Test d’Octopath Traveler II, comme un goût de déjà-vu
Partez à l’aventure dans un monde fantastique en incarnant huit héros au destins entremêlés dans le très attendu Octopath Traveler II
TestBienvenue à Solistia
Avant toute chose, pour les nouveaux, commençons par présenter le principe de cette licence phare du JRPG ! Développé par les légendes de chez Square Enix, ce jeu vous plonge dans un monde fantastique où vous incarnez huit héros ayant chacun leur propre histoire et destinée. De chapitre en chapitre, ces personnages charismatiques et attachants se croisent sur le vaste continent de Solistia, divisé en deux parties : orientale et occidentale, séparées par un océan. Chaque protagoniste possède une histoire unique, plus ou moins profonde et captivante.On commence l’aventure par l’histoire que l’on veut, ce choix n’a pas d’importance. En fait si quand même un peu, car celui avec lequel vous commencez sera votre personnage principal tout au long du jeu et vous ne pourrez jamais l’échanger avec un autre héros. Sa place dans l’équipe, qui peut aller jusqu’à quatre combattants, est bloquée et pour intégrer les autres membres on jongle sans cesse entre les trois places restantes. Ce système était déjà présent dans le premier opus et l’incompréhension de ce choix est toujours la même : pourquoi en faire un personnage principal alors que cela ne change rien ni à la narration ni aux combats ? Ce serait comme devoir dire qui dans FRIENDS est le personnage principal !
Si la narration est aussi exceptionnelle que sur le premier épisode, les sujets abordés sont quant à eux légèrement moins sombres. Certains sont même très mielleux. Là où les sujets de la prostitution, de l’esclavagisme ou encore de l’inceste étaient traités dans le premier opus, ici on poursuit des quêtes honorables certes, mais globalement moins lourdes. Évidemment, on est touché par le deuil et le tragique de certaines situations, mais la légèreté et la mièvrerie de certaines histoires font descendre le baromètre d’intensité de l’expérience. On pense notamment à Agnéa, la danseuse du groupe, qui souhaite devenir une vedette et pars en quête du succès. Ses répliques, attitudes et interactions très naïves et presque potiches ramènent plus à ce qu’on a l’habitude de voir sur du JRPG classique. Ce n’était pas le cas sur le premier, ce qui avait d’ailleurs été salué par les habitués du genre.
Malgré cela, la qualité de l'écriture et l'attention portée aux détails omniprésentes, permettent de se plonger corps et âme dans l'univers des personnages. En somme, Octopath Traveler II réussit à captiver le joueur grâce à un monde enchanteur et des personnages attachants, mais quelques faiblesses dans la construction de certains scénarios se font tout de même ressentir.
Comme à la maison
Si vous avez déjà joué au premier titre, vous retrouverez immédiatement vos repères. L'interface n'a pratiquement pas changé, ce qui facilite la navigation. Hormis les icônes ajoutées à côté des titres de section, telles que "carte du monde", "soins", "équipements", etc., ainsi que des détails esthétiques, le contenu en lui-même n'a pas subi de changements majeurs. Bien qu'on se sente à l'aise, la navigation dans le journal des quêtes aurait pu être améliorée avec des nouveautés. Il n’est pas très clair et on ne peut pas en épingler une pour décider de la suivre. Le jeu offre un grand nombre de quêtes secondaires et il peut être difficile de garder le cap jusqu'au bout sans se perdre pendant des heures en essayant de se souvenir où se trouve exactement le PNJ concerné.On retrouve les huit classes de personnages que l’on connaît avec la chasseuse, l’apothicaire, le prêtre, l’érudit, le marchand, la danseuse, la voleuse, et l’épéiste qui remplace le guerrier. Chacun possède une action spéciale liée aux PNJ, avec un taux de réussite variable. On peut combattre un habitant avec Défier ou Provoquer, obtenir un objet avec Acheter ou Voler, apprendre des informations avec Questionner ou Scruter et enfin en emmener un avec nous avec Séduire ou Guider.
Il y a une certaine opposition morale entre les types d’actions. C’est intéressant de pouvoir emprunter la voie de la gratuité pour obtenir certains objets avec le vol de Throné alors qu’en d’autres occasions, l’achat de Partitio s’avère plus raisonnable et juste. Votre équipe active ne pouvant s’élever qu’à quatre héros, il est important de garder en tête leur complémentarité. En cas d’échec, vous perdez des points de réputation et si vous tombez à zéro vous ne pouvez plus interagir avec les habitants. Dans ce cas, il faut se rendre à la taverne et payer pour regagner vos points perdus.
