Test de Outward Definitive Edition : saurez-vous subsister dans ce monde hostile ?
Livrés à vous-même dans le monde d’Aurai, vous allez apprendre à la dure ce que c’est que de survivre dans la nature.
TestUn vaste monde ouvert à explorer
Commençons par la création de notre personnage. Les choix de personnalisation ne sont pas extrêmement nombreux mais ils sont suffisants pour concevoir un avatar satisfaisant. En effet, nous pouvons déterminer le sexe, la couleur de peau, des yeux, la forme du visage, les cheveux et leur couleur.Dans Outward, nous ne sommes pas un héros élu par les dieux, destiné à sauver le monde, mais bien une personne normale, devant forger sa propre histoire.
Pour nous situer dans le contexte, nous faisons partie d'une tribu dans laquelle la responsabilité des actes d'une personne ne lui est pas directement reprochée à elle mais à sa lignée, ce qu’on appelle la dette de sang. C’est ainsi que nous revenons d’un voyage en mer dans le but de faire fortune et de rembourser la dette engendrée par la faute de notre grand-mère.
Voyage qui s’est mal terminé puisque le bateau fait naufrage suite à la défaillance du phare où nous vivons dans le petit village de Cierzo. Les familles des victimes nous en veulent énormément d’avoir survécu alors que notre dette de sang est particulièrement élevée. A partir de là, nous avons 5 jours pour payer un tribut de 150 pièces à notre clan si nous ne voulons pas que notre maison soit saisie.
Dès cet instant, nous pouvons quitter notre village pour partir à l’aventure, à la condition d’être suffisamment bien équipé sinon le garde ne nous laisse pas sortir. Le choix s’offre à nous de quitter définitivement notre chez-nous afin de créer notre propre histoire ou de réunir dans les temps la somme nécessaire pour garder notre maison et continuer à servir ou non les intérêts de la tribu.
Quelle que soit notre décision, nous voilà livrés à nous-même dans le vaste monde d’Aurai.
L’exploration est la clé de voûte du jeu. Nous avons bien des quêtes à accomplir durant notre grande épopée, autant principales que secondaires, mais absolument rien ne nous indique sur la carte comment y accéder.
Nous pouvons faire apparaître cette dernière en appuyant simplement sur la touche directionnelle droite et elle nous montre les lieux qui méritent d’être visités. Cependant, nous ne pouvons nous fier qu’à notre boussole située en haut de l’écran pour nous repérer car notre personnage n’apparaît pas du tout sur la carte et aucun tracé ni aucune croix ne nous indique le chemin à suivre. Difficile de déterminer avec exactitude notre position et si nous ne vérifions pas notre boussole régulièrement, il est très facile de se perdre.
Plus encore, dans les donjons de tout type. Aucune carte n’est disponible et aucun élément ne nous indique la route. Il est alors plus que conseillé de dessiner en parallèle notre propre plan au fur et à mesure de notre avancée, un peu comme dans un livre dont vous êtes le héros. Et c’est ce qui fait toute la beauté du jeu.
Mais ce qui le rend encore plus réaliste, c’est son système de survie et de combat.
Un système de survie et de combat exigeant
Nous voilà dans le vif du sujet : la survie dans un monde beau mais parfaitement hostile. Une fois que le garde de Cierzo estime que nous sommes suffisamment bien équipés pour parcourir Aurai à notre guise, c’est parti pour l’aventure. Pour commencer, on se rend bien vite compte qu’il faut pouvoir looter un maximum d’objets et de matériaux pour les utiliser ou les revendre afin d’avoir le plus d’argent possible.Paradoxalement nous devons gérer notre inventaire souvent avec une précision mathématique. Entre ce que nous pouvons tenir dans nos mains, ce que nous pouvons mettre dans nos poches (maximum 10kg) et ce que nous pouvons entreposer dans notre sac de voyage (50kg pour le plus gros sac), la gestion peut vite devenir un casse-tête. Car si nous sommes surchargés, nous pouvons difficilement avancer voire plus du tout, dépassé un certain seuil. Et pourtant, tout cela est essentiel à notre survie.
Dans un premier temps, les combats. Notre avatar n’engrange pas d’expérience au fur et à mesure et ne devient pas plus puissant en gagnant des niveaux. Et les ennemis, eux, peuvent être particulièrement forts même si on joue à plusieurs. Et oui, les combats sont exigeants. Alors que faire ? Peut-être pour commencer, maîtriser l’art du combat avec les coups portés, parades et esquives. Ensuite, on peut looter, fabriquer, acheter des armes plus ou moins puissantes, rapides ainsi que des armures augmentant notre résistance. Et pourquoi pas enfin, devenir un maître en magie. Nous pouvons également développer des compétences de combat ou de défense spécifiques auprès de divers maîtres d’armes.
