Exploration des profondeurs
Tout d'abord, il nous convient de préciser que le jeu n'est pas disponible en français. Cependant, le niveau d'anglais nécessaire à la compréhension globale est relativement bas : le jeu se centre vraiment sur l'exploration et sur le côté métroidvania. Alors oui, il vous manquera peut-être quelques subtilités de l'histoire, mais l'expérience de jeu restera très plaisante.
Le jeu débute avec une courte cinématique dont les images se suffisent à elles-mêmes. L'explosion nucléaire qui éradique l'humanité, la naissance, 200 ans plus tard, d'un petit robot tout mignon et tout rond : vous. Ou plutôt Haiku. Ensuite ? Et bien allez explorer bien sûr ! Pour cela, vous disposez d'une grande épée aux larges mouvements. En effet, chaque coup permet presque d'effectuer une attaque à 360° ce qui permet de simplifier votre exploration en touchant des ennemis délicats, ou simplement en évitant d'être pris à revers. Chaque ennemi vous lâche quelques rouages, et ceux-ci sont plus importants qu'une simple monnaie. Avec eux, vous pourrez acheter des améliorations, bien entendu, mais aussi les mettre en sûreté dans des coffres (auprès d'oiseaux qui gardent jalousement votre trésor). Car chaque mort vous fera perdre une partie conséquente de votre butin. Mais ce n'est pas tout ! A quoi peut bien servir un rouage si ce n'est à... vous réparer ?
Très rapidement vous allez en effet trouver votre premier outil, il sorte de clé à molette qui vous sauvera littéralement la vie. Car en maintenant la gâchette appuyée, vous pouvez l'utiliser pour vous réparer et regarder de la vie, moyennant rouage. Cependant, cette capacité est à double tranchant : oui, vous pouvez regagner l'un des quatres points de vie avec lesquels vous débutez (leur nombre peut augmenter au fil de votre aventure), mais non, vous ne pouvez plus bouger ! Vous devenez alors une cible parfaite pour vos ennemis. Alors prenez garde !
Haiku, le petit robot malin
Le level design est celui d'un metroidvania classique, avec exploration, retour sur vos pas, découvertes de nouveaux passages et de pouvoirs pour avancer. Pour le reste du gameplay, quelques éléments plutôt malin viennent émailler votre partie. La prise en main est instinctive, le début du jeu nous apprend les bases. Un joystick pour diriger Haiku, un bouton pour sauter, un autre pour taper, la gâchette pour se réparer, le menu pause pour explorer la carte et voir potentiellement où vous pouvez trouver un chemin pour aller dans de nouveaux biomes. Et un menu de cartes à puces. Attendez. Quoi ?
C'est en effet la force de ce titre. Le système de puces permet au jeu de s'adapter à votre style et non l'inverse. Il s'agit d'amélioration que vous pouvez adjoindre à Haiku : portée de l'épée augmentée, réparation plus rapide, etc. Ces puces sont de trois couleurs, bleues, rouges et vertes et ont chacune une spécificité. Les bleues sont axées défensives avec la santé supplémentaire ou des éléments permettant de survivre plus longtemps. Les rouges sont orientées vers l'action et le combat, avec la portée de l'arme par exemple. Les vertes, ce sont des puces de collecte et d'exploration, avec par exemple le fait de gagner plus d'argent, de l'aide pour la cartographie, etc. Vous disposez de trois emplacements au début du jeu, mais tout comme votre santé, leur nombre augmente au fil de votre exploration et de l'achat d'amélioration auprès du marchand. Tout est alors une question d'équilibre : dans votre façon de jouer, dans les puces que vous découvrirez au fur et à mesure de votre aventure, dans ce que vous préférez faire (explorer, vous battre, cartographier ?).
Le robot aux multiples talents
Les spécificités du jeu ne s'arrêtent pas là. Haiku possède une patte bien particulière, de celles qui rendent un jeu rapidement reconnaissable. Les graphismes, tout d'abord, sont tout en orange et noir. Suite à une interview, l'unique développeur du jeu (car Haiku est la création d'un seul homme) a avoué adorer la GameBoy. C'est donc tout naturellement que l'on retrouve ce type de graphisme, dans un pixel art particulièrement efficace.
Côté scénario, on retrouve une véritable progression qui se fait au fur et à mesure de nos rencontres avec d'autres personnages. On en apprend sur ce qui rend folle les machines, sur ce qu'il s'est passé avant. Les détails ajoutent une touche de cyberpunk à l'ensemble : l'arbre sur lequel se pose l'oiseau qui vient garder votre argent a tout de mécanique, les différents biomes possèdent leur propre identité graphique. A tout cela s'ajoute même un système de surchauffe : votre petit robot ne peut pas faire n'importe quoi ! Esquiver ou attaquer fait monter votre jauge et si au début, cela peut vous paraître anecdotique, ce ne sera absolument pas le cas pendant toute l'aventure. Il faudra faire attention à votre température, aux ennemis, aux pièges environnementaux... Bref, malgré un début qui peut paraître facile, Haiku possède une excellente gestion de la difficulté et de la progression.
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