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Yomawari: The Long Night Collection Disponible sur Switch depuis le 26/10/2018
Test de Yomawari: The Long Night Collection (Switch)

Test de Yomawari: The Long Night Collection : peur sur la ville

Toujours très prolifique sur Nintendo Switch, l'éditeur américain NIS America continue de nous livrer quelques portages d'anciens titres entre deux nouveautés. Voilà donc venir Yomawari: The Long Night Collection, une compilation de deux titres sortis entre 2015 et 2017 sur Playstation 4.

Test
A l'instar de The Liar Princess and The Blind Prince, le projet Yomawari est né du concours interne organisé par le studio nippon Nippon Ichi Software durant lequel les employés eux-mêmes soumettent de nouvelles idées qui auront peut-être la chance d'aboutir un jour. Et dans le cas de Yomawari, cela a payé puisque le titre a même connu une suite sortie deux ans après le jeu original. Et avant d'envisager un troisième épisode, voilà que NIS America s'est décidé à nous offrir une petite séance de rattrapage sur Switch, tout juste avant l'arrivée d'Halloween.

Deux nuits en Enfer

Plus qu'un jeu donc, Yomawari se décline sur Nintendo Switch sous forme de compilation regroupant Yomawari: Night Alone et Yomawari: Midnight Shadows sortis respectivement en 2015 et 2017 sur Playstation 4 et PS Vita. Deux titres atypiques qui optent pour des graphismes en 2D dans un style rappelant rapidement l'essentiel des productions de Nippon Ichi Software, mais dirigé cette fois-ci par Yu Mizokami. Un travail essentiel basé sur le contraste d'une patte graphique mignonne envoyant l'héroïne "kawai" et son sac à dos lapin au milieu d'une nuit horrifique rythmée par le sang (du personnage principal donc) et les cris (les vôtres).
Vous l'aurez compris, l'aspect sympathique de la franchise n'est qu'un leurre, voué à mieux vous surprendre pour finalement faire transformer une expérience de jeu qui s'avérait plutôt tranquille, en vrai cauchemar ludique. C'est au coeur d'une ville typique du Japon urbain que nous suivons plusieurs héros, une jeune fille dont le nom n'est jamais évoqué pour l'épisode originale Night Alone, et un duo d'héroïnes pour Midnight Shadows.

Dans les deux cas, c'est une disparition qui est à l'origine de l'aventure avec d'un coté une soeur et un chien perdus, et de l'autre un compagnon de route disparu. Deux points de départ qui mènent au même résultat : le commencement d'une nuit sans fin perturbée par l'apparition de monstres issus du folklore local.

La mort aux frousses

Idéalement, il vaut mieux débuter cette doublette de titres par Night Alone qui a amorcé la série et ainsi partir sur Midnight Shadows ensuite pour bénéficier de ses quelques nouveautés bienvenues, plus d'ordre pratique que révolutionnaires. Les récalcitrants pourront toutefois faire le cheminement inverse s'ils le désirent puisque les trames scénaristiques sont totalement séparées. Night Alone de sont côté vous met dans la peau d'une jeune fille dont le nom n'est jamais mentionné. En même temps, cette première aventure vous isole rapidement, privilégiant donc les monologues pour faire avancer l'intrigue.
Côté jeu, on se retrouve à progresser dans une ville relativement ouverte, dans laquelle un bon nombre de chemins sont accessibles, et lorsqu'ils ne le sont pas, c'est afin de vous orienter un minimum vers votre but. La taille de la carte est plutôt généreuse, mais ne devrait pas non plus devenir un vraie casse-tête, d'autant qu'elle se dessine dans votre inventaire au fur et à mesure que vous arpentez les rues sombres.

Pour faciliter la progression, des statues de Jito sont également éparpillées pour effectuer une sauvegarde, mais également pour vous permettre de vous téléporter à une autre statue déjà découverte précédemment. Attention néanmoins, à l'image de la série Resident Evil et ses tampons encreurs, il faut récolter des pièces de 10 yens pour sauvegarder, sans quoi vous serez condamner à explorer jusqu'à en trouver, ou finir un chapitre. Entre deux, on récupère divers objets - représentés par un point scintillant - afin de résoudre des énigmes, le tout dans un anglais assez basique.

Eternal Darkness

Car la série Yomawari se décline en chapitres afin d'offrir de temps en temps un peu de répit au joueur, continuellement mis en alerte autrement. Ceux-ci sont généralement assez courts, mais voit assurément un nombre de morts conséquent avant d'être terminés. Car l'univers de ces deux jeux est particulièrement meurtrier.

