Test de Ooblets : le mélange des genres, mignon mais un peu light
Ooblets c’est l’alliance (im)parfaite d’Animal Crossing, Harvest Moon et Pokémon ! Le tout only in english alors public averti, welcome !
TestUne simulation de vie moins aboutie qu’Animal Crossing…
Par son ambiance calme, son univers très coloré, ses ravissantes maisonnettes aux intérieurs décorés du meilleur goût et sa horde d’habitants aux caractères tous plus variés les uns que les autres, Ooblets lorgne d’évidence sur le succès insolent d’Animal Crossing. Le jeu peut-il pour autant faire office d’alternative convaincante et sérieuse au classique de Nintendo ?Disons-le d’emblée, la réponse est non. Il manque en effet à Ooblets cette densité et ce sens du détail qui fait de l’expérience Animal Crossing un tout qui se suffit à lui-même. Ooblets ne fait qu’effleurer les composantes du jeu japonais en distillant quelques clefs de son succès mais de manière bancale et trop succincte.
Certes on est en mesure de ramasser les coquillages échoués chaque jour sur la plage, on peut secouer les arbres et arracher les pousses sauvages ou encore récupérer quotidiennement son courrier en quête de bonnes nouvelles. Pour autant la plage est petite et les objets que l’on ramasse toujours les mêmes, les quelques arbres donnent un maigre butin et la boîte aux lettres tout autant. Loin donc de rendre l’expérience des plus riches.Comptez aussi sur des possibilités de personnalisation de son intérieur avec une boutique qui vend toutes sortes de meubles et de décorations. Toutefois, ce qui fait la saveur de la personnalisation de son intérieur chez Animal Crossing, c’est-à-dire le choix varié de mobilier, les voisins aux idées, remarques et sources d’inspiration nombreuses et même les possibilités d’agencement poussées, ne sont pas suffisamment développées dans Ooblets.
Notre intérieur passe clairement au second plan, le jeu nous invitant davantage à cultiver notre jardin, au sens propre comme au figuré, avec des tâches de jardinage quotidiennes mais aussi des nombreuses mini-quêtes à remplir afin de développer sa ville.Véritable expérience de gardening à la manière des Harvest Moon, l’élevage d’animaux en moins, Ooblets mise sur la culture potagère comme élément central du jeu. En effet plus du tiers de votre temps en jeu consiste à jouer les maraichers, en retournant la terre, plantant les graines glanées chez le pépiniériste, sans oublier l’arrosage, le désherbage et la récolte.
Si on finit par se prendre au jeu des cultures arrivant à maturité et des jeunes pousses à planter, grâce notamment à un système de quêtes journalières et fréquentes demandant de faire pousser telle espèce ou aux promotions sur des graines différentes chaque jour à la boutique, la lassitude inhérente au modèle de jeu survient fatalement. Fort heureusement le jeu emporte une autre mécanique qui lui confère son originalité : les combats d’Ooblets !
…avec une âme de Pokémon like…
Les Ooblets sont de petites créatures mi légumes, mi animaux mais le plus souvent très mignonnes qui naissent de graines et accompagnent les habitants à la manière de petits Pokémon. La comparaison n’est pas fortuite en effet quand on voit les mille et un emprunts à la licence de Game Freak.Le jeu dispose en effet d’une composante RPG car nos petits compagnons grandissent avec des niveaux qui permettent de débloquer arrivé à certains d’entre eux de nouvelles attaques.
Les attaques fonctionnent sur le principe de cartes à utiliser dans les phases de combat. Le terme est peut-être fort car de combats il s’agit plutôt de battles de danse où les deux équipes se font face, dans un espace phasé, au milieu d’un cercle formé par des Ooblets alentours.Le principe consiste à atteindre avant son adversaire le score indiqué par la jauge à gauche de l’écran, qui varie en fonction du nombre d’Ooblets en jeu. Pour ce faire, on utilise les cartes propres à chaque Ooblet et on effectue des mouvements de danse qui permettent de faire grimper la jauge, de gagner des points de hype qui servent de multiplicateurs ou encore on attribue des malus à son adversaire, pour ne citer que quelques coups fréquents.
Cet affrontement à la frontière du combat Pokémon et d’un jeu de cartes gentillet fonctionne plutôt bien. On se prend au jeu, le défi est loin d’être immense mais permet tout de même de développer quelques petites stratégies et notamment en avançant dans le jeu, quand notre ménagerie d’Ooblets devient plus conséquente et que l’on peut choisir d’emporter dans son équipe (maximum de 6) ses Ooblets fétiches qui ont chacun leurs propres cartes.Les combats interviennent fréquemment notamment lorsqu’il est question de faire avancer l’histoire du jeu et débloquer de nouvelles quêtes, découvrir de nouveaux passages. Ooblets dispose en effet d’une dimension aventure, l’environnement jouable s’étend et offre de nouveaux territoires pour sortir de la petite ville restreinte qui accueille notre maison.
Il est possible autrement d’effectuer des combats face à des Ooblets sauvages mais contrairement à un épisode traditionnel de Pokémon, les combats ici ne sont pas aléatoires et surtout ils ne se déclenchent que si vous possédez les objets réclamés par les Ooblets. Autant dire donc la frustration quand certains Ooblets rares se présentent et que vous êtes en manque de composants.
…mais malgré tout une vraie identité
Si l’on a listé les deux faces majeures d’Ooblets, reste maintenant à aborder ce qui fait l’identité propre du jeu.Malheureusement, car ce défaut risque de coûter cher au jeu sur le marché francophone, le titre est uniquement disponible en anglais. C’est sûrement la plus grande déception du titre car Ooblets offre une jolie combinaison, certes moins dense que les modèles sur lesquels il s’appuie mais pourtant rafraichissante et ludique pour les plus jeunes.
L’univers est adorable, l’action jamais haletante, le joueur peut décider d’avancer à son rythme, le jeu ne met pas la pression pour accomplir les tâches ou remporter les combats. Même ces derniers se déroulent toujours dans la joie, la danse et la bonne humeur.
La culture des petits légumes ainsi que les interactions nombreuses avec les personnages peuvent servir très utilement de premier pas pour les plus jeunes joueurs ou les novices vers des jeux à l’univers plus dense.Pourtant, là où le jeu devrait s’adresser à ce jeune public, le fait qu’il ne soit qu’en anglais et assez bavard dans ses explications (afin de prendre la main du joueur), le coupera totalement d’une partie du public.
Parmi les joueurs plus âgés pour qui la langue de Shakespeare n’est pas un frein, les avis seront plus mitigés. L’expérience d’Ooblets s’avère convaincante mais seulement après plusieurs heures de jeu. Le début de l’aventure est assez lent, le jeu offrant assez peu de choses à faire, assorties d’un système de fatigue de notre personnage mal réglée.On est de plus en plus sceptique sur l’intérêt de cette jauge, présente dans de nombreux de jeux, qui rompt totalement le plaisir manette en main. Le personnage se retrouve rapidement à avancer comme un escargot, à moitié endormi, obligé d’avaler la moindre petite baie pour récupérer des points d’énergie afin de faire ses activités, alors que la journée est loin d’être finie et qu’aller au lit ne permet de faire qu’une courte sieste tant que la nuit n’est pas tombée.
Fort heureusement le jeu a pour lui deux beaux atouts que sont ses couleurs éclatantes et ses rythmes musicaux enjoués et dynamiques, qualités qui suffisent même parfois à compenser son gameplay mollasson.
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