Adventures of Pip : sympathique réussite de l'eShop Wii U !
TitTocGames nous propose un solide jeu de plateforme à l'ancienne, tout en pixel art et en 2D. Même s'il ne paie pas de mine de prime abord, ce serait une grave erreur de passer à côté de ce jeu très réussi. Tout n'est pas parfait cependant. Suivez-nous dans ce test !
TestScénario
Nous sommes dans l’histoire la plus éculée possible. Le royaume de Pixelonia est une terre où les individus ayant le plus de pixels vivent une vie de luxe, tandis que ceux ayant le moins de pixels connaissent une existence humble. La princesse du Royaume, Adeline, est née avec le pouvoir de créer des pixels à partir de rien, ce qui engendre une terrible jalousie de la part de la Reine DeRezzia. Au 16e anniversaire de la princesse, la maléfique reine attaque le royaume, s’empare de la princesse et transforme le peuple, roi et reine compris, en de simples pixels uniques, et absorbe le reste des pixels.Pip, un simple pixel rouge qui assiste au kidnapping (on vous voit sur la capture d'écran ci-dessus derrière le trône du roi et de la reine), va alors se lancer dans l’aventure pour tenter de sauver la princesse après que le roi lui ait demandé de l’aide. Comme vous le voyez, on mixe tous les poncifs du genre : mais cela fonctionne. On se retrouve devant une carte qui nous indique que la route pour boucler l’aventure va être longue.
Comment un simple pixel sans bras et sans arme va-t-il pouvoir combattre les ennemis ?
Comme tout jeu de plate-forme qui se respecte, le héros va devoir explorer tous les recoins possibles, sauter sur les ennemis, au-dessus des trous, sur des objets qui vous feront rebondir. Mais pour se démarquer, les développeurs ont mis en place un gameplay triple :Tombant au fond d’un gouffre lors de sa première confrontation avec la traitresse DeRezzia, il rencontre l’esprit d’un ancien chevalier du Royaume, Elwyn, qui lui confère le pouvoir de Bitstream, c’est-à-dire la possibilité d’absorber les pixels de certains ennemis et d’évoluer vers des formes plus puissantes.
Tout l’intérêt du gameplay réside ici, en utilisant une des formes plutôt qu’une autre, chacune ayant ses avantages et inconvénients.
Il existe trois formes au total :
Pip pixel : c’est par celle-ci que vous commencerez, vous n’êtes qu’un pixel rouge qui peut planer légèrement lorsqu’il saute, ralentissant sa chute. Il est également très léger, ce qui lui permet de rebondir plus haut. La plupart des actions de sauts seront à effectuer par le bouton B mais vous êtes pris en main lors des premières minutes par diverses indications. Vous croisez un personnage, lui parlez en appuyant sur la touche Y. Pour lire une pancarte, appuyez également sur le Y, pour ouvrir un coffre, encore le Y. C’est finalement très intuitif et même si tout est en anglais à l’écran, on comprend l’ensemble. Être un simple pixel va permettre également à Pip de se glisser dans les recoins les plus étroits.
Pip 8bits : ce sera votre première transformation accessible, Pip se transforme en petit
personnage 8 bits pouvant sauter plus haut grâce à ses nouvelles jambes. Il peut désormais frapper les ennemis (appuyez sur Y) tout en sautant dessus et surtout pourra s’agripper à des murs ! Cette forme sera particulièrement utile pour remonter des boyaux souterrains en rebondissant de paroi en paroi pour remonter à la surface (wall-jumps). Enfin Pip pourra courir.
Pip 16bits : c’est la transformation ultime en un beau personnage, fort, qui avec la lame de son épée, frappera avec force sur les ennemis pour faire davantage de dégâts. En revanche, vous perdrez un peu en agilité.
Le gameplay évolue donc constamment au fil du niveau puisqu'il vous est possible de régresser dans votre forme précédente et donc de revenir à l'état de pixel afin de sauter plus haut et de franchir un passage autrement inaccessible en forme supérieure. C’est d’ailleurs tout l’enjeu du titre, vous devrez pour chaque niveau découvrir 3 villageois à sauver et le meilleur moyen pour les trouver sera de sonder tous les murs, sauter sur toutes les plateformes pour découvrir les caches secrètes les dissimulant en jonglant avec l’une de vos trois formes. Vous découvrirez de nombreux trésors et parfois certains villageois découverts vous vendront des objets et améliorations pour vous aider. Les décors sont très bien réalisés et sont faussement simples.
Les développeurs, avec beaucoup de subtilité, ont dispersé dans de nombreux recoins les bonus et même chaque niveau n’est pas immense, il vous faudra le parcourir dans son intégralité. Chaque fin de niveau vous permettra de faire le point sur votre collecte et de vérifier que vous n’avez oublié personne.
