécéssite d'être recentrée, via le stylet, à chaque tournant, ce qui nous prend déjà une main. Et comme on a bien besoin des deux pour atteindre les boutons X (pour sauter), Y (pour interagir avec l'environnement : ouverture d'une porte, pression sur un interrupteur, saisie d'un mot de passe sur un clavier,...), B (pour s'accroupir, ce qui est quasiment indispensable pour ne pas alerter tous les gardes du secteur au moindre pas en avant), R (pour dégainer son arme) et enfin L (pour tirer), on en arrive vite à des situations très gênantes. On finit malgré tout à s'y habituer, au bout de quelques pénibles heures de jeu.
Au rayon des mouvements plus complexes, on notera la possibilité d'agripper un garde par l'arrière (et il s'agit d'être précis, car au moindre faux pas, la cible peut s'apercevoir du danger qui le menace), pour ensuite l'étrangler, l'égorger ou l'assomer (il est possible de maintenir le bouton L durant l'approche pour avancer à pas de loup). Le garde peut aussi être interrogé s'il détient des informations importantes, Sam peut même s'en servir de bouclier humain si la situation tourne mal... Bien sûr, on peut ensuite porter le corps de la victime pour le mettre à l'abri des regards de ses petits camarades.
Mais ce n'est pas tout, loin de là ! Sam Fisher peut aussi effectuer un saut écart dans certains couloirs très étroits, se plaquer contre une paroi pour progresser en toute discrétion, ramper dans des conduits d'aération, s'accrocher à un câble ou un tuyau suspendu ou encore effectuer un roulé-boulé. Sans oublier la possibilité de crocheter les portes : en sélectionnant cette option devant une porte verrouillée, on accède à un mini-jeu où il s'agit de soulever toutes les goupilles de la serrure avec le stylet. L'espion dispose également d'un OPSAT, un appareil lui permettant de rester en contact avec ses supérieurs et donc de recevoir ses instructions, mais surtout de stocker un certain nombre de données : objectifs à atteindre, informations récoltées durant la mission, mails suspects interceptés, etc...
Pour finir, il est possible de passer à la vision thermique (pour détecter plus facilement des lasers ou d'autres dispositifs de sécurité, par exemple) ou nocturne à tout moment. Certains objectifs secondaires demandent aussi à Sam de scanner certains éléments avec ses jumelles. On va s'arrêter là, James Bond risque d'être jaloux !
Aussi discret qu'un fantôme...
Une fois ces quelques commandes bien assimilées, le jeu peut véritablement commencer. Le scénario, que je vous laisse découvrir par vous-même - mais qui a évidemment pour cadre un conflit géopolitique - vous amènera à accomplir une dizaine de missions aux quatre coins du globe : banque surprotégée dans le Panama, village asiatique, rues de Manhattan, on voit au moins du pays, même si la plupart des décors des niveaux sont très répétitifs. Chaque fois, le mot d'ordre reste le même : rester discret et furtif. A chaque mission, on ne peut délencher plus de trois alarmes si on veut échapper au Game Over. Heureusement, Fisher dispose d'un équipement efficace pour éviter de se faire repérer par un garde, une caméra ou un laser : pistolet, fusil d'assaut, grenades chaff, électro-balles,... De plus, comme dans chaque Splinter Cell, une jauge de visibilité placée en bas à droite de l'écran permet de savoir en un coup d'oeil si on est visible des ennemis ou aussi discret qu'un fantôme.Fantôme, ce mot a dû inspirer les gars de chez Gameloft, ils l'ont peut-être pris trop au sérieux d'ailleurs, quand on voit que la tête de Fisher est capable de passer à travers n'importe quel obstacle... Comprenez par là que les bugs d'affichage sont légion : je ne me suis pas amusé à les compter, mais le résultat doit être alarmant. Sam arrive même à pirater un ordinateur en gardant sa main à vingt centimètres du clavier, la classe.
Les ralentissements sont aussi très fréquents, beaucoup trop fréquents quand on voit la qualité des graphismes : certes, ils sont convenables, mais franchement pas exceptionnels. On a déjà vu beaucoup mieux sur DS ! Quelques rares cinématiques, assez jolies mais encore une fois pas transcendantes, sont présentes, entre deux missions. On regrettera l'absence de sous-titres durant celles-ci (les voix sont en anglais), mais quand on voit la qualité de la traduction française du jeu, on se dit que c'est peut-être mieux ainsi... Oui, les fautes d'orthographe sont nombreuses, on a même parfois droit à des oublis de mots dans une phrase ou à des fautes de frappe. C'est ce genre de détails qui nous laissent un arrière-goût de bâclé...
Fishtre, que c'est frustrant !
Oh oui, frustrant, Splinter Cell : Chaos Theory l'est ! La difficulté un peu mal dosée y est pour beaucoup : c'est étonnamment dans les missions les plus faciles que les munitions sont les plus abondantes et inversement ! On peut donc boucler certains niveaux très rapidement et sans trop de difficultés alors que l'on peine sur d'autres à venir à bout de plusieurs passages délicats, parce qu'on a plus tel type de munition pour neutraliser une caméra gênante... Après plusieurs essais infructueux, on finit évidemment par s'énerver.Le pire étant tout de même de perdre la mission à cause d'une fraction de seconde de distraction ! Imaginez que vous attrapiez un garde par l'arrière (en pressant Y) et que vous ré-appuyiez par erreur sur Y à la place de B, le voici égorgé au lieu d'assommé : Game Over s'il vous est interdit de tuer, ce qui est le cas dans la moitié des missions. Rageant. Heureusement, les checkpoints sont assez abondants pour ne pas nous contraindre en plus de recommencer tout depuis le début.
La durée de vie du titre est en tout cas un peu rallongée 'grâce' à la difficulté de certains passages. Rallongée, mais sûrement pas infinie : on arrive assez vite au bout de la dizaine de missions que le jeu nous propose. Un mode multi jouable en coopération (à deux) ou en compétition (jusqu'à quatre joueurs) est tout de même là pour donner de l'intérêt au jeu une fois achevé, mais quel dommage qu'il faille posséder une cartouche par joueur pour en profiter...
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