Test de Famicom Detective Club : affaires sanglantes mais passionnantes !
Deux classiques du visual novel arrivent en Europe pour la première fois : Famicom Detective Club: The Missing Heir et Famicom Detective Club: The Girl Who Stands Behind, en duo sur Nintendo Switch !
Test30 ans après, quelle place pour ce genre pas comme les autres ? Réponse dans ce test !
Le roman vidéoludique : un genre assez peu connu en Europe
Le visual novel est un genre de jeu très populaire au Japon. Il s’éloigne d’un jeu vidéo d’aventure classique pour se rapprocher de l’expérience procurée par un livre et notamment la série des livres « dont vous êtes le héros » où le joueur incarne l’un des protagonistes de l’histoire qui se déroule sous ses yeux avec toute une série de personnages avec lesquels vous allez devoir échanger et les confronter à leurs contradictions, pour faire progresser l’aventure.Et comme en littérature, tout un tas de genres de visual novel existent : action, enquête, à l’eau de rose…
La saga Phoenix Wright: Ace Attorney, très connue à travers le monde, est une série de visual novels et a contribué à populariser ce genre de jeux en occident. Vous y incarnez un jeune avocat qui va avoir pour mission d’enquêter sur des affaires judiciaires pour prouver l’innocence de ses clients. Un visual novel d’enquêtes qui a particulièrement bien fonctionné sur Nintendo DS où l’écran tactile se prêtait bien à la recherche de pièces à conviction.
Nous pouvons donc remercier Capcom car c’est, en partie, grâce à eux, si on voit arriver aujourd’hui les jeux Famicom Detective Club en France, sur l’eShop de la Nintendo Switch !
Un diptyque sombre et sanglants
La « saga » des Famicom Detective Club se résume en fait à une série de deux jeux sortis en 1988 et 1989 au Japon. Le premier est « Famicom Detective Club: The Missing Heir » et le second, « Famicom Detective Club: The Girl Who Stands Behind » qui est en fait une histoire préquelle du premier.En Europe, les deux jeux sont indissociables l’un de l’autre et sont vendus uniquement en pack sur l’eShop au prix de 59,99 euros. Pour autant, une fois acheté, vous pouvez y jouer dans l’ordre que vous voulez. Nous vous conseillons cependant d’y jouer dans l’ordre de sortie originale, c’est à dire commencer par « The Missing Heir » puis d’enchainer sur « The Girl Who Stands Behind » qui reprend les mêmes mécaniques que le premier jeu, en ajoutant deux trois petits trucs qui viennent agrémenter votre aventure.
Sans trop vous raconter les histoires de chacun des jeux, nous pouvons vous dire que les deux jeux vont concerner des affaires plutôt sanglantes avec un premier volet qui tournera autour du décès de la PDG d’une grande firme japonaise, quelques heures après avoir dévoilé le contenu de son testament à sa famille, de quoi éveiller quelques soupçons !
La seconde affaire se déroulera principalement dans un lycée où une élève a été retrouvée étranglée, sur fond d’une légende d’une jeune femme ensanglantée qui traînerait dans les couloirs de l’école. De quoi donner des frissons dans le dos !
Autant vous le dire tout de suite : le jeu ne lésinera pas sur certaines détails concernant les différents crimes sur lesquels vous allez enquêter et certaines images, bien que tirées d’un jeu vidéo, peuvent s’avérer dérangeantes : les jeux s’adressent plutôt à un public adulte et est déconseillé aux moins de 16 ans.
Des histoires captivantes pour un gameplay déroutant
Le genre du « visual novel » ne s’adresse pas à tout le monde et certaines histoires peuvent s’avérer peu intéressantes. Ajoutez à cela un gameplay qui se résume parfois à enchaîner des dialogues avec des personnages et vous pouvez vite vous ennuyer.Heureusement, la licence Famicom Detective Club parvient à s’éloigner de ces poncifs avec brio ! Et même 35 ans plus tard, l’histoire racontée dans chacun de ces deux jeux est captivante, riche en rebondissements, et alterne entre des moments plutôt tragiques et d’autres comiques et émotionnels.
