Test de Omno : l'aventure colorée, enchantée et maladroite
Pour ceux qui ont besoin de paix, d’un monde empli de lumière, de petits sauts et de glissades grisantes aux commandes d’un petit pantin pour héros, Omno est le jeu tout indiqué ! Aventure courte et plateformes pas toujours optimales toutefois à signaler à l’horizon.
TestUn cheminement spirituel
Raconter l'histoire dessinée dans Omno n’est pas chose aisée tant les mystères subsistent jusqu'au bout du titre. Disons simplement que l’on suit un petit personnage, sorte de pantin de bois, armé d’un bâton de lumière de niveaux en niveaux à travers plusieurs mondes, chacun ayant ses caractéristiques (les marais, les montagnes enneigées, le désert, etc.).Cette exploration d’une nature luxuriante et pleine de magie dessine petit à petit une histoire passée faite de vestiges en pierre et de messages abandonnés que l’on découvre et qui nous renseignent sur l’univers. Ces petits messages sont le fil rouge de l’aventure et nous emmènent à suivre les pas d’un ancien pèlerin en quête d’une lointaine porte de lumière vers laquelle nous cheminons également, ayant parfois le sentiment curieux de laisser derrière nous un monde rempli de couleurs et de beauté un peu trop hâtivement.
Dans notre quête nous ne sommes toutefois pas seuls, la vie s’immisce partout dans les contrées d’Omno. N’allez en revanche pas chercher d’ennemis mais plutôt un bestiaire riche d’une faune étrange et fascinante, ainsi qu’un adorable petit compagnon vert et agile qui virevolte à nos côtés et nous encourage en plus de nous indiquer le chemin de temps à autre.
La force du jeu réside pour une grande part dans la direction artistique subtile et onirique que le Studio Inkyfox, derrière lequel se cache un seul homme, Jonas Manke, est parvenu à élaborer. Assurément si vous êtes adeptes de grandes étendues poétiques où la nature se pare de ses plus belles couleurs, en l’occurrence souvent douces et pastel chez Omno, vous serez comblés. Par plusieurs aspects le titre s’inscrit dans la lignée des titres à vocation contemplatifs à la Flower, Journey ou plus récemment sur Switch Sky : Enfants de la Lumière.
Les mécaniques d’un plateformer 3D…
Le titre ne se contente pourtant pas de n’être qu’une ode à la contemplation mais une quête et des objectifs nous attendent dans chaque niveau. Chacun est en effet construit selon un même principe : un pylône majestueux attend que nous récupérions trois sphères lumineuses pour l’alimenter et ainsi ouvrir le passage vers la suite.Pour ce faire, il nous faut explorer les environs pour se mettre en quête des boules de lumière. Celles-ci sont le plus souvent dissimulées dans des endroits inaccessibles sans quelques acrobaties ou résolutions d’énigmes. Le jeu n’entend pour autant pas freiner la progression des joueurs les moins à l’aise avec les plateformes ou les énigmes et permet, si l’on juge la difficulté trop grande, de se rabattre sur une des autres boules lumineuses.
Partir en quête de l’ensemble d’entre-elles (généralement 5-6 au maximum) sera toutefois nécessaire pour atteindre le 100% pour chaque niveau. Un système de carte ou plutôt de radar nous indique où se trouvent les boules restantes (pour peu que l’on trouve l’aire de méditation de chaque niveau qui donne accès à cette carte).
Les phases de plateforme consistent bien souvent en l’utilisation des capacités de notre personnage. Si celui-ci s’en tient au saut de base au début de l’aventure, rapidement on acquiert pour chaque monde, une nouvelle aptitude qui étoffe notre capacité à nous mouvoir et à atteindre des zones plus lointaines.
Le jeu ne demande toutefois pas de revenir sur nos pas pour atteindre des endroits auparavant inatteignables. C’est un voyage à sens unique et le mode histoire n’est pas construit à la manière d’un monde ouvert offrant l’accès à tous les niveaux (ceux-ci peuvent toutefois être rejoués individuellement depuis la page d’accueil du jeu, afin d’améliorer son pourcentage d’achèvement).
On apprécie le système d’enrichissement des aptitudes de notre personnage, notamment pour le côté ludique et fluide qu’elles apportent à nos déplacements. Les énigmes sont quant à elles amusantes, loin d’être insurmontables, certaines demanderont quelques petites secondes de réflexion, juste ce qu’il faut. Il s’agit surtout de puzzles et de blocs à déplacer pour créer un chemin.
…pas toujours optimal techniquement
Tout n’est en revanche pas aussi rose et visiblement le développeur en avait probablement conscience (et en cela on peut le saluer, ce n’est pas toujours le cas). Là où le bât blesse c’est dans la précision de notre personnage, défaut pour le moins gênant dans un jeu de plateforme. Concrètement on assiste à une capacité à s’accrocher au rebord d’un bloc transformée en fâcheuse tendance à le lâcher sans raison, à un saut projeté en avant imprécis au possible qui très souvent nous envoie finir notre course dans le vide ou encore à une inertie désagréable qui voit notre personnage ne pas répondre aussi rapidement que l’on aurait souhaité. Tous ces défauts rendent ainsi certains passages agaçants et la difficulté parfois mal dosée voire frustrante.Visiblement conscient de cela, le développeur a la bonne idée de disposer des dalles check point presque à chaque fois juste avant ces passages compliqués, offrant au joueur maladroit de ne pas payer très cher une erreur et de pouvoir recommencer d’emblée sans attente ni long chemin à parcourir. Si le système limite la frustration il ne l’atténue pas toujours complètement et il est dommage de pester à quelques reprises contre un jeu au demeurant très calme et serein dans son identité qui nous amène également à réfléchir à quelques notions comme les raisons d’une existence, les buts que l’on poursuit dans sa vie ou encore l’importance de nos proches.
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