Test de Project zéro, Le Masque de l’éclipse lunaire : le jeu qui n’a pas peur des clichés.
Considéré à l’époque au Japon comme le meilleur épisode des Project Zero sur Wii, que vaut ce quatrième opus en remaster sur nos Switch aujourd'hui en Europe ? Sa réputation est-elle à la hauteur ?
TestUne histoire d’enlèvement, un début macabre.
Tout commence avec cinq enfants portées disparues au cours d’un festival sur une île étrange et terrifiante, Rugetsu. Un détective viendra les sauver mais les pauvres ne garderont absolument aucun souvenir de ce qui leur est arrivé, mise à part l’une d’elle, Ruka, qui se rappellera simplement une étrange mélodie. Dix ans plus tard, parmi les cinq victimes, deux sont retrouvées mortes, leurs mains sur leur visage, dans d’étranges circonstances.Le jeu commence lorsque Misaki et Madoka, faisant partie des survivantes, décident de retourner sur l’île de Rugetsu afin de comprendre ce qui est arrivé à leurs amies défuntes, pensant même subir un sort similaire. Plus tard, c’est Ruka, la dernière victime, qui s’y rend, malgré l’interdiction de sa mère.
Dans cet opus des Project Zero, nous dirigeons les trois jeunes filles survivantes l’une après l’autre, à certains moments de l’histoire, parfois sous forme de flash-back, parfois dans le présent, nous permettant de comprendre de mieux en mieux les mystères de Rogetsu et la sombre histoire qui l’entoure. Chaque protagoniste a son chapitre dédié.
Tout au long du jeu, grâce à l’obtention de points gagnés, nous avons la possibilité de dépenser lesdits points dans différentes tenues et accessoires afin de changer le look de nos héroïnes. Petite activité amusante pouvant détendre un peu l’atmosphère. Mais nous ne sommes pas ici pour faire du shopping, en plein milieu d’un endroit… hanté !
Une île hantée ? Des esprits agressifs ? Que faire ? Visiter les lieux !
L’objectif principal de nos différents personnages est finalement de retrouver la mémoire tout en découvrant la vérité qui se cache sur l’île. Il nous faut donc explorer les lieux, fouiller chaque recoin à l’aide de notre torche afin de trouver le moindre indice qui nous aidera à comprendre le mystère terrifiant qui entoure Regetsu. Parfois, il est nécessaire de balayer l’endroit de notre unique petite lumière plus d’une fois car il peut être difficile de tomber dessus du premier coup.Et que font nos héroïnes lorsqu’elles découvrent les premiers esprits tourmenteurs ? Ce que font toutes les personnes saines d’esprit : avancer droit vers le danger bien sûr ! Que ce soit sur l’île même ou dans un grand bâtiment abandonné, il faut trouver tous les éléments et autres morceaux de journaux, susceptibles de nous aider à découvrir la funeste vérité.
Comme vu précédemment, à chaque chapitre, nous contrôlons un personnage différent, ce qui nous aide à comprendre le point de vue de chacun. Et bien sûr, à chaque recoin, nous ne sommes pas à l’abri de tomber sur des présences terrifiantes et / ou dangereuses. Heureusement, toutes ne cherchent pas à nous attaquer. Mais l’ambiance pesante est bel et bien palpable tout au long du jeu.
Pour les connaisseurs, les fantômes rencontrés et les lamentations entendues rappellent sans conteste de célèbres films d’horreur japonais, tels Ju-On (the Grudge en version américaine) ou Ring.
Et on croise les doigts pour ne pas les rencontrer au détour d’un couloir ou dans les recoins les plus sombres. L’angoisse s'amplifie dès l’instant où nous sommes amenés à les combattre… en les photographiant.
Souriez ! Vous êtes photographiés !
