Test d’Elderand, un metroidvania qui ne prend pas de risque
Un univers de dark fantasy sauce Lovecraft avec un supplément tentacule ? Original non ? Il est vrai que la formule sent le réchauffé, mais attention, c’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.
TestDe quoi ça parle ?
Tout commence par une création de personnage minimaliste. Le jeu ne propose que trois apparences, trois couleurs de peaux et quatre teintes de cheveux. Même pas un nom pour se donner un minimum d’identité. Il est clair que ce n’est pas la raison pour laquelle on joue au jeu.Une fois le personnage créé, une cinématique se lance. Elle évoque l’histoire de l’élu des hauts prêtres envoyé pour éradiquer le mal, incarné par Sserthris, le tyran des sables. L’histoire ne nous donne pas plus d’information avant que notre bateau ne vienne s'écraser sur les roches des terres d’Elderand.
Finalement la vie est bien faite car notre héros est le seul survivant du drame, et c’est donc logiquement que nous partons affronter les horreurs du monde sans se retourner. Un tutoriel apprend à se déplacer avec le stick L, à faire un dash en avant ou en arrière avec A et à sauter avec B. Très vite nous trouvons l’épée, élément indispensable pour tout guerrier qui se respecte. Assignée à Y, elle effectue jusqu'à trois attaques en combo, elle permet évidemment d’infliger des dégâts aux adversaires mais aussi de casser les éléments du décors qui cachent souvent une potion ou arme secondaire. Plus loin nous allumons un feu de camp, méthode qui permet de sauvegarder.
Tiens, tiens, tiens, un univers de dark fantasy, un jeu qui semble punitif et des feux de camp pour sauvegarder ? Est-ce que le jeu essaye de nous faire passer un message ? Essaie-t-il de nous dire qu’il faudra réessayer encore et encore pour venir à bout de cette aventure ?
Un jeu parmi tant d’autres
L’univers dark fantasy a le vent en poupe depuis quelques années, c’est probablement dû à son esthétique à la fois sombre et gothique. Il attire les joueurs friands d’histoires lugubres, adultes et complexes. De plus, placer Elderand dans un univers Lovecraftien apporte une touche de malaise supplémentaire tant il est sombre et dérangeant. Malheureusement, l'histoire ne se déroule que par le biais de textes et documents cachés sur la carte, ce qui oblige le joueur à faire preuve de persévérance pour tous les découvrir. Malgré cela, le scénario reste nébuleux et ouvert aux interprétations.Évidemment, il est impossible de ne pas penser à From Software avec la série des Souls et plus récemment à Elden Ring. On pense également à Blasphemous (Team17) qui semble avoir été une inspiration quand on voit tourner Elderand. Mais la véritable lettre d’amour se fait plus en amont encore, dans les années 90 avec l’excellent Castlevania : Symphony of the Night, à qui il emprunte une partie du bestiaire et beaucoup de codes. Avec tout ça, l’idée d’un jeu exigeant se dessine forcément.
Néanmoins, il n’en est rien. Les feux de camp qui permettent de regagner de la santé et de sauvegarder sont très fréquents. Les adversaires ont un seul set de mouvement qui est assez simple à déjouer. Après quelques affrontements, ils ne sont plus si compliqués. De plus, nous gagnons des niveaux et des points de compétences assez fréquemment augmentant ainsi la puissance de notre héros. Et pour couronner le tout, les monstres et éléments destructibles réapparaissent entre deux écrans de zones, il est ainsi facile de farmer l'expérience et les ressources avec la chaleur réconfortante d’un feu qui crépite non loin. Cela le rend très accessible, car il suffit de quelques minutes pour prendre des niveaux réduisant considérablement l'anxiété que l'on peut ressentir face aux boss.
Lorsque l’on monte de niveau, nous pouvons faire évoluer le personnage en choisissant d’attribuer un point à une compétence. La force augmente les dégâts physiques infligés avec les armes de mêlée. La dextérité accroît les chances d'obtenir des coups critiques et améliore les dégâts à l'arc. L'endurance permet d'encaisser plus de coups et augmente la barre de santé, et enfin la magie renforce les dégâts des sorts que le héros peut lancer avec son bâton.
Les graphismes sont agréables, ce n’est pas le pixel art de la décennie mais c’est propre et l'esthétique du bestiaire est soignée. Les paysages passent de grandiose à étouffant en un changement de zone, et en fonction des régions que l’on visite, les ennemis sont plus ou moins forts. Les biomes regorgent de secrets en tout genre et l’évolution du personnage se fait aussi en fonction des découvertes.
Il y a différents types d'armes que l’on trouve chez les marchands contre quelques pièces d’or ou dans les coffres cachés. Tels que les fouets, épées, dagues, arcs, haches, elles amènent chacune un gameplay particulier pendant les combats. Par exemple : la dague tape vite mais inflige peu de dégâts, l’épée est plus équilibrée et la hache tape moins vite mais fort.
S'il vous fallait plus d'éléments pour ressentir l'atmosphère Castlevania, sachez que les armes secondaires n’ont rien à envier à celles des Bellemont. Nous trouvons la hache qui se jette en cloche, le couteau de lancé qui file tout droit et la bombe qui laisse une traînée de feu au sol à la manière de la fiole sacrée. En plus de votre niveau, il est important de maintenir vos armes à jour afin d'infliger des dégâts plus importants. Pour ce faire, un forgeron situé en ville peut améliorer la qualité de vos armes et armures en échange de certaines ressources. Enfin, le bâton apporte un gameplay encore différent car il permet de devenir mage. Il n’est plus question de dégât physique, mais de dégâts magiques, et c’est là que la teinte de RPG se fait ressentir.
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