Test de Override Mech City Brawl : un mech ça va, deux mech bonjour les dégâts !
Le studio brésilien Modus a décidé de porter son jeu de combat de robots géants sur la console de Nintendo. De quoi satisfaire les joueurs déçus par Daemon X Machina ?
TestLe casting du jeu, composé d'une petite dizaine de robots seulement, se veut éclectique et à même de contenter toutes types de fans de robots géant. Ainsi, on pourra aussi bien choisir entre un proto-Optimus Prime qu'un Mecha-Licorne, en passant par des design de robots moins "badass".
Il y en a clairement pour tous les goûts, et avec la possibilité de les customiser avec les différents skins de base et à débloquer, difficile de ne pas trouver chaussure à son pied. On ressent quand même un style majoritairement enfantin, et c'est un élément qu'il faudra garder en tête.
Mon Mech à moi il me parle d'aventure !
Le jeu propose les classiques modes combat local et multijoueur libre, un mode tutoriel et entrainement, ainsi qu'un mode arcade qui ne porte pas vraiment bien son nom. Ce dernier est en effet un mode histoire, où il faut enchaîner les missions avec son Mech préféré.Notez qu'il sera donc impossible de changer de Mecha en cours de run, mais que malheureusement le scénario est lui globalement toujours le même. Ce dernier est plutôt bien pensé avec un choix de mission à la difficulté et aux récompenses différentes, donnant un petit côté rogue à l'ensemble. On peut donc rater certainement mission sans que cela ne bloque la progression. Il y a donc à la fois une volonté de ne pas frustrer le joueur tout en lui offrant un petit challenge.
Adopte un Mech !
Techniquement parlant le jeu propose certes des environnements totalement destructibles, mais à la modélisation un peu trop sommaire. Il est plutôt plaisant de se retrouver sur des cartes de lieux réels comme l'Egypte ou la Norvège, destinations souvent peu représentées, même on a plus l'impression d'évoluer dans un dessin-animé que dans un monde de jeu vidéo.Tout semble en effet fait de carton, et le moindre effleurement d'un élément de décor le fait exploser en morceaux. Visuellement cela n'impressionne donc pas du tout, et il aurait facile de rendre cet effet plus impactant. Les cartes sont dans l'ensemble assez petites avec de gros murs de délimitations, on se contentera que difficilement de cet aspect graphique qui fait tout de même très consoles 128bits.
Override Mech City Brawl n'est clairement pas un très beau jeu, et en mode portable souffre de chutes de résolution et de quelques ralentissements voire micro-freezes. Sa direction artistique reste générique au possible, et le style semble hésiter entre un monde de jouets ou un dessin-animé. Le résultat est très peu satisfaisant à l'écran même si on peut s'en contenter.
Une équipe de "Brawl" cassés
Côté gameplay, Override: Mech City Brawl rate le coche malgré de bonnes idées. Les robots possèdent tous leurs caractéristiques propres, quatre attaques spéciales et une attaque ultime, tandis que les attaques pieds et poings sont dissociées et attribuées aux gâchettes. Certainement inspiré par Pacific Rim, le jeu propose même de se partager le contrôle de chaque robot jusqu'à 4 joueurs.On nous offre donc la possibilité de sauter, dasher, bloquer et contrer, et même de ramasser des armes et bouclier sur le champ de bataille. Une liste de mouvements plutôt complète pour un jeu de mechas, même s'il faudra oublier la notion de combo. C'est un coup après l'autre, mais chaque mouvement de base peut-être chargé pour booster la puissance ou percé le bouclier ennemi.Seulement, une fois en jeu, on ne retrouve aucune des sensations que l'on est en droit d'attendre d'un jeu du genre. Les robots ne sont pas lourds, et au contraire même, ont tendance à glisser comme s'ils avaient des savonnettes sous leurs gros pieds de métal. La caméra souvent à la rue ne vient pas aider, et accentue même davantage le manque d'impact des coups.
Le lock était de son côté assez aléatoire, on aura tendance à rater nos coups. On sent bien que cela semble être une volonté de développement que de proposer un gameplay plus lent et volontairement imprécis, mais manette en main, cela ne donne rien d'amusant. Il aurait sûrement fallu revoir un peu sa copie, en dynamisant un peu le tout, ne serait-ce que légèrement.
Les développeurs semblent avoir chercher à reproduire la lourdeur de piloter un engin de taille gigantesque comme le montre les combats de Pacific Rim par exemple. Ainsi chaque coup met beaucoup de temps à se déclencher, sentiment renforcé dès qu'on essaie de les charger.
On est donc finalement très statistique et le tout donne des combats extrêmement mous. Il faut ainsi prévoir chaque action plusieurs dixièmes de seconde à l'avance, et on a l'impression de jouer au ralenti et avec de la latence. Définitivement, côté sensation, on repassera.
C'est la Mecha-fête !
On a donc ce sentiment de violence aseptisée, certainement pour convenir également à un plus jeune public. Le mecha design et l'habillage graphique trahissaient déjà un peu cette volonté de s'adresser avant tout à une audience de jeunes joueurs, et ce gameplay un peu flottant en est peut-être une autre conséquence. Le résultat est au final un jeu mou, ce qui risque certes de ne pas heurter leur sensibilité mais surtout de les ennuyer passer quelques parties.La donne sera tout de même différente lorsque l'on se frottera au mode multijoueur. Les rixes à plusieurs se révèlent beaucoup plus amusantes, notamment car tout le monde souffre de cette maniabilité imprécise. Son défaut principal en solo devient son atout majeur, à se demander si le jeu n'a pas été pensé comme cela à la base.
Le jeu devient tout de suite bien plus drôle. Pas amusant comme un Mario Party, mais plutôt comme un Octodad. Voir les joueurs se battre avec la maniabilité fera forcément rire, et il y a suffisamment de mise en scène lorsque l'on utilise un coup spécial, et surtout son attaque ultime, pour se moquer de son adversaire.
Cela ne sauvera clairement pas le jeu, car il existe bien d'autres expériences multijoueur plus convaincante sur Switch, mais à petit prix, cela pourra occuper une ou deux soirées entre amis.
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