Un pitch typiquement japonais, abondamment utilisé dans de nombreux mangas et animes (coucou Ranma ½), permettant son lot de situations embarrassantes (c’est compliqué pour le jeune homme de s’habiller en fille, de se retrouver nu(e) dans les bains publics avec ses camarades féminins). Notons que tout est soft et que l'on joue surtout sur la gêne du personnage masculin.
La particularité de ces phases narratives, c’est qu’elles apparaissent sur l’écran de votre Switch n’ont pas comme des cinématiques mais sous forme de cases de bande-dessinée. Amusant quoiqu’un peu long parfois, on a l’impression de lire un petit manga nous narrant les mésaventures du jeune garçon et les relations qu’il installe avec un groupe de quatre filles musiciennes, chacune ayant sa propre personnalité bien marquée, dont il va intégrer le groupe pour en devenir le batteur.
En fait le corps de la jeune fille qu’il habite actuellement est la batteuse du groupe. Et petit problème pour lui, il n’est pas du tout musicien. Gros problème en perspective pour lui pour ne pas trahir sa véritable identité et qui se double de la menace extra-terrestre qui devient une sorte de battle musicale. Oui, vous avez bien lu, pour empêcher les extra-terrestres de détruire la Terre, le groupe de jeunes filles va devoir jouer diverses musiques endiablées, et à votre niveau, vous allez devoir aligner avec le plus de justesse possible des rythmes de base sur votre batterie, pour accumuler des points, les combos et la justesse de votre travail débloquant divers coefficients multiplicateurs.
Une histoire pas du tout crédible pour un sou, très japonaise et nous mettant dans la peau et le quotidien de jeunes filles, on peut dire que l’éditeur prend un sacré risque de publier ce jeu en Europe, car le pourcentage de joueurs potentiellement intéressés sur le papier par ce jeu risque d’être relativement faible. Quand on sait qu’au Japon le titre s’est pris globalement un four au niveau de ses ventes, on peut logiquement penser que c’est un test commercial. Alors est-ce un étron ? Non, et si on met de côté son univers abracadabrant et un rythme un peu lent dans le déroulement de l’histoire via la succession des cases, n’oublions pas que c’est d’abord un jeu musical, encore assez peu représenté sur la Switch, qui ne nous oblige pas à suivre un rythme précis en tapant sur l’écran de notre Switch mais qui simule une batterie en agitant avec nos mains nos Joy-Con. Une sensation étrange et finalement assez amusante.
ça c'est du public ! Un gros clin d'oeil à Splatoon !
Un jeu assez ouvert pour les non musiciens
Soyez rassurés, même si vous n’avez jamais fait de batterie, le jeu n’est pas punitif. Certes, des enchaînements corrects sont synonymes de gains de points élevés, utiles pour vaincre lors de certaines battles au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, mais un certain nombre d’erreurs ne plombent pas notre partie d’autant que l’on ne demande pas des reproductions exactes de séances d’entraînement mais plutôt une interprétation de tout ce que vous pourrez apprendre ou imaginer en suivant le rythme.
Oui, le jeu permet de créer ses propres enchaînements au cours de la battle, et si cela sonne bien, cela déclenchera aussi des combos de points. Il n’y a donc pas de notes affichées à l’écran, un choix totalement voulu par l’équipe et dont le producteur Tak Fuji s’était expliqué il y a quelques mois auprès de 4Gamer, à vous d’interpréter votre partition étudiée comme s’il s’agissait d’un concours de musique.
Évidemment, on ne va pas faire n’importe quoi sinon ce serait une cacophonie. Vous avez la possibilité de vous entraîner en solo (intéressant au départ pour ne pas paraître trop nul) sur différents styles (quelques enchainements rythmiques représentés plus classiquement par des points bleus et des points rouges, le bleu représentant les mouvements à effectuer avec votre Joy-Con gauche, le rouge symbolisant le Joy-Con droit), puis de vous entraîner avec le reste du groupe.
Un peu désorienté au départ par ce démarrage très manga, ces phases de jeu où l’on simule avec ses mains un jeu de batterie se révèlent assez amusantes et nous motivent pour progresser. D’ailleurs, autour de vous, les personnes qui vous regarderont jouer auront rapidement envie de s’y essayer.
Chaque fin de battle, un panneau indique votre performance et vous donne quelques conseils sur votre façon de jouer. Honnêtement, nous avons été plusieurs à tester le jeu suivant des manières totalement différentes et on a obtenu souvent les mêmes remarques.
Une vie quotidienne d'ado entre promenades et réseaux sociaux.
Il n'y a pas que le combat contre les aliens qui rythme votre quotidien, vous allez devoir apprendre à vivre comme une fille, en prenant le temps de rencontrer le reste de l'équipe, de vous lier d'amitié de manière plus prononcée avec certaines. Ainsi sur une carte, vous aurez accès à différents lieux mais tout ne sera pas une simple promenade pour le plaisir car il y a de la stratégie derrière vos déplacements. En effet, vous avez une certaine quantité de temps sous la forme de coeur à dépenser pour réaliser les activités, certaines en consommant plus que d'autres (et il ne faut pas oublier d'inclure vos temps de répétition dans ce quotat).
Selon les lieux vous allez glaner des points pour augmenter vos différentes compétences. Plus vous étendrez vos capacités, plus vous pourrez enchaîner les bonus de points lors de vos battles, vous serez également moins sensibles aux attaques, chacun des 5 axes débloquant des trophées à partir de certains paliers de points acquis. Il faudra être stratégique car certains lieux vous feront gagner des points dans une ou deux catégories et parfois vous en fait perdre dans une troisième.
Si l'impact du développement de votre arbre de compétences est peu sensible sur le gameplay durant les premières battles, vos combos débloqués commencent à devenir nettement plus précieux en cours du jeu, surtout si vous avez du mal à être performant dans les rythmes.
Kia à la chevelure rose aurait toute sa place dans les X-files en voyant des conspirations un peu partout. Elle fait également un peu penser au personnage d'Abby dans la série NCIS.
Si effectivement ces rencontres permettent de jouer un peu plus les relations entre les personnages, c'est tout de même très lent à se mettre en place et on reste avec des personnages assez stéréotypés. La plus grande déception se trouve peut-être au niveau des échanges téléphoniques où via un semblant de réseau social vous n'êtes amené que ponctuellement à donner votre avis pour influer un peu les prochaines actions.
Un gameplay tout de même assez répétitif.
Gal Métal souffre selon nous de deux défauts : une difficulté à entrer dans une histoire abracadabrante avec des personnages manquant un peu de charisme et surtout pas mal de temps mort entre les battles. La narration de type manga par case ne vole pas haut, c'est lent, on attend vraiment les combats. Alors au bout d'un moment, on enchaîne les phases de répétition en studio en solo ou avec le groupe pour tenter de s'améliorer dans la maîtrise de certains rythmes. On aurait aimé un peu plus d'humour entre les personnages, un graphisme vraiment plus travaillé au niveau des monstres et un peu plus de variétés musicales.
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