Test de One Hand Clapping ou la fausse bonne idée ?
Chauffez la voix, sortez les micros, One Hand Clapping arrive pour faire de vous la star des vocalises et le cauchemar de vos colocataires et voisins !
TestOn s’échauffe les cordes vocales et c’est parti
Le titre de Bad Dream Games se range parmi ces jeux indé qui misent sur une identité graphique très soignée, forte d’efforts importants mis sur les couleurs et les panoramas qui visuellement sont très réussis. Le jeu qui s’apparente à un petit plateformer en 2D dévoile toutefois immédiatement sa singularité car notre petit personnage n’évolue pas seulement de plateformes en plateformes à l’aide de sauts mais aussi et surtout à l’aide de la voix.Chaque fois que le joueur produit des sons (et on parle bien de vrais sons, il faut parler, chanter ou tout du moins faire du bruit, dans le micro branché sur sa console), le petit oiseau fait de même, ce qui a pour effet de déclencher mille et un mécanismes : faire pousser une liane, soulever une plateforme, allumer une lumière, etc. etc.
On guide ainsi notre personnage à travers plusieurs grands chapitres, chacun rythmé par quelques dizaines d’énigmes individuelles et des phases spécifiques propres à chaque environnement.
La promesse est originale, à n’en pas douter. On est loin des petits mini jeux anecdotiques utilisant le micro de la Nintendo DS à la Wario Ware ou encore des ordres donnés à notre chien dans Nintendogs. One Hand Clapping repose quasi entièrement sur cette fonctionnalité et les développeurs ont poussé l’idée loin, élaborant leurs énigmes autour de cet organe.
Concrètement le joueur est amené à moduler la hauteur des sons qu’il produit, du plus grave en allant au plus aigu, afin de débloquer des mécanismes. Il peut également s’agir de tenir une note sur la durée ou bien de reproduire des sons indiqués par le jeu. Sur le papier et lors des premières énigmes on est enthousiasmé par l’idée, c’est même assez jubilatoire de résoudre des énigmes aussi simplement qu’en parlant ou chantant à sa console.
D’ailleurs sur ce point le jeu n’est pas sectaire et libre au joueur de préférer prononcer des mots, des phrases ou bien de simple « lalala », quand bien même ceux-ci seraient totalement faux. On rassure ainsi les casseroles en chant qui nous lisent, du moment que le son est tenu et que vous parvenez à produire des sons couvrant l’ensemble de la gamme du Do Ré Mi vous devriez vous en sortir.
Le jeu se veut par ailleurs inclusif car des options permettent de régler l’échelle des sons selon sa propre tonalité, ainsi du baryton au contre-ténor, vous pourrez vous essayez au jeu. De même, pour les gens ayant moins l’oreille musicale ou bien pour les plus jeunes, une aide visuelle peut être affichée à l’écran pour représenter visuellement la courbe de notre voix.
Le plaisir des énigmes retorses…
Du jeu de plateforme auquel il emprunte les codes avec un parcours fondé sur l’ascension d’une montagne, d’un arbre géant ou d’une caverne, on se rend vite compte qu’on a surtout affaire à un jeu d’énigmes. À chaque arrivée devant l’une d’entre elles, le jeu nous octroie du temps pour réfléchir, aucun ennemi ne vient exercer une pression sur nous, et surtout un simple bouton permet immédiatement de réinitialiser si besoin l’énigme.Certaines d’entre elles se montrent en effet assez corsées, en particulier dans les phases les plus avancées du jeu, demandant de moduler sa voix avec une précision accrue ou bien d’enregistrer des séquences et construire des petits schémas sonores complexes pour faire avancer notre personnage.
Autant vous dire que le défi ne manquera pas et que l’ennui ne pointera pas le bout de son nez de ce point de vue. C’est en revanche peut-être là que le jeu se montrera le moins inclusif car force est de constater qu’un joueur ayant l’oreille musicale, voire même l’oreille absolue, sera capable rapidement de produire les sons demandés et se promènera à travers les énigmes avec aisance, là où les joueurs ayant peu de souffle ou bien de la difficulté à percevoir la variation des notes, risquent fort de s’égosiller en vain et de ne prendre aucun plaisir.
Les stratégies pour accomplir ces énigmes sont variées, les nôtres ayant d’ailleurs évolué en cours de partie. Entamant le jeu en poussant la chansonnette avec des phrases et des mots intelligibles, on a vite fait le choix d’utiliser la gamme du Do Ré Mi afin de se servir de repères assez utiles pour satisfaire les exigences d’une note plus ou moins aigue ou grave.
…quelque peu gâché par un jeu usant vocalement
On ne peut cacher toutefois une forme de lassitude au fur et à mesure des énigmes qui s’enchainent à un rythme soutenu, laissant assez peu de répit à la voix. Contrairement à un contrôle de jeu plus lambda au stick et au bouton, la voix nécessite davantage de temps de repos et jouer à One Hand Clapping au-delà d’une heure d’affilée risque fort de causer une certaine gêne, voire de vous rendre aphone (en même temps que de rendre votre colocataire/voisin fou) si vous vous entêtez à chanter à voix haute.La seule solution que l’on a trouvé consistait à produire de petits sons peu forts (le volume n’affecte pas la détection des sons et la résolution d’une énigme) pour préserver notre voix. Pour autant est-ce ce qu’on attend d’un jeu ? Finir une session avec la gorge un peu endolorie et les nerfs à vif ? On tient là très certainement la limite de ce jeu qui relève de la fausse idée.
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