Test de Kamaeru: A Frog Refuge : au paradis des grenouilles
Au royaume des point & click, les grenouilles sont reines. Sous des airs de jeu mobile, voici la simulation de ferme batracienne que vous n’attendiez pas !
TestUne ode à l’écologie
Au début du jeu, le personnage de Cléo que l’on incarne s’ennuie et se remémore le bon vieux temps passé en compagnie de son ami d’enfance à explorer les terres humides et marécageuses, à la recherche de grenouilles colorées et sautillantes. Ni une ni deux, nous voici nostalgique sur les traces de ces souvenirs joyeux et nous retrouvons Axel qui nous propose d’ouvrir la ferme à batraciens de nos rêves. Sans trop dévoiler de l’histoire, le joueur verra que le territoire à explorer s’accroit progressivement vers de nouvelles contrées encore plus colorées, sans que toutefois cela change grand-chose au déroulé du jeu.Dans une ode à l’écologie, Kamaeru: A Frog Refuge prône les valeurs positives du retour à la nature, de l’importance de la biodiversité et de la modération. En effet notre ferme n’a rien de la dimension des élevages de taille XXL. Ici c’est un petit refuge voué au bonheur des grenouilles de passage, à la préservation des espèces et à leur contemplation. Le jeu prend la forme d’un point & click à la frontière entre la simulation et la gestion d’une petite entreprise, moyennant gestion des finances et agrandissement raisonnable des installations.
L’objectif principal du jeu est de compléter notre vaste encyclopédie des grenouilles. Pour cela le joueur doit s’initier à l’aménagement de l’environnement le plus agréable pour nos amis batraciens, à savoir des mares jonchées de roseaux et d’autres plantes affectionnant l’humidité des rives aux lotus. Agrémentez le tout de quelques meubles partiellement customisables pour satisfaire le confort de ces demoiselles des étangs, car oui apparemment les grenouilles ont des goûts luxueux avec lit king size, table basse et divan moelleux, et voici à peu près tout ce que le jeu propose en matière de personnalisation.
Pour l’amour des grenouilles et de l’argent
Le nerf de la guerre reste et restera l’argent et la mare aux grenouilles de Kamaeru ne déroge pas à la règle puisque, pour progresser un tant soit peu, tout passe par les finances. Chaque achat d’un nouveau bassin, du moindre roseau, nécessite d’être payé. Dans la pratique le jeu s’avère être un savant mais répétitif exercice d’aller-retour entre des ventes pour récupérer l’argent qui est ensuite immédiatement dépensé dans l’agrandissement de la réserve.Grâce aux plantes poussant le long des berges de nos étangs, il est ainsi possible de récupérer des matériaux variés que l’on peut ensuite utiliser dans les fabriques où s’installent les amateurs passionnés et motivés par la cause batracienne qui rejoignent notre équipe. Si certains se sont spécialisés dans la cuisine, d’autres nous permettent de concevoir des objets tissés variés. Tous ces objets se fabriquent presque à la chaine à l’aide de petites animations simples à actionner sans difficulté et sans grand plaisir d’ailleurs. Une fois les dizaines d’objets fabriqués, direction la boutique pour les revendre en grandes quantités et ainsi pouvoir continuer les investissements.
En cela l’expérience s’avère assez répétitive et même si elle est bien huilée, on reste un peu dubitatif devant le manque de gameplay diversifié proposé par le jeu. En effet nos actions sont souvent identiques. Inutile malheureusement de compter sur la personnalisation tant celle-ci reste cantonnée au strict minimum. En effet le jeu nous offre la possibilité de personnaliser notre intérieur mais les choix sont tellement limités que l’intérêt s’estompe immédiatement. Les meubles pour les grenouilles peuvent aussi être individualisés grâce à de nouveaux coloris mais là encore tout est restreint à seulement quelques choix trop minimalistes.
Fort heureusement le jeu entend s’appuyer sur ce qui fait sa spécificité, à savoir l’élevage et la constitution d’une collection de grenouilles, dont on peut décompter plus de 500 espèces à identifier en jeu.
Une grenouille rose + une grenouille bleue = une grenouille rose et bleu !
En tant que réserve naturelle dédiée à la préservation des espèces de grenouilles en péril, notre mission première est de répertorier chacun de ces petits êtres, voire même de les inciter à rester dans le havre de paix qu’on leur concocte. Pour ce faire la dimension élevage s’invite dans l’ambition initiale d’observatoire de la vie batracienne car une part importante du temps passé en jeu se résume aussi à surveiller notre stock d’insectes qui sert à nourrir nos chers batraciens.Mouches, sauterelles et autres libellules sont leurs mets favoris et si les mouches se trouvent sans problème, il n’en est pas de même des scarabées dorés ou des libellules roses qui ne se plaisent que dans certaines formes d’étangs. Des astuces permettent de faciliter leur apparition, comme les assistants qui rejoignent progressivement notre ferme ou encore les hôtels à insectes, mais leur capture reste un des enjeux majeurs du titre si l’on souhaite avancer dans l’aventure.
En effet pour cocher une grenouille dans notre gigantesque encyclopédie, le jeu impose de l’avoir nourrie avec quatre de ses insectes fétiches. Une photographie de l’animal plus tard et la voici enregistrée. Le jeu a la bonne idée de permettre au joueur de distinguer rapidement les grenouilles encore non répertoriées quand elles apparaissent car elles n’affichent pas de petits cœurs au-dessus de leur tête, contrairement aux grenouilles déjà apprivoisées.
Si on louait la quantité impressionnante d’espèces à répertorier, on est toutefois assez déçu devant le manque d’originalité entre celles-ci. Ces dernières se différencient seulement par une poignée de critères et une simple combinaison mathématique unique de trois caractéristiques suffit au jeu pour considérer une espèce nouvelle. Ainsi entre la Doblex aqua pink et la Doblex banana pink seule une couleur change. Autant vous dire que le changement est parfois si subtile que la différence se distingue très mal à l’œil nu, surtout quand la grenouille se cache à moitié dans l’eau et entres les plantes qui poussent le long des étangs.
Dernière mission proposée par le jeu qui amène d’ailleurs à une certaine limite de l’ambition écologique et de respect de la biodiversité qu’il entend prôner, le fait d’inciter le joueur à s’improviser généticien en faisant s’accoupler des espèces entre elles pour en créer de nouvelles. Concrètement au sein d’un petit laboratoire, le jeu propose d’accélérer la découverte fortuite des grenouilles manquantes en les créant à partir de l’accouplement de deux espèces entre elles.
Partant du principe que les gènes des deux parents batraciens se transmettent à leur progéniture, il est ainsi possible de découvrir de nouvelles espèces de cette manière et ainsi truquer le principe de non intervention sur le milieu naturel. Drôle de philosophie qui d’ailleurs n’est pas très amusante car le joueur choisit seulement la moitié des caractéristiques qui se transmettent, le jeu laissant le hasard décider pour le reste sous la forme d’un morpion de trois combinaisons à aligner sur un damier. Nous avons clairement déjà vu plus inventif et moins aléatoire.
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