Vous êtes une fusée, et votre mission sera de détruire vos adversaires, notamment les trois bulles qui entourent leur vaisseau, avec un stock limité d’armes. Pourquoi cette guerre ? On n’en sait rien, les développeurs ont dû se dire que le scénario même prétexte n’était pas important, on passe dès le départ à l’essentiel. Autant le dire tout de suite, le soft ne se préoccupe pas de fioriture, on est embarqué dans le bain pour un seul objectif : proposer un petit jeu multi local pour passer quelques bonnes heures entre amis.
On passe les menus intégralement en anglais non traduits pour noter les différents modes de jeux, sélectionner la fusée de votre choix (chacune ayant ses propres performances, statistiques de dégâts, virages et vitesse, on vous conseille de tester les différentes variétés pour coller à votre style, personnellement on a bien apprécié la simple Hella-Cats et la Comfy Ninjas) et son armement, prendre connaissance des différents boutons de commande, et hop, on enclenche le jeu....enfin en ayant quelqu'un près de nous pour y jouer à deux car si le contrôle de/des adversaires via l'IA est bien implanté, on n'arrivait pas à l'activer au départ ! Il faut tout simplement laisser appuyer son doigt sur A le temps que le disque soit complet pour activer le choix de l'IA, on a pigé le truc après coup accidentellement. Pas grave pour débuter, nous avons toujours une bonne âme autour de nous pour nous prêter main forte et c'est donc en binôme que nous avons lancé les premières parties.
Au niveau des périphériques d'entrée, vous pourrez jouer avec la manette pro, les Joy-con, chacun sur un Joy-Con. Tout est expliqué à l'écran et même si c'est en anglais, c'est largement compréhensible.
Comme vous pouvez le voir sur cette capture d'image ci-dessus en tenant un seul Joy-Con, les commandes sont simples : trois touches pour tirer (A pour le missile et si on maintient le A on lancera carrément un barrage de missiles, X pour déposer une mine et B pour larguer une bombe en-dessous de vous, voilà pour l'attaque) et pour se défendre une alternance de deux touches pour les boucliers (on bascule en ZL, ZR en mode deux Joy-Con en main). C'est tout et cela s'apprend assez vite.
Pour le reste, débrouillez-vous avec votre stick pour vous diriger comme vous le pouvez en anticipant les trajectoires et ce ne sera pas une mince affaire, car vous allez alterner les courbes sans pouvoir changer brutalement de trajectoire, la force de Coriolis s'y opposant.
Graphiquement très simple et stylisé, cette épure graphique propose néanmoins un spectacle assez agréable : un soupçon de jeux Vectrex vectoriels, pas mal de couleurs assez pétantes, une traînée laissée par chaque fusée et des bombes qui explosent sous forme de petit spectacle pyrotechnique.
Vous pourrez modifier les fonds des décors en optant pour l'une des six cartes disponibles, chacune possédant ses propres obstacles et propres bonus, mais globalement cela restera toujours stylisé. Décevant ? Non car tout doit rester lisible à l'écran, vos vaisseaux ne sont pas très grands et il faut pouvoir voir les tirs ennemis, les bombes larguées sans être distrait par l'univers visuel. Et ce n'est pas rien quand on doit lutter contre l'inertie du mouvement dans l'espace en se déplaçant telle une savonnette qui multiplie les loopings et les boucles pour tenter de toucher l'autre, qui comme vous fera ce qu'il peut pour vous descendre le premier.
Les premières parties ont été un grand n'importe quoi niveau courbes, les spectateurs ont bien rigolé du spectacle très visuel de nos joutes pas franchement performantes. Heureusement que tout le monde est dans la même galère.
Pour accompagner nos évolutions, une bande-son techno assez vitaminée nous propose un spectacle sonore très motivant. On n'est guère surpris par le choix électronique de la musique, classique sur ce type de jeu arcade, on l’aime bien au départ mais après deux heures de jeu, on la trouve un peu trop redondante (et un poil fatigante au casque).
N’est-ce pas trop répétitif ?
Après avoir choisi la carte qui vous inspire le plus, vous pourrez opter pour l'un des trois modes suivants : rapide, zen ou tournoi.
Rapide
Le mode rapide vous permet de vous lancer tout de suite dans l'action en choisissant de vous battre à deux, trois ou quatre joueurs, que ce soit en combat libre ou en équipe.- Le face-à-face est un versus (un contre un). Autant dire qu’en mettant deux mauvais face à face, le combat va s’éterniser un moment mais c’est clairement un passage obligé pour se faire un peu la main. Ce mode nous a amusé une petite demi-heure et nous avons eu envie de passer à autre chose. On peut y jouer sans problème directement sur l'écran de sa Switch posée sur une table même si pour maintenir la visibilité du spectacle quand les adversaires s'écartent, le jeu a tendance à dézoomer et nous rend vraiment petit à l'écran.
- Underdog : vous contre deux fusées ou à deux en coop contre un. Le challenge commence à être déjà plus relevé. Avoir trois personnes à l'écran, cela change beaucoup de choses. Non seulement le spectacle visuel est intensifié mais le combat devient nettement plus plaisant. Le jeu uniquement sur l'écran de sa Switch commence à marquer ses limites et il faudra mieux basculer sur l'écran de télévision.
- Party : notre préféré. Vous pouvez jusqu’à 4 en versus chacun pour soi ou en équipe. A quatre, le jeu est vraiment dans son stade le plus éclatant. Bref si vous avez assez de monde autour de vous, sortez le jeu dans ces conditions. En revanche, jeu quasiment obligatoire sur une télé de grande taille sinon vous ne verrez pas grand chose la plupart du temps.
Zen
Un mode un peu étrange car vous êtes libre de vous balader comme bon vous semble dans le décor, sans avoir à vous battre. On multiplie les pirouettes, on explore un peu le niveau, mais franchement, après avoir passé cinq minutes, on opte pour autre chose même si on peut s'y balader jusqu'à quatre en même temps.
Tournoi
On saluera la possibilité de se créer son propre tournoi en influant sur les paramètres du jeu, comme les caractéristiques de certaines armes, le changement de gravité (y aller piano car le ressenti devient vraiment chaud) et même la taille des vaisseaux. Vous configurez votre partie avec une limite de score et votre mode de jeu et c'est parti pour l'embrouille visuelle avec vos adversaires.
Amenez vos amis sinon ce n’est pas l’extase avec l'IA.
Parmi les bons points du jeu, on notera une fluidité à toute épreuve quelque soit le mode de jeu et le nombre d'adversaires. Encore heureux car ce n'est pas une tuerie visuelle, la moindre saccade aurait totalement annihilé le potentiel de Rocketsrocketsrockets. Cependant tout n'est pas rose, surtout pour le joueur isolé qui voudrait s'entrainer un minimum.
Le titre développé par le studio canadien Radial Games entre dans la même catégorie que les jeux comme Towerfall : du multi local extrêmement drôle quand on y joue avec ses amis, mais beaucoup moins agréable avec des bots générés par l’IA. On ne peut pas dire que l'IA soit vraiment retord et vous arriverez assez vite à anticiper son action : bref, l'IA n'est pas vraiment coriace, ce qui diminue assez fortement le plaisir d'y jouer avec des bots au-delà d'une au deux heures.
Le jeu ne prend vraiment tout son sel que lors de quelques soirées organisées dans l'année. Mais à 4,49 €, c’est un investissement mesuré pour un titre très sympa à regarder et amusant à jouer lors de quelques parties. D'autant que c'est un poids plume ne nécessitant que 178 Mo pour s'installer.
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