Test de Saints Row: The Third : un jeu qui met le paquet

Un premier GTA-like pour la Switch, remake d'un jeu de 2011

Lors de son annonce l'été dernier, l'arrivée de Saints Row: The Third sur Nintendo Switch a étonné plus d'un joueur. Cela s'explique par plusieurs raisons, la première étant l'âge du jeu.

Sorti en 2011 sur les supports de l'époque (PC, PS3 et Xbox 360), le jeu développé par Volition et édité par THQ avait connu son petit succès. Troisième volet de la saga Saints Row, il connaitra une suite en 2013.
Présenté comme une vraie alternative à GTA, le jeu reprend en effet les éléments principaux d'un jeu bac à sable : une ville ouverte, des gangs, des armes et des missions pour asseoir votre popularité dans la ville.

Pour autant, Saints Row se distingue des jeux GTA classiques par une humeur et une ambiance plus déjantées, qui frôlent la science-fiction et le surnaturel. Là où GTA s'ancrait davantage dans la réalité.

Mais 8 ans après sa sortie originelle, l'arrivée de Saints Row: The Third sur Switch, éditée par Deep Silver, est t-elle justifiée ou bien est t-elle plutôt le signe d'un opportunisme tout réfléchi ?

Les Saints : un gang (presque) plein de bonnes intentions

Saints Row: The Third nous permet de retrouver le gang des 3rd Steet Saints, désormais à la tête d'un empire financier qui se décline en vêtements et dans les médias. Cinq ans après les événements de Saints Row 2, nous voici dans Steelport, une ville dominée par une entreprise mafieuse, le Syndicat, où trois gangs se partagent les principaux marchés de la ville : prostitution, drogue, jeux d'argent etc.
Après une proposition de soumission du patron du Syndicat, rejetée évidemment par les Saints, nos héros se retrouvent pris dans une nouvelle guerre des gangs, sur fond de politique alors qu'une milice armée d'armes futuristes est mise pour restaurer le calme à Steelport : la Special Tactical Anti-Gang, connue sous l'acronyme S.T.A.G.

Pour cela, il vous faudra gagner en popularité aux quatre coins de de Steelport, en réunissant plusieurs personnages clés de la ville, en acquérant des locaux un peu partout et en recréant un empire financier capable de financer la riposte envers le Syndicat.

Un jeu barré, déjanté et démesuré

Dans le détail, Saints Row: The Third - The Full Package propose tout ce qu'on peut rechercher dans un GTA mais avec un esprit décalé qui frôle la caricature dans tous les domaines : violences, sexe, dialogues... et même zombies ! Le jeu n'est clairement pas destiné aux plus jeunes et assume totalement sa démesure.
Hélicoptères à exploser à coup de lance-roquette, prostituées à sauver à bord d'un cargo, mutants armés de lance-flamme ou mitrailleuse. Tout est excès dans Saints Row: The Third et c'est ce qui fait véritablement le charme du jeu.

Comme dans un GTA classique, les missions tournent globalement toujours autour des mêmes thèmes : une fusillade, un paquet à récupérer ou à escorter, une fuite en voiture ou en hélicoptère. Bref, ce n'est pas forcément très original ou fin mais c'est aussi ce que l'on recherche dans ce type de jeu.
Si le jeu se joue principalement en solo, il est également possible d'y jouer à deux en coopérations. Attention ! Il faudra pour cela passer par le mode en ligne ou bien disposer de deux consoles et de deux jeux pour de la coopération en locale. Il n'est pas possible de jouer à deux sur une seule et même console. Une belle opportunité ratée pour Deep Silver.

Une version intégrale mais qui commence à dater

Saints Row: The Third - The Full Package se présente comme l'édition ultime du jeu. Cela consiste en fait à inclure les multiples DLC d'origine dans un jeu unique. Dans les faits, de nombreux véhicules, costumes et armes sont disponibles à tout moment dans le jeu. A vous de voir si vous souhaitez en profiter dès le début ou bien plus tard.
Vous l'aurez compris, sur Nintendo Switch, le jeu ne propose rien de plus que ce qui est trouvable depuis plusieurs années sur les autres supports. Et c'est là l'un des principaux défauts du jeu : le portage sur la console de Nintendo semble avoir été fait sans âme puisque le jeu ne tire partie que de la vibration des Joy-Cons, sans même proposer une prise en charge du gyroscope qui aurait trouvé son intérêt en mode portable alors que The Legend of Zelda: Breath of the Wild et Splatoon 2 en ont habitué plus d'un à cette technologie qui facilite le gameplay lors des phases de tir.
Visuellement, le jeu a huit ans et cela se ressent ! Bourré d'aliasing, le jeu garde pourtant son charme avec sa physique venue d'ailleurs. Il tourne à 30 images par seconde, en 1080 sur le Dock et en 720p en mode portable, où il trouve véritablement tout son intérêt même si il se révèle très gourmand pour la console.

A noter quelques bugs audio et visuels (des problèmes de collision de polygones). Deep Silver a promis un patch pour la sortie du jeu qui devrait résoudre quelques soucis. Reste à voir lesquels subsisteront !