Test de Chinatown Detective Agency : une enquête dans l’enquête

Mais où se cache la Detective Agency ?

Année 2037, en plein Chinatown. Amira Darma est une ancienne flic ayant décidée de se mettre à son compte. Elle fonde sa propre agence de détective, mais se languit de voir débarquer ses futurs clients. C’est là que la sonnerie retentit et que sa première affaire se présente à elle. Débute alors un enchaînement d’enquêtes et de mystères à résoudre qui augmenteront la réputation d’Amira.Pour mener l’enquête, vous pouvez vous déplacer tout autour du globe. Bien sûr, les voyages vous coûtent de l’argent, et entrent en plein dans le système de jeu que nous verrons ci-après. Chinatown Detective Agency rappelle aux plus anciens l’excellent Carmen Sandiego (adapté en série animée Netflix et avec même un épisode interactif). En s’inscrivant dans la lignée d’un des plus grands jeux d’enquête à travers le globe, on peut dire que le défi était de taille pour Chinatown Detective Agency. Alors, pari réussi ?

La technique à la loupe

Si l’on dépasse quelques clichés du genre (notamment dans les personnages plutôt caricaturaux ou encore dans l’environnement très classique cyberpunk), Chinatown Detective Agency possède un système de jeu original. Dès le début, le tutoriel vous encourage à faire des recherches extérieures : c’est via Google que vous trouverez les réponses aux différentes énigmes. Non pas en allant sur des soluces (même si, selon les algorithmes, vous pourrez tomber dessus) mais bien en effectuant des recherches avec les éléments à votre disposition. Le jeu l’explicite dès la première énigme à votre disposition : vous avez une citation et devez en retrouver l’auteur. Un écran vous indique que clairement que les informations sont à chercher ailleurs qu’au sein de celui-ci (voir image ci-après).Avec ces réponses, vous pouvez avancer dans votre enquête. Cette originalité est intéressante, mais parfois peu adaptée à la Switch, car il faudra switcher entre le jeu et le navigateur internet, votre téléphone ou votre ordinateur pour obtenir les informations. Clairement, Chinatown Detective Agency n’est pas un jeu chill à explorer en étant sous la couette ou au fond du canap’. Le jeu vous veut vraiment actif de bien des manières possibles.

Concernant les autres aspects du titre, on retrouve une interface avec d’un côté un téléphone qui fait office de rappel de certains éléments (notamment vos voyages à venir). En bas, vous avez accès à la carte et à Horus, le module de recherche des billets d’avion, ainsi qu’aux preuves, objectifs de mission, etc. Le reste de l’écran représente votre environnement en pixel art, reprenant ici des mécaniques de point’n’click traditionnelles. Il vous faut alors jongler entre les trois écrans (tous s’affichent toujours à l’écran). Là où les choses se compliquent, c’est dans la résolution des enquêtes. Pour faire simple : on vient vous soumettre un problème, vous enquêtez dessus. Parfois, il faudra se déplacer dans un autre pays, ou encore attendre un certain moment de la journée. Le temps est un véritable problème : il s’écoule très rapidement, et vous avez constamment le nez sur l’horloge pour être sûr de ne pas rater un événement ou un avion. Car si vous ratez ce dernier, il faudra repayer un billet pour repartir. Et l’argent est une denrée essentielle. Alors, vous acceptez toutes les missions secondaires, les objectifs qui vont avec, au risque de passer à côté de la trame principale. C’est dommage.

On aime quand une enquête se déroule sans accroc…

… Malheureusement, ce n’est pas totalement le cas dans Chinatown Detective Agency. Le jeu souffre de nombreux bugs et approximations qui viennent entacher l’expérience de jeu. Au programme des bugs : quelques soucis de traduction qui peuvent venir créer des mécompréhensions sur votre enquête (et donc dans vos recherches internet, ce qui vous amènera presque fatalement sur des soluces du jeu recensant ce genre de hic), quelques bugs sonores où l’ambiance d’une scène se poursuit sur l’écran suivant qui n’a rien à voir (la ville de jour sous la pluie alors qu’on vient de passer dans un appart de nuit, par exemple), des doublages qui s’arrêtent au milieu d’une phrase alors que le texte continue de défiler. Il s’agit de quelques défauts mineurs, certes, mais qui, une fois cumulés, deviennent rapidement frustrants.Outre cela, si vous êtes amateur de jeu d’enquêtes, vous verrez rapidement où Chinatown Detective Agency veut vous emmener. L’expérience reste plaisante une fois que vous en maîtrisez les mécaniques et que vous vous êtes habitués à quelques contrôles parfois contre-intuitifs (comme l’impossibilité de passer du téléphone à la carte sans fermer le téléphone pour revenir à l’écran de décors pour ensuite ouvrir le menu du bas puis la carte).