A long time ago, in a galaxy far, far away...
La galaxie est en péril. L'immonde Empire Galactique, gouverné d'un main de fer par le puissant et cruel Palpatine, a assemblé dans le plus grand secret une station de combat à même de réduire une planète en un tas de cendres fumantes. Mais une poignée de résistants, aidée de la jeune et belle princesse Leïa, est parvenue à dérober les plans de la monstrueuse construction impériale. Leur seul espoir consiste à découvrir le point faible de l'engin et à l'exploiter afin de mettre un terme au climat de terreur qu'impose l'Etoile Noire. Mais la princesse est capturée et jetée aux fers, peu après avoir confié les plans à deux courageux droïds, R2-D2 et C3-P0, qui parviennent de justesse à s'éjecter du vaisseau arraisonné. Les robots, recueillis par des ferrailleurs, sont vendus à Owen Lars et son fils adoptif, Luke Skywalker. Ce dernier, mis au courant de la situation par un ermite jedi, Obi-Wan Kenobi, et accompagné des deux androïdes, de Yan Solo et de son fidèle Wookie Chewbacca, s'envole pour Alderaan où les plans sont attendus...Inutile de s'éterniser sur le scénario, vous le connaissez certainement sur le bout des doigts. Que ceux qui auront reconnu le début de l'Episode IV se rassurent : les trois originaux sont au programme, le premier faisant office de prélude. Il peut paraître étonnant que des films vieux de trente ans fassent l'objet d'une adaptation vidéoludique, mais tout fan qui se respecte sait qu'une réédition quadruple DVD de la trilogie Star Wars originale est parue au grand public le 21 septembre dernier. Neuf jours après, Apprentice of the Force sortait en rayon. Le but : suivre les aventures du jeune Skywalker dans son combat contre les forces de l'Empereur et de son père, Vador. Marketing, quand tu nous tiens...
Prenez deux cuillers à soupe de Star Wars...
Apprentice of the Force met donc en scène notre jeune garçon de ferme hydroponique (comprenez récoltrice d'humidité, pratique sur un monde désertique) qui vient tout juste de faire l'acquisition de deux droïds assez particuliers. Le jeu annonce dès le début la couleur : sauts et plate-formes à n'en plus finir et tir à l'homme des sables. A certains moments, l'écran se fige et des ennemis surgissent de partout, vomissant des rafales de lasers qu'il vous faudra éviter tout en supprimant un à un vos adversaires. Vous pourrez également vous faire aider d'autres personnages sur qui il faudra veiller avec le plus grand soin, mais qui vous seront bien utiles au combat ou pour actionner des mécanismes (R2D2 s’en est d'ailleurs fait une spécialité).Vous vouliez voir du paysage ? Vous allez être servis ! Du désert aride de Tatooine, on passe aux ruelles encombrées et mal famées de Mos Eisley. Arrivé à bord de l'Etoile Noire, on joue à cache-cache avec les soldats impériaux dans les couloirs aseptisés de la station de combat, avant d'en faire de la poudre d'artifice à bord de votre X-Wing. Oui, vous avez bien lu, il est possible de se la jouer pilote, l'espace de quelques niveaux, histoire de faire d'une trentaine de chasseurs Tie une poignée de confettis, avant de se faire courser par un Vador apparemment très mécontent que vous ayiez cassé ses beaux jouets. Une fois l'Episode V amorcé, les choses sérieuses commencent : on slalome entre les pattes des gigantesques quadripodes impériaux sur les plaines givrées de Hoth, on patauge dans les marais de Dagobah sous l'oeil avisé de maître Yoda avant de se retrouver sur la Cité des Nuages à combattre Vador sous une pluie acérée d'objets contondants. Enfin l'Episode VI arrive avec son lot de péripéties : combat contre le Rancor, affrontement avec le redoutable Boba Fett au-dessus de la Grande Fosse de Carkoon, poursuite en motojet sur Endor et à la clé, le duel final entre notre jeune jedi et son père, qui se repentira peu avent de mourir en tuant son maître.
Que serait Star Wars sans sabrolaser ? Un Space-Opéra inodore, incolore et sans saveur ! N'allez pas croire qu'Ubi Soft a fait cet affront à George Lucas : dès l'Episode V, vous pourrez user et abuser de cette arme décidément bien pratique, livrée avec une pléthore de mouvements et combos à consommer sans modération ! Les différents pouvoirs et habilités qui vous seront progressivement octroyés en rajouteront encore : que choisir entre l'uppercut dissécateur et le roulé-boulé énergétique contre ce méchant wampa ? A moins qu'une attaque sismique ne le déséquilibre le temps de passer. Mais une pichenaude de Force ferait le même effet...Argh, quel dilemme !
Venons-en aux pouvoirs : accélération, roulade, accrochage aux corniches et double saut sont à placer dans la catégorie 'physique', opposée à la catégorie 'psychique' qui concernera plus votre affinité avec la Force : projection, guérison, ralentissement temporel et super-coup de sabre. Pas de quoi casser trois pattes à un Ewok, car si les capacités physiques sont absolument nécessaires pour certains passages, la Force, en quantité limitée heuresement régénérable grâce à moults objets, aura souvent pour seule utilité de redresser votre barre de vie.
Ajoutez un zeste de Prince of Persia...
Devant le succès de Prince of Persia : Sand of Time, il était logique pour Ubi Soft de retenter le coup avec Apprentice of the Force. Et on doit bien l'avouer, graphiquement, ça en jette ! Les sprites figurant les personnages sont bien modélisés et animés, on les reconnaît au premier coup d'oeil et aucun ralentissement n'est à signaler. On déplorera cependant l'inégalité de la richesse des décors, tantôt pauvres comme dans la Mer de Dunes, tantôt fourmillant de détails à l'instar de la cité des nuages. Les textes défilant à la sauce Star Wars sont par ailleurs bâclés.Les effets sonores sont mitigés : les bruitages sont plutôt réussies, mais les musiques, magnifiques puisque de la patte du génial compositeur John Williams, sont malheureusement ternies par une adaptation GBA ratée. C'est d'autant plus dommage que les fondus de Star Wars peuvent être très exigeants sur le sujet !
Mélangez le tout et au four. Temps de cuisson : 3 heures !?
A première vue donc, le jeu semble bon, très bon même. Arrivé à 20 minutes de jeu, et alors que l'Etoile Noire vole en éclats, on se dit pour se rassurer intérieurement que cet épisode faisait plus office de tutorial qu'autre chose. Une heure plus tard, et alors que Luke apprend de la 'bouche' de Vador que celui-ci est son père, on commence à avoir de GROS doutes sur la durée de vie du jeu.Au bout d'un total de 3 ou 4 heures pour les plus lents, alors que Vador précipite l'Empereur dans une chute mortelle direction le coeur de l'Etoile de la Mort, et que votre GBA est elle-même précipitée par la fenêtre, on ne peut que se rendre compte, furieux et désespéré, que ce jeu est loin de mériter ses 45 euros. Quelques jours plus tard, la tête bien reposée, on en conclut que ce jeu est bon sans atteindre des sommets mais que la durée de vie ridiculement courte, due sans doute à une facilité de progression (non paramétrable, soit dit en passant) déconcertante, vient tout gâcher.
Morale de l'histoire : on balaye les débris de console qui jonche votre allée et on file s'acheter A New Droid Army, qui est et reste pour le moment la plus honnête des adaptations de la licence sur Game Boy.
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