Mais tout cela a un coût, souvent très élevé en comparaison de ce que l’on gagne en vendant du loot. Mais en règle générale, comme pour un Souls, on essaiera d'éviter au maximum les grosses créatures si on n'est pas sûr de nous. En effet, lorsque nous perdons, soit nous sommes faits prisonniers, soit nous sommes miraculeusement sauvés par quelqu’un ou quelque chose que nous ne voyons jamais. Dans les deux cas, nous perdons une partie de l’argent gagné et si nous sommes prisonniers nous devons également récupérer la totalité de notre équipement dépouillé.
Dans Outward, les jours défilent normalement sans s’arrêter, sauf si nous mettons manuellement le jeu en pause. De fait, les sauvegardes n’existent pas. Quand nous démarrons la partie, nous reprenons à l’endroit où nous nous sommes arrêtés mais il est impossible de sauvegarder avant ou après un gros combat ni même pendant, si l’on sent que l’issue n’est pas favorable. Si nous arrêtons le jeu à ce moment précis, ce dernier considère que nous avons perdu la bataille.
Dans un second temps, les saisons et la météo. Et oui, il n’y a pas que des combats dans ce monde hostile, il y a les éléments naturels à prendre en compte. Puisque le temps passe naturellement, nous aurons droit à tout : jour, nuit, soleil, pluies, orages, neiges, chaleur, froid etc. Et il nous faudra être capable de résister à tout cela avec les équipements adéquats si nous ne voulons pas finir bêtement congelés par exemple. Vous pensez que c’est assez à gérer ? Nooooon ! Nous devons faire en sorte de ne pas avoir faim, soif et d’avoir notre quota de sommeil pour affronter dignement toutes ces journées ! Vous vouliez de la survie ? Vous voilà servi !
Un portage malheureusement assez faiblard ?
Initialement conçue sur PC, et donc pour un système de gameplay souris/clavier, la prise en main manette pour les combats est plutôt agréable et simple à actionner avec A pour frapper, B pour s’accroupir, Y pour une attaque puissante, R pour parer et L pour esquiver. Là où ça se complique, c’est au niveau des accès rapides pour les compétences et les objets à utiliser. Ce qui est très facile sur un clavier, a dû être adapté pour le mieux sur une manette. De ce fait, pour accéder aux huits emplacements disponibles, il faut maintenir enfoncé soit ZR soit ZL, et attribuer les touches X, A, Y et B les objets ou compétences que l’on veut utiliser rapidement pendant la partie. Sur le papier, ça ne semble pas vraiment simple et il nous faut un petit temps d'adaptation avant que la jouabilité ne devienne naturelle.Avec un peu plus de 6go d’espace sur la switch seulement, on se demande si le portage n’aurait pas pu être mieux travaillé, même si cela impliquait un jeu plus lourd, ça n’aurait pas été une aberration pour autant. Rappelons qu’il pèse 50go sur Steam. Et malheureusement, la qualité s’en ressent fortement sur notre Nintendo Switch.
Évidemment, on a bien conscience qu’il n’était pas possible de reproduire exactement la même qualité graphique que sur PC. Sur Switch, cette dernière n’est pas non plus catastrophique. Tout est très coloré, relativement bien dessiné même si c’est beaucoup moins lisse et bien plus pixelisé que sur PC. Les combats restent relativement fluides ainsi que l’exploration dans sa globalité puisque l’on ne ressent pas spécialement de ralentissement ni de bug en jeu. En revanche, il vaut mieux continuer à voir notre avatar toujours de dos et ne jamais le tourner face à nous car son visage nous apparaît quasi-difforme.
On se doute bien qu’il fallait faire certaines concessions pour qu’un jeu d’une telle ampleur fonctionne sur Switch mais on constate malgré tout qu’il est nettement moins beau qu’un Breath Of The Wild par exemple. Était-ce vraiment impossible de faire mieux dans ce portage ? Cette qualité graphique se ressent encore plus sur un écran de télévision au point que l’on préfèrera jouer en mode nomade.
Autre défaut majeur dans le titre : tous les chargements, que ce soit les changements de zone, les entrées dans les donjons, villes et camps ou la défaite de notre avatar, sont terriblement longs et gâchent quelque peu l’immersion car cela nous coupe net dans notre élan. Nous avons presque le temps de laisser la console pour faire autre chose. Une concession de plus pour faire fonctionner le jeu de manière fluide, on le conçoit.
Cependant, il n’est absolument pas normal qu’en tout début de partie, le chargement, déjà long, se bloque carrément pendant un certain temps avant de reprendre ! Lors de notre premier lancement, on s’inquiète en pensant que le jeu ne fonctionnera pas mais fort heureusement, il finit par démarrer. On constate que ce problème se répète à chaque redémarrage.
Outward est un jeu conséquent, certes, et il n’était évidemment pas possible de transmettre la même qualité PC sur une Switch qui, par ailleurs, commence à vieillir. Fort heureusement, le principal est là et fonctionne plutôt bien, même si on ne peut s’empêcher de penser que Sneaky Box, qui est à l’origine du portage, aurait pu faire largement mieux.
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