Il s'inscrit dans le folklore japonais avec ses Yokai, bien loin des esprits malicieux de Yokai Watch. Ici, les esprits vous tuent en un seul coup, et ne sont généralement aperçus que dans le faisceau de votre lampe-torche, ne vous laissant parfois que peu de temps pour vous retourner et prendre vos jambes à votre cou. Certains font échos à des figures emblématiques qui sont parvenus à franchir les frontières de l'archipel. Les adeptes de films d'horreur trouveront par exemple une réplique de Sadako, ce personnage particulièrement flippant apparu dans The Ring, qui l'est tout autant ici.
Yomawari: The Long Night Collection - A Sinister Encounter (Nintendo Switch)
Et le titre de Nippon Ichi Software ne se contente pas de faire appel à nos peurs enfouies en les posant tout au long de ces deux aventures, le studio japonais ajoute un petit grain de folie dans sa manière de distribuer certains éléments. A divers instants du jeu, l'interactivité ludique dépasse le cadre habituel et vient s'insérer parfois jusque dans les menus du jeu pour amener l'épouvante là où on ne l'attend pas du tout. De même, l'araignée qui vient tisser sa toile sans prévenir sur l'écran et les battements du cœur qui s'accélère subitement viennent apporter un peu plus d'inconfort au joueur qui désespère de ne pas avoir quelques minutes de répit.

Une ambiance particulièrement réussie donc qui rappelle parfois Eternal Darkness, ce jeu GameCube développé par les Canadiens de Silicon Knights devenu mythique par ses trouvailles et surtout sa capacité à perturber le joueur, même aguerri. Dans Yomawari, on sursaute régulièrement pour de bonnes raisons, mais on se surprend également à y aller sur la pointe des pieds et à se méfier d'un vulgaire sac en plastique porté par le vent.

Histoire d'anticiper un peu les pièges posés par les développeurs, un système d'endurance est également présent, dans les deux jeux, et permet de savoir si un danger est à proximité ou non. Lorsque c'est le cas, la peur s'empare du personnage et l'empêche alors de courir sur de trop longues distances. De quoi décupler la panique quand l'héroïne est pourchassée par un monstre, souvent aussi rapide qu'elle.
Yomawari: The Long Night Collection - Announcement Trailer (Nintendo Switch)
16/20
Plutôt radine en la matière, la Nintendo Switch voit débarquer un excellent jeu d'horreur. Disposant d'un budget à l'échelle du petit studio Nippon Ichi Software, Yomawari a su surmonter des contraintes pour finalement apporter un vrai vent de fraîcheur au genre. Un titre à réserver aux joueurs en mal d'émotions fortes, et sous forme de compilations regroupant les deux jeux de la série sortis jusqu'ici, il n'y a pas besoin de réfléchir longtemps avant de passer du côté obscur de la peur.
Commentaires sur l'article

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gurtifus
Ca à l'air sympa mais est-ce qu'il vaut vraiment les 40 euros demandés ?
buckk
Au final on a deux jeux pour le prix d'un lors de leur sortie sur consoles Playstation. C'est un bon prix à mon sens, après tout dépend de la bourse de chacun, surtout en cette période de fin d'année.
Gatchan
Merci pour ce test :) Cela m'a bien donné envie d'y jouer.
Le tout dernier PNCAST
PNCAST novembre 2024
16 /20

L'avis de Puissance Nintendo

Finalement, les standards de l'horreur ne sont pas tout à fait établis. Avec Yomawari, les codes se trouvent plutôt du côté de l'industrie du cinéma que de celle du jeu vidéo finalement, avec des moments de flippe que vous n'êtes sans doute pas prêt d'oublier.

Jouabilité
A croire que la jouabilité est volontairement compliquée par moment, histoire de multiplier le stress par dix-huit. Pas de grosses carences, mais avoir opté pour une fausse 3D isométrique et ses déplacements en diagonales donnent du fil (et des Joy-Cons) à retordre face à une horde de monstres.
Durée de vie
Quelle bonne idée d'avoir compilé les deux titres sur une seule et même cartouche. En multipliant deux durées de vie plutôt faible par deux, on en arrive à obtenir une durée de vie tout à fait correcte qui vous tiendra un minimum de 15 heures au total devant l'écran. Si vous n'avez pas succombé avant.
Graphismes
Difficile de juger les graphismes en tant que tels. La direction artistique fait le boulot, et contraste avec l'horreur de l'ensemble en parallèle.
Son
La bande-sonore colle avec l'esthétique du titre. Au final, on retient les bruits inquiétants et les battements de coeur parfois hyper stressants. Le minimum, mais déjà amplement suffisant.
Intérêt
Franchement original, Yomawari: The Long Night Collection est un titre incontournable pour qui aime se faire peur. Bémol pour les autres, le titre de Nippon Ichi Software n'est pas à mettre entre toutes les mains, surtout si vous êtes cardiaque.
Ergonomie
Casque, mode nomade, dans le noir. Voilà le combo que le joueur devra adopter pour se mettre dans les meilleures conditions. Etonnamment, le jeu lui-même vous conseille de jouer toutes lumières éteintes et de ne pas détourner votre regard une seule seconde de l'écran pour jouer de façon optimale.

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