Test de Saviorless : l’histoire s’écrit avec vous
Antar est votre protagoniste. Vous devez l’emmener aux Îles Souriantes. Mais le trajet ne se fera pas sans encombre et la terrible vérité pourrait bien tout changer…
TestL’histoire racontée par les narrateurs
Tout commence avec trois narrateurs en haut d’une montagne. Vous y apprenez les deux règles les plus importantes de leur monde : “Un bon narrateur ne laisse jamais le protagoniste atteindre ses objectifs” et “Un bon narrateur ne contrôle jamais plusieurs personnages dans la même histoire”. Puis vous suivez Antar, une jeune personne dont le but est d’aller sur les Îles Souriantes, pour y devenir un Sauveur. C’est la quête de son existence, la quête initiatique de l’histoire des narrateurs, celle qu’ils se racontent encore et encore jusqu’à…... jusqu’à ce que des événements viennent changer la donne. Notre protagoniste, que nous contrôlons, nous, devenant presque narrateur à notre tour, va devoir arpenter des environnements sombres, sauter de plateformes en plateformes pour tenter de suivre le chemin du Héron Radieux jusqu’aux îles tant convoitées.Saviorless noue admirablement bien le gameplay et l’histoire. Puisqu’il est le protagoniste passif de sa propre histoire, Antar ne peut rien faire d’autre que sauter ou pousser/tirer des éléments de l’environnement. La seule armure qui le protège est celle du scenarium : parce que c’est Antar qui doit aller au bout, parce que c’est SA quête et SON histoire, il y parviendra. Peu importe combien de fois vous allez le faire mourir et recommencer. Il y arrivera. Parce que c’est écrit non ?
L’épopée d’Antar
Derrière le plateformer 2D qu’est Saviorless se cache un titre beaucoup plus profond. Les décors tirent leur inspiration d’autres titres indépendants : ainsi les grandes structures presque aériennes rappellent celles de Gris. L’écran d’accueil est une reproduction d’un tableau, L’île des morts d’Arnold Böcklin de 1886. Une série de tableaux, en réalité, qui a toujours et continue encore aujourd’hui de déchainer l’imagination avec beaucoup de légendes et d’histoires qui y sont associées. Saviorless propose une expérience à bien des niveaux. Narrative par la mise en abîme, graphique puisque l’intégralité du jeu a été dessiné à la main par l’artiste Josuhe Pagliery, l’un des deux concepteurs. Mais aussi au niveau du gameplay et du level design. Les niveaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas, évoquent tantôt les contes sombres d’une enfance en ruine, tantôt les explorations aériennes d’une ville en proie à des tourments que l’on ne voit pas forcément.Le trait très spécifique de Saviorless ne paie pas de mine au début, mais prend tout son sens au fur et à mesure de votre expérience de jeu. Et comme il n’y a que peu de contrôle, chaque petite variation prend une toute nouvelle dimension. De la même façon que les collectibles du jeu, des fragments d’une page déchirée, vous donnent certes plus d’informations mais ne sont pas indispensables à la suite de votre aventure.Dans les faits et manette en main, vous allez uniquement diriger Antar et le faire sauter avec A. B servira par moment à tirer/pousser des éléments. La flèche du bas et A vous permettent de passer d’une plateforme à celle qui est en dessous. Du très classique, certes, mais avec quelques micro-variations essentielles. Antar ne prendra aucun dégât de chute, mais il mettra une ou deux secondes à se relever d’une chute trop grande. Ce qui peut paraître anodin mais qui ne l’est pas dans le contexte de certains niveaux. Bien sûr, vous retrouverez aussi des énigmes environnementales dans Saviorless. Des leviers à actionner, des ennemis à vaincre uniquement grâce à l’environnement…
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