Fausse note au départ
N’ayant pas de micro à la base, nous nous sommes tournés vers l’application Let’s Sing, la toute dernière version compatible avec cet opus Queen. Eh bien, soit nous n’avons pas compris un réglage au départ, mais aucun de nos deux téléphones Samsung sous Android n’a pu faire tourner correctement l’appli. Nous avons pourtant fait attention d’être sur le même réseau que la console comme indiqué, l’appli charge, on sélectionne notre smartphone dans le jeu et rien ne se valide. Nous avons eu beau refaire plusieurs fois la manip en entrant le code que l’on nous demandait d’entrer, rien… Bug de jeunesse ? Grosse déception à notre niveau et pour éviter d’autres problèmes, on s’est commandé un kit de deux micros USB. Trois jours après, réception, on branche, cela marche nickel du premier coup ! Pour info, nous avons investi dans un pack de deux micros USB de marque Lioncast, clairement indiqué compatibles Switch, équipés de 2,95 m de câble, soit largement suffisant dans notre situation.
Le logiciel propose une playlist de qualité : trente classiques du groupe période Freddy Mercury (Queen a continué à exister ensuite mais ce ne fut plus jamais la même chose, même si The Cosmos Rocks s’écoute correctement), dont les tubes incontournables que sont « Bohemian Rhapsody » (un top mais clairement difficile), « One Vision », « Don’t Stop Me Now », « We Will Rock You », « We are the champions », « Another One Bites The Dust », « Radio Gaga »,« I Want To Break Free », « Show must go one » (pas facile celui-là).
La playlist complète ci-dessus montre bien qu’il manque quelques titres au potentiel intéressant, mais c’est déjà pas mal, même si certaines chansons ont moins leur place en version karaoké comme « Innuendo » qui aurait mérité d’être remplacé par « Hammer to Fall », il manque aussi un « Too Much Love Will Kill You » ou un «'39 » avec son côté country qui aurait pu être très amusant. D’autant que lorsque les clips des chansons existent, nous les avons en fond d’écran (par contre la qualité vidéo est parfois digne d’une VHS, on retrouve mieux sur YouTube). Certains clips sont clairement mémorables et décalés.
Pas de changement de la formule
Let’s Sing, c’est un peu comme Just Dance, les épisodes se suivent et se ressemblent fortement. Comme nous avions personnellement manqué quelques numéros, on a donc bien apprécié le titre pour ce qu’il est. Mais le passage d’un ami à la maison juste avant durcissement du confinement, ayant deux Let’s Sing, nous a confirmé que malgré un opus dédié Queen, les développeurs s’étaient contentés d’un copier-coller de tout ce qui existait sur les derniers opus. Bref, pas de personnalisation Queen, les avatars tentant légèrement de se travestir en ersatz des membres du groupe, mais de manière bien trop légère. Les fans de la franchise retrouveront leurs marques immédiatement, les petits nouveaux attirés par Queen apprécieront l’ergonomie du jeu, ceux qui espéraient un peu de changements grâce à l’univers flamboyant du groupe seront déçus.
Alors, qu’avons-nous au sein de ce jeu de Karaoké ? Eh bien déjà un mode classique Karaoké, pour chanter seul ou en duo. L’interface est claire et le texte est très lisible, il se détache bien sur les images (bon on est rarement à 10 mètres de l’écran pour y jouer). Le plaisir est là, on enchaine les titres. Par contre, pour la réalisation de ce test, pas de possibilité de capturer l'écran en cours de jeu, cela faisait un petit moment que nous n'avions pas rencontré cette lacune sur la Switch. On a dû dégainer les smartphones en jouant à tour de rôle, à défaut de pouvoir les utiliser en micro.
Après quelques essais, on a tenté le mode Feat. Ici, ce n’est pas la meilleure performance d’un chanteur qui est pris en compte, mais plutôt l’harmonie pour bien chanter ensemble ou avec Freddie. Ma voix de casserole a dû être isolée pour certains titres (une petite difficulté pour monter dans les aigus, ce qui pose problème pour certains titres Queen, j’attends avec impatience le jour où nous aurons un épisode dédié à Marvin Gaye ou à Barry White). A nouveau, le résultat est globalement plaisant, avoir un micro dans les mains aidant.
Nous sommes passés rapidement sur le mode « World Contest », il reste un peu de travail pour envoyer des scores dignes d’intérêt en ligne et on se disait qu’avant de challenger quelqu’un en ligne, on allait déjà prendre toutes les personnes sous notre main. En revanche, gros coup de cœur pour le mode « Mix Tape 2.0, qui enchaine certains titres à la manière d’un Medley, nous avons connu quelques fous rires pour cause de passage d’une chanson à une autre avec une tonalité pas du tout raccord.
