Test de Meg’s Monster : le récit effrayant d’une amitié plus forte que tout
RPG à l’ancienne avec des monstres qui font peur. Approchez pour l’ambiance, restez pour l’histoire mais ne venez pas pour le gameplay.
TestUne petite fille au pays des monstres
Meg’s Monster est une expérience narrative qui emprunte librement au genre du RPG afin de dérouler une histoire à la fois effrayante et émouvante qui questionne l’attachement, la confiance, l’amitié et la fidélité.Meg est une petite fille qui atterrit au pays des monstres, dans une décharge lugubre et malfamée. Elle y fait la rencontre de deux créatures étranges et effrayantes, Roy et Golan qui plutôt que de la dévorer, décident de la protéger et de l’aider à rentrer chez elle retrouver sa mère.L’histoire est semée de retournements de situations et de personnages au caractère bien trempé qui évitent toute monotonie et ravivent sans cesse notre attention.
On sera un peu moins élogieux avec l’écriture des dialogues qui adoptent un niveau de langage assez maladroit, avec peu de nuances et un vocabulaire pauvre proche d’un collégien. Une vraie déception !Heureusement le jeu peut compter sur sa belle réalisation, son atmosphère parfois malsaine parfaitement restituée et sa bande-son poignante et efficace rendant l’expérience immersive.
Un gameplay RPG à l’ancienne original mais assez secondaire
Le jeu reprend la structure d’un RPG à l’ancienne très basique avec des combats se déclenchant au fur et à mesure de l’histoire et jamais de manière aléatoire. Des petites quêtes secondaires de services à rendre à des PNJ sont également de la partie, ainsi que des compétences qui s’améliorent au gré de la progression dans le jeu.L’originalité du titre tient au duo que l’on incarne le plus clair du temps, à savoir Roy avec à ses côtés la petite Meg. Roy est une montagne de muscles avec une barre de vie pleine de 99999 PV, autant dire qu’il est dur voire impossible à mettre au tapis. La défaite ne repose en effet pas sur la santé de Roy mais sur l’état émotionnel de Meg.Celle-ci dispose d’une petite barre de moral qui diminue au fur à mesure des attaques des adversaires jusqu’à atteindre zéro où la petite fille finit par fondre en larmes or les protagonistes découvrent au début de l’histoire que les larmes de Meg risquent tout bonnement et simplement de provoquer une apocalypse.
Ainsi tout l’enjeu consiste à user de façon détournée les codes des anciens RPG tel un jeu Pokémon de première génération. Roy dispose en effet bel et bien de plusieurs attaques à disposition, d’une position de défense pour se protéger et il accumule aussi au fil du jeu des objets de soin pour redonner le sourire à la jeune Meg.Exit potion et petit pain mais bienvenue à la boite de crayons, au ballon de football ou à la fusée miniature qui chacun redonnent moral et boost d’attaque ou de défense à l’équipe.
Les combats ne sont pas difficiles en soit mais sont une des deux pierres angulaires du jeu et se jouent bien souvent au coup près. Les ennemis sont en effet assez imprévisibles dans leur style d’attaque et il convient d’anticiper les attaques à venir pour rester en vie.
Nous n’aurons eu qu’une seule fois Game Over dans notre aventure, la chance aidant sans doute mais l’expérience n’est pas très difficile.
Une histoire profonde et complexe jouant sur notre corde sensible
L’ambition du jeu ne réside toutefois pas dans le farming et le gain d’expériences. On se laisse plutôt porter par les échanges qu’entretiennent les personnages dans une aventure qui avance sur une ligne droite, avec peu de liberté offerte au joueur.La richesse du titre tient en effet à son récit métaphysique jouant sur les émotions qui gouvernent nos relations, ou comment des amitiés peuvent naître subitement et devenir ce que l’on a de plus cher au monde. Certaines personnes peuvent-elles bousculer notre vie au point de nous transformer complètement ? C’est ce qu’entend montrer le jeu.Si l’on est resté au départ un peu extérieur aux enjeux du récit, le jeu parvient finalement en maniant avec adresse ses ficelles émotives à nous faire ressentir de la compassion et nous émouvoir face aux choix cornéliens et au destin implacable qui frappent les personnages.
Histoire d’horreur mélancolique à souhait, il est possible que l’expérience laisse toutefois insensibles les plus hermétiques à ce type de récit. Les amateurs de récits tortueux comme pouvaient le faire les anciens JRPG seront certainement ravis, malgré le caractère assez court de l’histoire.
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