En 17 ans, date de sortie de la version PC dont le portage Switch est un portage fidèle, les techniques employées pour réaliser des jeux vidéo ont considérablement évolué. Si c’est plaisant de retrouver un jeu que l’on a apprécié il y a des années, il faut le reconnaitre, le jeu a pris un méchant coup de vieux, que ce soit graphiquement mais aussi au niveau du gameplay.
Un paramètre à prendre en compte pour tous ceux gardant des souvenirs nostalgiques qu’il va falloir remiser quelque peu au placard ainsi que pour les nouveaux venus, désormais habitués à des graphismes plus léchés, qui risquent de faire la fine bouche en découvrant le titre, d’autant que son démarrage est poussif. Bref, pour apprécier Jedi Knight 2, il va falloir lui consacrer quelques heures d’essai, soit un petit handicap alors qu’actuellement la liste des jeux « généreux dès le départ » est assez importante en cette période de l’année. Heureusement, le scénario et le respect des éléments clés de l’univers Star Wars sont bien présents, ce qui permettra de faire passer ce saut dans le passé plus facilement.
Kyle Katarn est devenu un simple mercenaire de la Nouvelle République, pour se couper de la Force et ne pas être tenté par le côté obscur. Cependant, son envoi pour une mission qui ne devrait pas normalement requérir sa présence le laisse songeur. Et ses craintes se confirment lorsqu’il reçoit des informations de Mon Mothma faisant douloureusement rappel au passé.
Il va donc devoir enquêter sur cette nouvelle menace rampante et à son corps défendant, devoir renouer avec son passé de Jedi. La colonie minière d’Artus Prime est tombé sous contrôle impérial ou du moins ce qu’il reste comme vestige de l’Empire, le nom de l’amiral Galak Fyvar est évoqué et surtout le nom du jedi noir Desann et de son apprentie Tavion.
Problème, l’armement de Kyle au départ est très léger, il va donc falloir le récupérer en cours de route. Pas de quartier donc, on va donc éliminer tous les Storm Troopers sur notre route, récupérer de nouvelles armes, débloquer quelques mécanismes pour activer/éteindre des dispositifs de sécurité, le tout accompagné de sa coéquipière Jan Ors, une battante spécialiste dans le piratage des installations de l’Empire, qu’il faudra protéger du feu ennemi pour ne pas compromettre le succès de la mission.
Kyle va devoir agir vite car si Desann prend le contrôle de suffisamment de cristaux artusians, il pourra faire construire en quantité des armures capables de résister aux sabres laser des Jedi, une menace beaucoup trop importante. Luke Skywalker, ayant la tutelle de l’Académie Jedi de Yavin 4 qui recevait les cristaux des mines d’Artus, est lui aussi conscient de ce danger (et on comprend pourquoi Mon Mothma a expédié Kyle pour régler le problème). Il est donc plaisant de voir quelques apparitions de personnes clés de la franchise officielle même si les cut-scènes ne sont pas très nombreux et surtout pas très inspirés graphiquement.
Commandes avec les manettes et résolution graphique d'un autre âge : que la Force soit avec toi !
Graphiquement, c’est très mitigé. On a du mal à reconnaître que c’est le moteur de Quake 3 qui est à l’œuvre, car les textures sont vraiment légères, certes lissées, mais clairement datées. Les premières missions ne sont donc pas vraiment impressionnantes et assez ternes au niveau des couleurs (on regrettera justement que le jeu soit globalement assez sombre au niveau luminosité).
Le jeu tourne correctement sur la Switch, notamment en mode nomade, le principal intérêt de ce portage, mais en version dockée, cela pique les yeux. Nous avons donc préféré y jouer la plupart du temps en mode nomade.
Un petit coup d’œil sur les commandes, qu'il va falloir apprendre à gérer, en particulier lorsque vous allez commencer à récupérer vos pouvoirs. Pas toujours simple pour passer d'un pouvoir à un autre, en particulier en combat.
Au niveau du gameplay, console en main, nous avons une visée gyroscopique qui nous rappelle un peu les combats permis par Splatoon 2, mais en revanche elle se montre légèrement imprécise et sans lock. Un petit coup de main est nécessaire (quelques tirs en plus) pour pouvoir dégommer à distance en pleine tête vos adversaires. Dommage, on aurait pu se la jouer discrète ou de type infiltration, il faudra la plupart du temps rentrer dans le tas pour en découdre.