Certains blocs colorés peuvent vous bloquer le passage, tenez-vous près d’eux en enfonçant le bouton A et vous les ferez exploser.
Tout au long de votre aventure, vous allez collecter des pixels, soit en tuant des ennemis ou en ouvrant des coffres, qui pourront être dépensés dans deux boutiques différentes : l’une est une sorte d’apothicaire où vous pourrez dénicher avec bonheur moult potions de soin et de force, comme une potion permettant d’obtenir le double de pixels lorsque vous arrivez à vaincre vos ennemis, une autre donnant à Pip la possibilité de déplacer des blocs dans sa forme 8 bits alors que c’est une capacité normalement réservée à sa forme 16 bits, des cœurs supplémentaires pour renforcer votre personnage.
L’autre est celle d’un forgeron, qui vous proposera divers équipement comme une épée plus puissante ou un anneau capable d’absorber 50% des dommages subis par votre personnage. Très utile pour le monde de la lave ! Tous vos achats s’afficheront sur l’écran de votre GamePad, qui vous servira principalement à accéder rapidement à votre inventaire. Les tarifs sont cependant élevés, allant de 2500 à 8000 pixels, il faudra donc patienter pour cumuler ce que vous espérez car les premiers niveaux ne vous rapporteront que quelques centaines de pixels chacun.
La terre de Pixelonia est composée de quatre zones : la forêt, les marais, les grottes, et le monde de la lave. Une fois celles-ci terminées, il vous restera à affronter quatre ultimes niveaux du château de DeRezzia. Si les habitués de Shovel Knight feront une promenade de santé la plupart du temps, force est de constater que certains passages vous demanderont pas mal de replay. Pas grave, car vous n’avez pas de vie, chaque mort (disparition) se soldera par un retour au dernier checkpoint.
Globalement, si chaque monde est assez facile, il existe toujours un niveau où il faudra assimiler le mécanisme pour surmonter la difficulté très relevée et ne pas enchainer les décès à répétition. C’est parfois frustrant, agaçant, mais il faut bien apporter un peu de challenge. Cela demandera un peu de temps pour étudier et anticiper la combinaison de mouvements nécessaires. Comptez 8 à 10 heures de jeu intensif pour surmonter les 36 niveaux du jeu.
Parlons des finitions du jeu
On pourra regretter que les développeurs n’aient pas mieux ajusté l’ergonomie des commandes car tout se fait avec 3 boutons sur votre Gamepad. Or, c’est le même bouton qui sert à saisir et pousser des blocs ou à attaquer. On s’emmêle parfois les pinceaux dans le feu de l’action et on peste en se disant que certaines actions auraient pu être dévolues à d’autres boutons. Une question d’habitude certainement, mais cela corse artificiellement la difficulté dans le monde de la lave par exemple.Vos morts vous font revenir au dernier checkpoint. Certains d’entre eux sont un peu éloignés les uns des autres et vous vous agacerez de devoir repasser plusieurs fois un passage un poil délicat à cause d’un checkpoint un peu éloigné. Mais c’est une habitude quand on veut sauver la vie d’une princesse !
A chaque fin de monde, vous aurez l’inévitable combat contre le boss. Certains seront assez faciles, le premier se tuant en trois coups seulement, mais les derniers seront d’un tout autre challenge.
Une déception cependant, car si combattre les ennemis vous apportera du plaisir, la victoire est décevante : pas de musique victorieuse, pas de hurlement ou de rugissement ou de grondement de l’ennemi pour marquer sa défaite, le boss disparaît silencieusement. On aurait aimé un final de monde beaucoup plus dynamique avec un passage musicale spécifique ponctuant le combat et votre victoire afin de mieux récompenser l’effort que vous veniez de réaliser.
On se contentera de la même mélodie qui nous accompagne dans l’ensemble du niveau. C’est bien dommage car cela casse un peu l’ambiance générale autour du jeu, alors que le titre possède de belles musiques, composées par Jake « Virt » Kaufman, connu pour avoir déjà œuvré sur la bande-son de Shovel Knight et Ducktales Remastered.
En dehors de ces remarques et un freeze en plein jeu durant le second monde, qui ne s’est pas reproduit ensuite, nous pouvons saluer le travail de développement apportant au final un jeu plus qu’honnête, mixant à la fois les vieilles formules du passé et la bonne idée du changement de forme.
On prend pas mal de plaisir à jouer dans l’univers de Pixelonia et le jeu reste accessible aux plus jeunes malgré certains passages retords. Cependant une mise à jour apportant le texte en français permettrait d’augmenter son audience. Mode un joueur uniquement et possibilité de jouer uniquement sur son GamePad (mode off-TV).
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