Test de The Spirit and The Mouse : quand Pikachu débarque chez Ratatouille
Attention au coup de jus vintage qui souffle sur la Switch avec The Spirit and The Mouse (TS&TM) ou la sensation de revenir à l’ère N64 avec ses jeux plateforme-aventure amusants et gentillets.
TestUne exploration 3D qui fleure bon la nostalgie
Lancer TS&TM c’est rallumer sa vieille Nintendo 64 ou sa GameCube et partir à l’aventure dans un monde ouvert où grimper partout et se promener fait partie de l’expérience de jeu.L’originalité de cette exploration 3D se fait ici à hauteur de souris où forcément tout semble démesuré. Fort heureusement notre petite souris est bien agile et parvient à grimper sur les assises de chaise ou les marches d’escalier périlleuses. Ensuite tout est question de furetage et d’exploration pour dénicher les rebords de mur, les treillages à escalader pour atteindre les recoins les plus élevés et résoudre les quêtes.TS&TM est un jeu d’aventure qui nous plonge au cœur d’un gentil village baptisé Sainte-et-Claire, admirons là le jeu de mot, en proie à la déprime et le désarroi après qu’un terrible orage ait mis à mal le réseau électrique général.
Les conséquences n’en sont que funestes car tel habitant ne peut plus regarder sa série favorite à la télévision, telle autre est dans l’impossibilité de rédiger son mémoire la veille du rendu ou tel autre meurt de faim sans pouvoir préparer son souper.
Outre une réflexion sur notre dépendance manifeste à l’électricité et le désarroi qui nous anime lorsqu’on s’en retrouve privé, TS&TM est surtout un conte prônant l’altruisme et la générosité désintéressée d’une petite souris qui entend venir en aide à son prochain sans rien attendre en retour.
À la suite d’une rencontre fortuite avec un esprit électrique taquin envoyé sur Terre par un certain Créateur pour venir en aide aux âmes en peine, grâce à l’assistance de petits Kibblins tout jaunes et qui n’ont rien à envier à certains Minions des films d’animation en matière de bonhommie et d’humour, nous voilà esprit gardien apprenti à assumer les missions d’électricien sauveteur.
Un gameplay jamais difficile mais toujours varié
Le jeu consiste concrètement à se frayer un chemin parmi les allées pavées et le mobilier de jardins trop grand pour nos petites pattes de rongeur et arriver jusqu’aux vitres de ces humains dans le besoin. Après avoir écouté de quoi le problème retournait, on recherche les boitiers électriques rattachés à chaque habitation et on se met en quête des Kibblins égarés afin d’alimenter à nouveau le réseau.Le sel de l’aventure tient en deux aspects, le premier étant l’exploration. Le jeu n’est pas difficile et propose une balade paisible et exempte de tout danger, la ville étant littéralement et absolument vide et notamment d’ennemi. On s’amuse à se perdre et à essayer de trouver son chemin dans de grands quartiers parsemés de mille et un détails.Le second tient en les défis variés que propose le jeu une fois les Kibblins rattrapés. Des mini-jeux et énigmes s’enchainent alors, alternant les phases d’observation, de cache-cache, de mémorisation et de rapidité, de quoi enrichir un gameplay autrement un peu linéaire car les mouvements que notre petite souris connaît sont bien limités.
En effet celle-ci ne peut pas sauter, elle court, elle grimpe aux treillages, elle lance des décharges électriques et peut traverser les grillages une fois changée en boule électrique. C’est comme si le jeu souhaitait plus que jamais rester dans un réalisme intransigeant que seul viendrait rompre cette dose d’ampères reçues en introduction du titre. Un peu plus de folie et d’audace aurait été les bienvenues.
Une ode à la France et un conte pour les enfants
Naturellement pour le public français la découverte risque d’être moins exotique, encore que les plus citadins des joueurs seront peut-être un peu dépaysés avec cette ambiance de petite bourgade de région toute calme, avec sa place de village, son restaurant local et son cours d’eau paisible.Le jeu s’avère être surtout une ravissante et reposante carte postale pour le public étranger qui risque de succomber devant la quiétude et le raffinement mis dans les décors du jeu, même si la qualité graphique est loin d’être au firmament des capacités de la Switch.
À cela s’ajoutent les musiques instrumentales toutes aussi charmantes que discrètes et on le regrette ! Certains morceaux méritent en effet de dresser l’oreille et accompagnent avec délectation notre promenade très franchouillarde.Retour à l’histoire et le joueur s’apercevra vite que le jeu ne propose pas un contenu démesuré et c’est le moins que l’on puisse dire. Atteindre la fin de l’histoire ne prendra a priori pas cinq heures ou alors guère plus. Compléter le titre à 100% demandera un peu plus de temps mais on reste malgré tout devant une expérience qui mise sur une durée faible.
Pourtant est-ce un défaut fatal au jeu ? Tout dépend dans les mains de qui on le place. TS&TM s’avère être un parfait terrain de jeu pour le jeune public qui souhaiterait s’essayer à une expérience en 3D ouverte, sans craindre les dangers d’attaques incessantes ou d’une difficulté trop grande.Certes les cartes des quartiers que l’on traverse demandent un minimum de sens de l’orientation et d’attention pour s’y retrouver mais c’est justement sur ces obstacles que compte le titre pour gonfler sa durée de vie.
Dernier point qui montre que le titre souhaite capter toute l’attention des plus jeunes : l’intrigue. Celle-ci prône en effet des valeurs positives d’entraide, de coopération et de générosité.
Les quelques passages plus complexes et profonds de fin du jeu méritent à eux-seuls l’expérience et ne nous font pas regretter d’avoir été au bout de cette petite aventure qui pourrait s’achever le temps d’une longue après-midi, de la même manière que le jeu concentre son récit sur une seule nuit.
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