La grande nouveauté apportée par le cycle jour/nuit, que l’on peut changer à sa guise en appuyant sur ZR, est que les personnages ont désormais des actions spéciales de nuit ! Sans entrer dans les détails, elles fonctionnent de la même manière que pour la journée. En d’autres termes, le champ des possibles s’ouvre à vous et l’exploration s’étoffe un peu plus. On peut littéralement passer des heures à explorer une région et à parler à chaque PNJ pour gagner de l’argent, découvrir tous les secrets et objets cachés. De plus, cela encourage à provoquer les interactions et les conversations valent le coup.
Histoires croisées
Le contenu est riche et bien écrit. C’est un plaisir de laisser l’histoire de côté et aller voyager de villes en villes et en découvrir plus sur le lore. Les conversations de voyage mentionnées dans notre preview publiée récemment sont également à souligner. Vous pouvez les déclencher avec le bouton + lorsqu’elles s’affichent sur l’écran. Elles mettent en scène deux des héros dans un échange souvent superflu et avec peu d’intérêt. Nous avions laissé le bénéfice du doute lors de nos premières impressions, mais près de trente heures plus tard, le constat reste le même.Nous espérions que les aventures des huit héros seraient d’une manière ou d’une autre liées entre elles, mais il s'avère qu'ils sont simplement compagnons de voyage qui vivent leur propre histoire individuellement. Nous avons été ravis de découvrir les “histoires croisées”. Malheureusement, plutôt que de faire le pont entre deux destins, il s’agit plutôt de scénarios secondaires qui surviennent pendant les étapes de leur voyage. On n’y trouve pas de combat, ce qui peut être décevant. En fin de compte, il semble que ces scénarios se résument à aller d’un point à un autre et parler avec quelques PNJ.Notre petite préférence se porte sur les quêtes secondaires spécifiques à Partitio. Sobrement nommées “Flair des affaires”, il s’agit de missions qui se travaillent surtout sur le long terme. Les scénarios qui l’accompagnent soutiennent la personnalité généreuse de ce héros. Le cœur sur la main, le plus important pour lui c’est que tout le monde ait de quoi être heureux, parfois à sa perte ! Un vrai philanthrope en somme.
Des combats sans failles
On retrouve encore des combats au tour par tour avec le système de faille et d’exaltation (break and boost) inspiré de Bravely Default. Les ennemis possèdent un bouclier de défense de niveau plus ou moins élevé. En attaquant leur faiblesse, vous réduisez son niveau et lorsqu’il atteint zéro, l’ennemi tombe en faille. Il est affaibli, inapte à jouer pour le reste du tour ainsi que le prochain. De quoi saisir l’opportunité de faire de gros dégâts, se soigner ou buffer les personnages. Pour mener à bien un affrontement, il faut donc faire preuve de stratégie. Chaque héros possède une réserve d’énergie qui se charge en prenant des dégâts ou en mettant un ennemi en état de choc. Lorsqu’elle est pleine, une action particulière est réalisable, comme par exemple de multiplier le niveau de puissance d’une attaque.Aux différents rôles sont attribuées des aptitudes de classe. Ochette par exemple, à la capacité de capturer ses ennemis pour les transformer en ressources ou les conserver pour qu’ils combattent pour elle (comme H’aanit, l’ancienne chasseuse). On conserve le système de classes secondaires qui permet, comme son nom l'indique, d'en avoir une en plus. Cela augmente alors les statistiques et de nouveaux sorts et armes s’ajoutent à l'attirail. L'apparence du héros est également modifiée, c’est d’ailleurs regrettable de ne voir ce skin qu’en combat et pas du tout lors des cinématiques ou de l’exploration.On obtient les licences de ces rôles en trouvant les PNJ qui octroient ce bonus de classe secondaire. Il suffit de leur parler, peu importe la composition de l’équipe ou le niveau. Enfin pas tout à fait, car ils se trouvent dans des zones plus ou moins dangereuses et vous ne pourrez pas vous y rendre si votre niveau est trop bas, même si rien ne l’interdit dans l’absolu.
On peut accélérer le rythme des combats, ce qui est appréciable. Le système d’action au tour par tour reste un incontournable bien qu’il ne fasse pas l’unanimité. C’est pourtant là que toute la dimension stratégique est exploitée au mieux. On apprécie d’autant plus d'avoir le temps de s’attarder sur le chara design fantastique des boss, qui sont reconnaissables par leur taille.À l'issue des combats, des PC (points de compétences) sont cumulés et font monter le niveau du personnage. Ils s’échangent ensuite contre des aptitudes et compétences de soutien à débloquer. Des statues, disposées au quatre coins du monde, octroient des aptitudes spéciales. C’est un peu moins simple cette fois, il faut s’y rendre avec le personnage de la bonne classe et qu’il ait atteint le niveau nécessaire. Autrement, il faudra repasser ! Il suffit de se téléporter dans une ville voisine pour éviter trop de longueur.
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