L’ensemble des acteurs du jeu est très bien écrit et travaillé : nous avons affaire à des personnages crédibles qui n’ont rien à voir avec les personnages extravagants que nous pouvons retrouver dans les jeux Ace Attorney par exemple.
Le gameplay reste lui très traditionnel et ces remakes développés par Mages reprennent le gameplay des jeux originaux tel quel.A vous donc une interface très classique où il vous faudra principalement dialoguer avec les personnages se situant dans le lieu où vous vous trouvez en ce moment, puis vous déplacer dans un autre endroit, inspecter quelques éléments par-ci par-là et à parfois « présenter » des objets à vos interlocuteurs ou à « réfléchir » pour aboutir à quelques déductions qui feront progresser l’histoire.
Petites maladresses par certains moments où nous nous retrouvons « perdus » et où nous en sommes réduits à cliquer un peu partout, au hasard, en espérant pouvoir débloquer un quelque chose que le bon sens n’aurait pas permis de trouver.
Idem pour certaines séquences qui nous demandent d’insister auprès des personnages en effectuant la même action 2, 3 ou 5 fois. Étrange comme style de jeu !
Un petit jeu de devinette viendra, à quelques moments, et dans les deux jeux, perturber un peu la routine du gameplay. Ces devinettes, relativement peu difficiles, visent à s’assurer que le joueur suit bien la même réflexion que le personnage principal pour faire éclater la vérité au grand jour et éviter les lapins sortis du chapeau. Astucieux.
A noter que le 2e volet inclut de façon subtile, quelques séquences qui permettront de dresser votre profil psychologique à la fin du jeu. Pas de quoi changer quoi que ce soit au dénouement de l’histoire cependant.
L’archaïsme sublimé au service de la nostalgie
Un gameplay très simpliste, issu de l’époque, qui ne facilite étonnement pas la prise en main du jeu aujourd’hui. Nous aurions aimé voir ces défauts de l’époque corrigés, pour justifier à la fois le sens de ces remakes et le prix auquel est vendu le diptyque.Ajoutez à cela un jeu uniquement en anglais (de niveau collégien), avec un doublage (très réussi et complet) en japonais et vous obtenez un jeu très archaïque auquel le grand public n’est pas forcément sensible alors que les deux enquêtes proposées sont vraiment de haute volée tant sur la forme que le fond !
La forme justement, il faut applaudir le travail des employés de Mages qui ont réussi à sublimer les jeux d’origine. Comme son nom l’indique, le visual novel… est très visuel et donc une attention toute particulière est portée sur les décors et l’atmosphère qu’il s’en dégage. Les deux jeux se déroulent évidemment au Japon et on retrouve dans chaque plan visuel, des éléments du quotidien nippon de l’époque. Le tout est enrichi par la bande-son aussi de haute volée, surtout aux moments critiques de l’enquête !
La fin du premier jeu, The Missing Heir, est d’ailleurs un vrai bijou en terme d’ambiance pour un jeu originalement sorti il y a 33 ans ! A partir de très peu de choses, nous nous retrouvons à la fois stressés par la situation et terriblement excités à l’idée de découvrir le pot aux roses de cette histoire qui nous tient en haleine depuis plusieurs heures.
Il nous faut hélas reconnaitre que les deux jeux ne sont vraiment pas longs. Il vous faudra environ 5h pour arriver au terme de chaque histoire, avec aucune rejouabilité derrière à la manière d’un bon roman policier qui n’a pas vraiment de sens à être relu.
Pour autant, comme tout bon roman, nous ne pouvons que vous les conseiller si vous appréciez le genre !
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Bien que la durée de vie ne soit pas un problème pour ma part, son prix et les détails que vous soulignez niveau mécanique, me bloque toujours pour passer à la caisse.