Entre informatique et mythologie
The Land of Beneath Us, le titre du jeu, peut se traduire par les terres en dessous de nous. C’est justement dans un monde souterrain que se déroule le récit. Mais est-ce réellement dans la réalité ? Eh bien, on ne sait pas trop. Au lancement de la partie, le personnage nommé U.C.A., acronyme pour l’Ultime Collecteur d’ me, se réveille dans une espèce de salle blanche informatisée animée par un ordinateur. C’est votre seul compagnon et il vous explique que votre but est de retrouver la Créatrice.
C’est ainsi que démarre votre aventure et vous découvrez peu à peu un récit éthéré où on se demande où se déroule l’action. Est-ce réellement dans les entrailles de la Terre ou est-ce plutôt dans une espèce de métavers où l’U.C.A. ne serait qu’une IA ? Les personnes que vous croisez au long de la progression laissent planer le doute. Même l'antagoniste parle au passé des êtres vivants en indiquant implicitement plusieurs fois que les créatures que vous affrontez ne sont que des réminiscences et que le rôle de collecteur d’âmes est juste celui pour lequel vous avez été programmé par la Créatrice.
Le récit est très philosophique avec des interactions régulières entre le PC Central, l’antagoniste et l’U.C.A. qui amènent à la réflexion sur l’apprentissage autonome d’une IA. Ce qui est un sujet très d’actualité en ce moment. Pour un jeu de type rogue, la scénarisation très présente n’était pas attendue mais dans le bon sens du terme. C’est une très bonne surprise et elle vient clairement compléter des mécaniques de jeux très bien construites.
Du rogue hybride
The Land Beneath Us est un rogue like. On run, on meurt et on recommence à chaque fois dans des environnements à génération procédurale. Ce n’est jamais la même chose. Là dessus, il coche toutes les cases. Néanmoins il propose une petite subtilité, c’est qu’on ne recommence pas du début à chaque fois. Le titre propose une progression par palier. Une fois un niveau terminé on rentre au hub. On a notre petite avancée du récit. Puis on peut se lancer dans la run suivante en choisissant le prochain niveau. Si on échoue, on est juste bon pour recommencer mais juste celui-là. On est libre aussi de retourner dans les anciens, histoire de gagner des ressources. Beaucoup pourront se plaindre que cela n’est alors pas vraiment un rogue like et pourtant peu importe le niveau à chaque fois tout est généré de façon aléatoire. C’était la même mécanique que dans
The Last Spell.
N’en déplaise aux puristes, cela permet aussi de casser un peu la frustration et la répétition inhérente au genre. Au lieu de recommencer depuis le départ, on atteint un palier avec la satisfaction d’avoir avancé dans le jeu. Le challenge n’en reste pas moins élevé. On en parle plus bas. La salle blanche qui est le hub reste le point de départ central avec toutes les fonctionnalités d’améliorations. Il y a même une branche où il est clairement indiqué que si on développe ces pouvoirs précis, la fin du jeu s’en trouvera modifiée.
Pour arriver à la fin d’ailleurs, il faut d’abord explorer le monde d’Annwn avec ses différents secteurs composés de plusieurs niveaux. Chaque partie est divisée en trois étapes avec un boss à affronter à chacune d'elles. Entre les boss, on progresse de salle en salle avec des ennemis à éliminer. On ne peut passer à la suivante qu’après les avoir tous exterminés. Une fois cela fait, on peut choisir le type de pièce suivante dans laquelle on souhaite s'aventurer. On peut entrer dans une salle dont la récompense sera une arme au hasard ou une relique (c’est l’équivalent d’une pièce d’armure) octroyant un bonus, mais cela peut-être aussi une salle de trésor ou encore un marchand. Les possibilités sont nombreuses et variées renouvelant à chaque fois l’expérience.
Du grand tactical !
Il est temps maintenant de sauter à pieds joints dans l’action car le titre a mis les petits plats dans les grands avec des mécaniques ultra simples à prendre en main mais qui sont d’une rare profondeur au fil de la progression. Si vous avez joué à
Crown Trick que nous avons cité plus haut, vous allez vite trouver vos marques. Pour les autres, il faut visualiser un échiquier sur lequel U.C.A. et les ennemis se déplacent à tour de rôle. Vous bougez d’une case, les méchants bougent tous après vous. Vous attaquez au lieu de vous déplacer, cela compte quand même pour un tour. C’est comme aux échecs mais vous êtes seul face à tout le monde.
Face à l’adversité, vous trouverez de quoi vous équiper pour devenir une véritable machine de guerre. La variété des armes est très vaste. Si au départ on a accès à peu moins de dix modèles, rapidement on en débloque de nouveaux avec différents effets. On peut équiper jusqu’à quatre armes, une dans chaque direction cardinale, en haut, en bas, à gauche et à droite. Car se déplacer et attaquer se fait sur le même bouton. Vous voulez aller à gauche, vous appuyez à gauche. Vous voulez attaquer à gauche, c’est le bouton de gauche aussi. Les autres boutons servent surtout pour les autres actions comme passer son tour ou se téléporter.
C’est cela qui va être difficile à long terme, arriver à gérer toutes les options d’attaque, de défense et de déplacement en même temps. Tous les ajouts dans la jouabilité arrivent petit à petit et enrichissent énormément les possibilités. Arriver à lire et analyser totalement tous les éléments afin d’optimiser les capacités pour la run de son personnage relèvent d’un fort niveau d’analyse et de maîtrise. Quand vous avez quatre armes qui ont toutes des effets différents et complexes, il faut savoir les combiner. Il y en a une qui touche à trois case de distance par rapport à votre position sur l'échiquier en haut et au bout de trois touches, la quatrième déplace l’ennemi à côté du personnage. L’arme du bas touche l’ennemi adjacent en bas de vous et vous fait échanger de position avec lui. Celle de gauche repousse l’adversaire et celle de droite, quand vous achevez un ennemi, gagne un point, puis au bout de vingt points, s’auto-améliore. Il s’agit là que d’exemples mais il faut jongler en permanence avec l’arsenal et l’équipement, permettant de rendre la synergie de votre build encore plus puissante. Il y a d’autres éléments dont on ne parle pas volontairement mais ce qu’il faut retenir est que le gameplay est vraiment complet avec des possibilités quasi infinies.
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