Test d'Ever Oasis

Koichi Ishii

Avant toute chose, il faut savoir que la licence a été créée par Koichi Ishii, un nom qui ne vous dit pas grand chose, et pourtant il s'agit d'un grand monsieur. En effet, il est le créateur de la série Secret of Mana et à participé à plusieurs Final Fantasy avec notamment la création des Chocobo ! C'est donc avec joie que l'on aborde sa nouvelle création sur la petite console de Nintendo qui promet une aventure haute en couleurs !

Un vent de fraîcheur

Comme vous pouvez le constater, le titre nous plonge dans un univers que l’on côtoie rarement du côté des action/RPG : celui du désert avec ses dunes, son soleil aride et ses cactus. Le studio japonais a décidé de vous mettre dans la peau d’un personnage (garçon ou fille) allié à une génie de l’eau dont l’objectif est de créer une Oasis. Après une mini customisation (couleur de peau et des yeux), vous voilà plongé dans un monde à priori paisible.
Cependant une grande menace fait surface : le Chaos. Ce dernier est une entité qui ronge de plus en plus la Nature, que ce soit sa faune ou sa flore ou même les habitants. Votre Oasis, est le dernier espoir pour bon nombre de voyageurs qui y trouveront un refuge chaleureux. Petit à petit, en accueillant de plus en plus de monde, vous pourrez même y développer une sorte de centre commercial.

En effet, chaque habitant dont vous aurez satisfait une demande particulière pourra installer dans votre Oasis une “boutifleur” vendant des ceintures, des ballons, des foulards ou encore des boissons. En tant que Chef, vous devrez les fournir en matériaux pour éviter la rupture de stock (comme la Switch !) afin qu’ils gardent le sourire. Cela aura plusieurs effets dans votre grande aventure, tout d’abord celui de booster l’égide de votre Oasis (traduction = augmente votre barre de vie) et ensuite de vous en mettre plein les poches avec la monnaie du jeu : les aquagemmes.

Oasis is good !

La réalisation du titre est solide. Graphiquement réussi (n’écoutez pas Valentin qui vous dira qu’il est moche !), avec un framerate relativement stable la plupart du temps, Grezzo parvient à nous immerger dans son monde oriental.

Que ce soit les noms des personnages où leur apparence vestimentaire, tout est réuni pour nous faire passer un bon moment. La musique colle parfaitement à l'ambiance, les couleurs sont chatoyantes et les personnages “kawai” sont autant d’indices pour nous faire comprendre que c’est bel et bien le jeune public qui est visé, d’autant plus que l’histoire est très naïve.
Comme sur Zelda, il sera possible de locker vos adversaire afin de leur tourner autour et d’effectuer des esquives afin de contre attaquer, rendant les combats assez dynamiques. Les ennemis seront plus sensibles à certains types d’armes et il faudra jongler à la volée parmi votre escouade composée de 3 membres.

Avec la bonne combinaison, les combats ne durent jamais longtemps et quand bien même vous perdriez un allié, vous pouvez le ranimer via une sorte de massage cardiaque. Dans le pire des cas, s’il vous arrive de faire mourir TOUS vos personnages, vous pourrez les ressusciter au moins une fois selon l’avancée de votre aventure.

Les donjons que vous traverserez sont plutôt nombreux et proposent comme tous les bons action/RPG son lot d’énigmes. Chaque race possède différentes aptitudes, comme le fait d’utiliser des marteaux, des lances ou de se transformer en boule pour circuler sur des rails comme une boule de flipper.

Finalement peu recherchées, les énigmes ne poseront presque jamais de problème. Le seul souci est d’avoir les bons personnages avec vous, obligeant le joueur a d’innombrables allers retours… Heureusement, les concepteurs du jeu ont tout fait pour rendre le jeu le plus accessible possible. Grâce à "l'aquaportail", vous pouvez vous téléporter rapidement au même endroit après avoir changé les membres de votre équipe.
Lors de ces expéditions il sera également important de récolter des objets, soit dans la nature soit sur vos ennemis afin de ramener des matières premières pour les commerçants de votre village.

Une promenade de santé dans le désert

Qu'on se le dise franchement, le jeu ne posera aucune difficulté pour les joueurs habitués au genre. Vous traverserez le jeu en une vingtaine d'heures sans jamais être bloqué. Tout est fait pour nous rendre la vie plus facile. Sur la carte indiquée par l'écran inférieur de la console, vous aurez presque toujours un repère pour vous indiquer où aller pour la quête principale et même pour les quêtes secondaires.

Pour ce qui est de l'équipement, vous pourrez seulement vous occuper de celui du personnage principal, vos alliés eux, se contenteront de ce que vous avez dans l'inventaire afin d'établir la meilleure combinaison possible sans que vous ayez la moindre influence. Enfin, l'étendue de la carte du jeu n'est pas immense non plus et les énigmes peu retorses. Il s'agit là d'un très bon jeu d'initiation en action/Rpg avec un soupçon de gestion pour les plus jeunes.

De la gestion, vraiment ?

Ever Oasis n'est pas qu'un jeu d'aventure à la troisième personne. Comme nous vous l'avons dit plus haut, il va falloir gérer votre oasis avec ses habitants et ses "boutifleurs" afin d'engranger un maximum d'argent. En faisant de nombreuses quêtes annexes très simples, les voyageurs viendront s'installer petit à petit chez vous et augmenteront le niveau de votre village qui pourra s'agrandir.

Plus vous aurez de boutiques, plus vous attirerez de "Manchouette" qui viendront dépenser leur aquagemmes dans vos boutiques. Pour booster le commerce, vous pourrez même organiser des foires à condition d'avoir rempli certaines conditions. Sur le papier, cela est très intéressant mais on touche très vite les limites du système qui n'a pas de grande profondeur, comme la culture et la récolte de fruits et légumes dans votre potager. On est loin d'un Harvest Moon ou d'un Rune Factory (dont votre serviteur a grandement apprécié le 4e épisode) mais Ever Oasis a le mérite d'essayer.
Finalement le plus important pour vos boutiques sera de vous fournir en matière première dans vos expéditions et si jamais vous n'avez pas envie de le faire vous-même, vous pourrez déléguer cette tâche a vos villageois. Une bonne idée quand on connait la redondance du processus.

Une belle et longue aventure ?

Le rythme du jeu est plutôt lent dans son ensemble. Il faudra régulièrement trouver des objets et on sent nettement l'influence qu'a pu avoir Zelda sur le studio. Le titre met du temps à décoller mais réserve tout de même un joli finish qui se veut plus adulte et mature que ne le laisse paraître le début.

Vous parviendrez à bout du jeu en une vingtaine d'heures pour la quête principale, ce qui est tout à fait honorable, mais on aurait préféré une histoire plus condensée avec un meilleur rythme. Il y a beaucoup d'allers-retours à effectuer (sans compter les quêtes annexes) et c'est d'autant plus vrai lorsque vous n'avez pas les équipiers avec les bonnes compétences avec vous.