Test de Voice of cards: The Forsaken Maiden : Le retour !
La nouvelle aventure Voice of Cards arrive ! Et cette fois, c’est à travers les océans que les cartes vont vous embarquer.
TestSur les terres, comme dans les mers
Si vous l’avez raté, nous avions parlé de la sortie de Voice of Cards, premier du nom, dans un test. À l’époque, nous avions été emballé par le gameplay, les graphismes, ainsi que le parti-pris aussi marqué qu’innovant, du jeu. Qu’en est-il aujourd’hui ?Dans un archipel en déclin, le jeune homme que vous incarnez (à vous de lui donner un nom) construit en secret un bateau. Son but ? Quitter cette île vouée à disparaître et où la population semble résigner à se laisser sombrer. Il recueille Alva, une jeune femme muette, et une étrange peluche, qui lui révèle une mission tout aussi étrange : aller quérir les quatre prêtresses des quatre îles alentours pour empêcher l’archipel de couler. Vous voici donc partis à l’aventure !
Pareil, mais en différent ?
La légende dit qu’il existe une autre version de ce test, beaucoup moins bien écrite, beaucoup plus scolaire et beaucoup moins incisive. Cette ancienne version perdue dans les limbes d’internet laissait en réalité transparaître la réalité de ce jeu : c’est la même chose que Voice of Cards : The Isle Dragon Roars, mais en différent. S’ensuivait une liste des points communs, ainsi que des redites avec le précédent article, déjà cité plus haut.Forts de ses réflexions, nous avons reconsidéré les choses. Si l’on prend le titre pour ce qu’il est, The Forsaken Maiden est un excellent jeu. Un RPG qui joue sur le côté jeu de rôle sur table / jeu de cartes narratifs, un parti-pris encore quasi jamais vu en jeux vidéo… quasi parce qu’il s’agit du deuxième opus de la franchise. Mais d’autres questionnements sont alors apparus : pourquoi un nouvel opus alors qu’il n’y a que très peu de différences avec le premier jeu ? Pourquoi si vite (The Isle Dragon Roars est sorti en novembre 2021, The Forsaken Maiden en février 2022) ? Qu’attend-on vraiment d’une licence aujourd’hui ?
Commençons d’abord par un rapide résumé du gameplay, déjà détaillé dans notre précédent article.Le principe reste donc le même : vous dirigez un pion qui dévoile petit à petit les cartes à jouer qui composent l’univers et la map. Parfois, vous ferez des rencontres amicales ou non (sous la forme d’un « événement » ou d’une « attaque ») qui donneront lieu à de nouvelles cartes narratives. La voix off continue de commenter vos actions, tout en racontant l’histoire, pour notre plus grand plaisir. Les combats ont lieu sur une table en bois, cartes alliées contre cartes ennemis, au tour par tour.
La seule spécificité de ces affrontements relativement classique est l’ajout de gemme, que l’on récupère à chaque tour, servant de « mana » pour lancer des attaques puissantes. Si vous avez joué au premier, vous ne serez pas perdu. Si vous n’y avez pas joué (rappelons qu’il n’y a aucun lien entre les deux histoires et donc que ce n’est pas un problème), la prise en main est rapide, facile et plutôt ergonomique avec la possibilité de jouer avec les boutons ou en tactile.
Qu’en attend-on vraiment ?
Ce second jeu laisse entendre que Voice of Cards a trouvé sa voix et son ton. Humour tranchant, quelques réflexions bien senties, d’autres un peu plus méta fissurant le quatrième mur, The Forsaken Maiden se trouve être plus long que son prédécesseur, pour notre plus grand plaisir.Mais au-delà de cela, il interroge sur le concept même de licence, à l’heure où un simple DLC aurait pu permettre de prolonger l’aventure ailleurs. En effet, s’il y a longtemps, dans l’histoire du jeu vidéo, le fait de faire un jeu par histoire, sans liens entre elles, pouvait se justifier ; qu’en est-il en 2022, alors que les DLC se sont considérablement démocratisés et ne concernent plus nécessairement un « ajout à une histoire existante » ?En effet, l’absence de réelle nouveauté questionne. Bien sûr, on peut naviguer sur l’eau, ce qui agrandit considérablement les map. La durée de vie de ce nouveau jeu est plus grande aussi (alors que le prix est exactement le même que pour le 1er jeu). Alors qu’attend-on vraiment d’une licence ? Un copier-coller d’un premier jeu (aussi bon soit-il) qui permet de pérenniser la formule ? Des modifications et évolutions à chaque titre, justifiant par-là l’acquisition d’un nouveau jeu et non d’un simple DLC ? Ces interrogations restent largement présentes lorsque l’on teste The Forsaken Maiden.
Car il faut bien se rendre compte d’une chose : The Forsaken Maiden est de fait particulièrement accessible à tous. Pour les initiés, le tutoriel paraîtra un poil long, mais pour celles et ceux qui découvrent la licence, vous ne serez pas perdu une seule seconde. Le jeu d’équilibriste est délicat, mais ici parfaitement réussi. Reste la question de ce qu’on attend d’un second jeu d’une même licence.
Le bilan paraît donc mitigé : d’un côté, nous avons un jeu très intéressant, au gameplay accessible et innovant, à l’idée générale très réussie. De l’autre, un titre redondant, au gameplay qui ne se renouvelle pas par rapport au précédent jeu, ou alors de façon très minime, mais qui semble avoir appris et qui présente une aventure nettement plus longue. Vous vous en doutez, la délicatesse de la note de ce test réside dans ce double aspect et d’à qui on s’adresse. Sans être désagréable, le jeu souffre d’un effet de redondance pour qui a déjà connu l’aventure de The Isle Dragon Roars.
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