L’IA n’étant pas d’un très haut niveau, vous n’aurez pas trop de mal pour faire place nette en étant touché au minimum, hormis lors des rencontres face à d’autres Jedi ou face à l’amiral Galak Fyvar. On enchaîne donc une aventure solo relativement linéaire pour arriver au but de cette aventure, où vous croiserez quelques Jedi noirs et pas mal de droïdes sondes.
Jedi Outcast mérite que l’on prenne un peu de temps pour observer le paysage car les niveaux, sans être très inspirés, sont parfois labyrinthiques. Des astuces pour passer seront bien souvent à regarder en hauteur et c’est pour cela que le jeu semble totalement optimisé pour cet usage nomade où vous balayerez le décor autour de vous avec votre console pour ne rien manquer dans la structure du niveau et surtout ne pas vous faire canarder par un sniper placé en hauteur.
Le jeu n’est pas simple à jouer et propose de nombreuses heures de jeu, entre nos premiers pas sur la planète Kejim puis toute la partie sur Artus Prime, avant de passer par Bespin et Yavin. Avec le temps, votre pouvoir de poigne augmentera, vous permettant d’affronter plus facilement les clones. Mais le graal étant bien évidemment de récupérer le sabre laser, la puissante arme jedi, qui remplacera fort avantageusement les autres armes.
Attention cependant, même si le maniement de votre sabre laser reste la partie la plus grisante de Jedi Knight 2 Outcast, la partie s’avère difficile et il faudra bien plus souvent prendre la fuite et vous déplacer au maximum, pour pouvoir porter les coups gagnants sans prendre trop de risque. Un moment, vous croiserez un AT-ST, ne cherchez même pas à entrer en combat face à lui.
Chaque passage vous alloue certaines à objectifs à compléter pour passer au niveau suivant.
Le jeu s’avère donc honnête en solo et relativement plaisant, même si la représentation visuelle s’avère assez anguleuse et qu’on aurait souhaité de plus grandes retouches pour coller au moins à des canons plus récents, en particulier au niveau des cinématiques.
On passe beaucoup de temps à explorer les niveaux pour dénicher une clé qui ouvrira un accès en général placé à l’opposé de votre position, on doit résoudre quelques énigmes et lors de notre arrivée au Temple Jedi de Yavin, on commence à récupérer nos pouvoirs Jedi (pouvoir de poussée, gain en vitesse et en saut, pouvoir de poigne pour prendre son adversaire au cou à distance à la manière de Vador et exercé une petite strangulation pas déplaisante).
En l’état, cela fait un bon jeu, daté, mais digne d’intérêt. Mais la plus grande déception pour les personnages ayant connu le jeu dans le passé, c’est l’absence de la partie multijoueur local sur Nintendo Switch. Une omission de taille qui grève fortement l’intérêt que l’on peut porter à ce Jedi Outcast.
Sur PC, il était possible de s’affronter à plusieurs (Jedi ou Sith), un mode vraiment choyé par les fans en manque de bons jeux Star Wars à l’époque permettant de pratiquer ce type de combat. Mais hélas, les versions consoles, déjà à l’époque des déclinaisons GameCube ou de la Xbox, avaient fait l’impasse sur ce mode et on ne peut qu’être désolé de constater que bien des années plus tard, aucun effort pour ce nouveau portage console n’a été effectué, tant sur Switch que sur PS4.
Pas de multijoueur local et donc pas de mode arène pour affronter des amis ou bots. Il est dit qu’il faudra attendre Jedi Academy en 2020 pour bénéficier d’une telle option, c’est donc une occasion ratée de proposer enfin une conversion console de qualité complète de Jedi Outcast.
Star Wars Jedi Knight II : Jedi Outcast est disponible depuis le 24 septembre 2019 sur l'eShop (pas de version physique) pour 8,99 €, ce qui reste mesuré au regard de sa durée de vie. Il nécessite 1240,47 MB pour s'installer et a été développé par Aspyr Média.
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