Outre le fait de déambuler, torche allumée, dans des endroits lugubres et oppressants afin de retrouver la mémoire et découvrir la vérité, nos personnages sont confrontées en quasi permanence à des esprits tourmentés, qu’ils soient agressifs ou simplement de passage, histoire de nous faire sursauter. Ceux qui attaquent, cherchent à s'emparer de l’âme de nos frêles héroïnes. Et leur seul moyen de défense s’avère être… un appareil photo. La Caméra Obscura. Chacune de nos protagonistes la découvre durant son chapitre dédié.Cet instrument, célèbre dans toute la saga des Project Zero, permet d’emprisonner les fantômes, simplement en les prenant en photo. Pour les plus véloces, il convient de les photographier plusieurs fois. Et cela requiert une certaine réactivité et dextérité.
Mettre en boîte tous les esprits que l’on croise est presque une nécessité dans ce jeu car les capturer, nous octroie des points qui nous permettent d’améliorer la Caméra Obscura et ainsi rendre l’appareil plus puissant pour combattre les apparitions les plus fortes. Ces points servent aussi à acheter des pellicules plus efficaces ou des herbes médicinales pour recouvrer la santé. Et de ces dernières, nous en avons rudement besoin face à certains combats car la jauge de vie descend assez rapidement. Heureusement, en cherchant bien, nous pouvons également en trouver lors de l’exploration.
Les apparitions sont tellement fréquentes, et certaines tellement éphémères, que nous sommes presque tentés de nous balader avec la Caméra Obscura en permanence devant le visage, afin de ne pas les louper. Même si celles-ci ont plutôt tendance à faire monter notre adrénaline.
Tout est réuni ici pour nous faire frissonner tout au long de notre aventure du début à la fin. Le jeu ne nous laisse aucun répit. On ne se sent en sécurité absolument nulle part. Dommage que certains aspects du jeu soient plus agaçants que angoissants.
Tu devrais aller moins vite, tu risques de te faire mal…
Revenons sur nos protagonistes. Elles ont toutes un point commun, outre leur perte de mémoire, leur terrible lenteur !Alors, certes, cela est sans doute voulu pour amplifier notre peur et rendre l’ambiance vraiment pesante, mais elles avancent tellement lentement, voire à l’excès, que l’on se sent plus agacé que angoissé. De plus, que ce soit lors de l'apparition d’un esprit ou même simplement durant leur petite excursion chacune de leur côté, on ne voit pas spécialement la frayeur sur leur visage, tout juste un semblant de surprise et/ou une légère inquiétude.
Nous avons fort heureusement l’option courir. Malgré tout, cela reste frustrant car elles ne vont toujours pas assez vite. Même dans leurs gestuelles. Donc forcément, que dire de plus lorsque nous tombons nez à nez avec des esprits belliqueux, qui ne cherchent qu’à prendre notre âme et contre qui nous devons nous défendre avec réactivité et dextérité ? Agacement. Déjà que la Caméra Obscura a elle-même un temps de recharge entre chaque cliché, si en plus nous n’avons pas la vitesse nécessaire pour esquiver les attaques des fantômes, ces derniers ont plus d’une fois l’occasion de nous attraper et faire baisser notre barre de vie plus ou moins rapidement selon leur puissance. De même, durant le combat, les revenants ont tendance à disparaître puis à réapparaître dans des coins différents.
Notre seule option face à ce désagrément ? Un simple clic de joystick qui nous permet de nous retourner d’un coup. Et puisqu’il s’agit d’un demi-tour à 180°, il convient de l’utiliser à bon escient puisque nos ennemis ne se volatilisent pas pour se dévoiler forcément derrière nous, mais plutôt sur les côtés. Pour couronner le tout, nous aurions préféré des personnages moins frêles et plus charismatiques. On aurait presque peur de les voir se fouler une cheville en marchant/courant.
Cette dernière n’est pas ici gore ou brutale, mais vraiment psychologique ce qui va mettre notre force mentale à l’épreuve.
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