Le mode Let’s Party est celui qui devrait permettre de ressortir ponctuellement le jeu du placard (à notre niveau de le relancer depuis la carte mémoire) car il permet une opposition entre deux équipes (jusqu’à quatre de chaque côté, mais avec les restrictions actuelles liées au COVID, impossible d’avoir autant de personnes sous la main pour le moment), en se passant le micro lors du morceau suivant. Le mode parfait pour une soirée pyjama entre les jeunes, les anniversaires, ou les repas de famille. qui vous proposera d’échanger vos meilleurs scores en ligne.
Il reste le mode Jukebox si l’on veut tranquillement s’installer dans le canapé pour visionner juste les clips, mais comme indiqué précédemment, les images ne sont pas remasterisées HD et accusent pour certaines une forte granularité. Et possédant la plupart des albums en SACD, la qualité audio (qui reste tout à fait acceptable pour un jeu de karaoké) est loin d’être un master Hifi.
On n’est pas dans la même gamme de prix, la Switch déjà n’a pas les qualités audios pour sortir du son en une qualité hifi et pour faire rentrer les trente titres avec leurs clips, il fallait bien une petite compression. En attendant, cela reste satisfaisant, mais pour pouvoir profiter de tous les titres, il vous faudra jouer un petit moment pour débloquer chaque titre dans ce mode jukebox.
Quelques failles
Sans revenir sur la redite de l’interface par rapport aux précédents opus, il y a le problème de l’appli qui semble un peu capricieuse sur certains portables (pas de souci sur l’iphone de l’ami de passage, mais nos deux Samsung, à ce jour, ne sont toujours pas pris en compte correctement).
Toujours au niveau technique, une petite restriction que nous avons notée pour la version Switch, par rapport à la version PS4 (mais la Xbox One est au-même niveau que la Switch pour cette restriction). Alors que la PS4 peut être jouée avec un maximum de 4 Smartphones ou 2 Micros-USB + 2 casques micros (les micros SingStar sont pris en compte), la version Switch est plafonnée à 2 Micros-USB + 1 casque micro (pas de mention des micro SingStar) mais peut tout de même accepter 4 smartphones. Étrange restriction. Le micro sorti pour la Wii U semble être pris en compte (un test rapide d’emprunt).
La faille la plus notable reste sur le gameplay (mais existait déjà auparavant sur les précédents opus). Toutes les chansons étant en anglais, on angoissait un peu sur la prononciation. Mais finalement Let’s Sing ne vous juge pas sur votre articulation, mais surtout sur votre rythme et la hauteur de votre voix. En clair, vous pouvez raconter n’importe quoi ou faire des lalala, si vous êtes dans le rythme et dans la bonne tonalité, c’est tout bon ! Cela rend donc le jeu très ouvert pour lancer les apprentis chanteurs, mais on aurait aimé un petit réglage de difficulté pour prendre en compte la qualité du chant. Faire semblant de chantonner est un peu dommageable, Let’s Sing se montre ainsi assez permissif.
Intérêt du titre ?
Son plus gros intérêt, c’est d’être centré sur un groupe connu. Même si on n’est pas tous fans du groupe Queen, on peut arriver à attirer du monde sur quelques chansons. On a trente titres qui permettent d’embrasser une bonne base du répertoire, ce qui est un plus par rapport aux éditions annuelles où l’on ne peut compter, selon son goût personnel, que sur quelques titres pour se mettre d’accord. On espère un jour obtenir une version autour d’un artiste français (Pagny, Bruel, Sardou ou Johnny auraient tout de même un gros potentiel).
Pour un achat ciblé, cette édition Queen est intéressante. Pour les possesseurs d’anciens épisodes de Let’s Sing, comme il n’y a pas de modification de la formule, on aurait pu le proposer sous forme de DLC. Un reproche que l’on adresse également à Just Dance, dont la formule annuelle mériterait plutôt une vente sous forme de DLC au lieu d’aligner les titres indépendants à chaque fois.
Queen restant un groupe populaire dans le temps, ce Let’s Sing Queen devrait mieux vieillir dans le temps par rapport aux compilations habituelles. En version digitale, le jeu vous coûtera 39,99 € et nécessitera 3408 Mo pour s'installer. En version physique, vous pouvez actuellement vous le procurer un peu moins cher (moins de 33 €) en version standard et à 59,99 € si vous souhaitez mettre la main sur l'édition regroupant deux micros fournis. Une édition intéressante si d'aventure vous n'êtes pas déjà équipé et que votre smartphone se montre récalcitrant avec l'application. De toute manière la prise en main d'un micro nous paraît tellement plus naturelle que de chanter dans son smartphone sur ce type de jeu.
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