Trois épisodes en un seul jeu
Il n’y a pas grand chose à dire sur le scénario : vous êtes détective, vous êtes une grenouille, et le détective Langoustine n’est pas disponible. En temps que deuxième meilleur, c’est à vous que le patron confie trois affaires qui sont tombées sur son bureau. Une première sur un étrange bruit au fond d’un trou. Une seconde sur la sorcière invisible qui hante un petit quartier. La troisième sur une ville sans shérif, mais qui aura besoin des deux meilleurs enquêteurs pour livrer ses secrets.
La direction artistique, d’apparence simpliste, fait de ce jeu un petit OVNI aussi drôle qu’étonnant. Bien entendu, vous incarnez une grenouille. Mais ce n’est pas tout : tous les autres protagonistes sont des animaux et le jeu gagne en puissance à chaque épisode. Le premier, très court, fait office de tutoriel. Vous allez vous rendre compte qu’au fur et à mesure de vos discussions, vous pouvez récupérer des objets, les échanger, débloquer de nouveaux dialogues, et ainsi, peut-être, résoudre ces affaires.
Si le premier épisode se révèle être plutôt simple, c’est justement parce qu’il est un avant-goût de ce que réserve la suite. Mais avouons-le tout de suite : Frog Détective est très court, l’aventure sera certes de courte durée, mais elle sera plutôt intense.
Je suis une grenouille
Très pince sans rire, notre détective Grenouille met en avant les évidences. Oui, c’est une grenouille. Non, ce n’est pas Langoustine. Et oui, le détective Langoustine est le meilleur. Petit à petit, vous disposez de nouveaux outils pour mener l’enquête. A partir de rien, dans le premier épisode, vous gagnez un carnet dans le second, que vous allez pouvoir customiser avec quelques stickers. Cela vous permet de récolter des informations sur les différents personnages… enfin sur les suspects, et de connaître aussi bien leur mobile que ce qu’ils veulent.
Ce dernier aspect est important car il est nécessaire pour avancer : chacun veut quelque chose. Que ce soit un objet, cinq tartelettes à récupérer dans l’environnement, ou d’autres choses, c’est en apportant à chacun ce dont il a besoin que vous en apprendrez plus et que vous avancerez dans l’aventure. Votre but est donc aussi bien d’enquêter que de satisfaire les différentes requêtes, quand bien même elles vous semblent absurdes. Cela donne parfois lieu à des scènes aussi épiques que décalées (mention spéciale au mouton dont on récupère la laine et qui trouve le principe des pulls en laine franchement dégueu).
Votre journal, donc, vous sert à consigner toutes ces informations mais aussi à tamponner, lorsque cela vous semble judicieux, certaines pages avec la mention “individu suspect”. N’oubliez pas que vous n’êtes pas ici pour être le livreur de tous mais bien pour enquêter sur des événements étranges. Intéressante, cette mécanique de jeu est plus accessoire que véritablement essentielle : vous finirez toujours par découvrir le fin mot de l’histoire et celui-ci vous réserve quelques choix, comme de dénoncer ou non le/la coupable.
Minimaliste à l’extrême
Frog détective est minimaliste dans tous ses aspects. Dans son graphisme autant que dans son gameplay. Oscillant entre une vue à la première personne lorsque vous explorez, et une vue à la troisième personne dans les dialogues, vous n’avez que peu de boutons à presser : un bouton d’action, un autre pour ouvrir le journal et les joysticks pour se déplacer et orienter la caméra. C’est à peu près tout. Ah non ! Vous êtes détective ! Vous avez donc une loupe, que vous pouvez utiliser avec ZR. Pour ce qu’elle vous permet de faire, elle est le symbole de votre fonction, ne l’oubliez jamais.
Un tel minimaliste peut impliquer plusieurs choses : d’une part un jeu sympathique mais pas forcément à la hauteur, de l’autre un OVNI qu’on ignore encore quoi faire avec. Frog Détective est de cette dernière catégorie. Le jeu nous prend totalement au dépourvu : commençant comme un jeu classique d’enquête, il joue avec nous, enfonce les portes de l’absurde et nous propose des dialogues aussi lunaires que des réflexions saisissantes. Le décalage est omniprésent dans la moindre de vos actions, dans la moindre de vos paroles, et dans chaque réponse que vous font les protagonistes. Alors non, le jeu n’est pas excessivement beau, les aplats de couleurs donnent un côté patchwork un peu plat aux environnements, mais rapidement, on s’en moque. Parce qu’on veut encore lire les punchlines de Grenouille, que l’on se demande dans quel bourbier absurde il s’est encore fourré et parce qu’on attend de voir à quel point tel ou tel suspect est complètement à côté de la plaque.
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