Test de Mario & Sonic aux JO de Tokyo 2020
Mario et son éternel rival Sonic sont de retour dans un jeu d'autant plus important pour Sega qu'il nous fait découvrir Tokyo. Quand on joue à domicile pour les Jeux Olympiques, on se doit de mettre les petits plats dans les grands. Sega mérite-t-il une médaille d'or pour cette version 2020 de la célèbre franchise ? On vous dit tout dans ce test !
TestJO de Tokyo 2020 : Sega joue à domicile !
Il n’en fallut pas moins pour un SEGA en recherche d’identité depuis l’arrêt de son activité hardware en 2002 puis son rapprochement avec Sammy en octobre 2004, pour que ce succès devienne une franchise à part entière et que depuis, les Jeux Olympiques d’été n’ont jamais plus fait l’impasse, tous les quatre ans, sur les différentes plateformes de la firme de Kyoto. Avec plus ou moins de succès faut-il quand même l’avouer. S’il est vrai que la qualité des épisodes s’est dégradée d’abord avec Londres 2012 et son mode solo incompréhensible et soporifique, que dire de l’unique épisode Wii U et des jeux de Rio 2016, qui marquait vraiment le pas sur le fun de la saga, et accouchait d’un titre sans âme avec un gameplay très étonnant quant aux épreuves en équipe.Si l’impasse faite, en se privant d’un opus de la franchise lors des derniers jeux d’hiver, semblait sonner le glas de la saga, on s’est même demandé si SEGA avait toujours la main mise sur la précieuse licence aux cinq anneaux. Quel ne fut pas notre étonnement quand la même firme nous dévoila au printemps dernier qu’un Mario & Sonic aux JO de Tokyo 2020 était bien en chantier sur Switch, mais qu’en plus il sortirait avec près de 9 mois d’avance sur l’évènement sportif le plus important de la planète. Cela peut sembler être de prime abord une très bonne idée sur le plan marketing, avec un Party Game qui pourrait s’avérer assez vendeur en cette période de Noël, avant de connaitre une seconde carrière avec les traditionnels achats compulsif au moment des Jeux Olympiques, en août 2020.
Et SEGA a en plus une lourde tâche : être le porte-drapeau vidéoludique d’une compétition qui se joue pour eux à domicile. Nous l’avions vu lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Rio, qui mettait en scène notamment Mario. Le Japon, qui accueille la compétition pour la seconde fois, veut mettre en avant son patrimoine et le jeu vidéo en fait clairement partie. Et c’est la chose qui attire le plus l’œil dans le jeu, que ça soit par sa cinématique, mais surtout par son mode solo. Le patrimoine tokyoïte, les différentes enceintes sportives mais également les lieux les plus emblématiques de la capital prennent autant de place dans le jeu que les épreuves sportives en elles-mêmes. Aussi bien que nous ne sommes pas que dans un Party Game, mais aussi dans une vraie succursale de l’Office du Tourisme de Tokyo avec moult anecdotes sur la culture et les fiertés japonaises, qu’elles soient culturelles, industrielles ou architecturales.
Un jeu généreux en épreuves... et en bavardages !
Le mode histoire, qui propose notamment de jouer dans un cadre scénaristique à l’intégralité des 45 épreuves que propose le soft, est également l’occasion de nous proposer une ode à la capitale japonaise jamais vue jusque là dans un opus de la série. A tel point que cela fait presque trop de bla-bla dans la dizaine d’heures que vous proposera la story au total. En effet, les bonnes idées que nous énumérerons après souffrent par rapport à cette montagne de dialogues que vous devrez vous farcir au cours de votre partie. Ils parlent vraiment trop pour un scénario que ne révolutionne pas la narration habituelle des deux franchises représentées dans Mario et Sonic aux Jeux Olympiques.Car si l’histoire peut être parfois assez drôle avec sa présentation assez originale, il faut quand même avouer que l’aspect parfois nian-nian des dialogues, les divers allez retour, les temps de chargement afférents à ceux-ci, ou encore la vitesse d’affichage nous font parfois décrocher de l’objectif réel, et vient surtout gâcher les efforts notables portés à cette nouvelle mouture de la franchise. Car oui, après 12 ans à végéter, Mario et Sonic aux jeux de Tokyo a fait un réel effort d’évolution avec la volonté de vouloir surprendre et d’être un peu plus généreux dans son contenu, avec quelques maladresses par moment, de belles idées par d’autres, mais ce qui est sûr, c’est que l’on sent la volonté de faire bonne figure et d’être généreux avec les fans.
Un voyage dans le temps jusqu’en 1964
Tout commence donc par Mario et Sonic qui visite la capitale nippone. Malheureusement, les vilains emblématiques des deux univers respectifs, alias Bowser et Dr Eggman, vont leur tendre un piège qui va mal se dérouler pour nos quatre protagonistes, ainsi qu’à Toad en victime collatérale de cette rivalité que ne cesse de durer. En effet, alors qu’ils trouvent une console rétro, celle-ci se réveille et aspire nos héros et antagonistes dans un univers parallèle : les voilà tous les cinq revenus aux JO de 1964, les premiers en Asie, déjà à Tokyo. Et comment marquer la différence entre 2018 et 1964 ? Les développeurs ont eu la grande idée de matérialiser le passé par un style graphique 8 bits du plus bel effet appliqué aussi bien à la map qu’aux personnages qui reprennent leurs traits du premier Super Mario Bros pour Mario, Bowser et Toad et des Sonic Master System pour Sonic et Dr Eggman.Les jeux 8 bits représentent un nombre total de 10 épreuves plus cinq en bonus couvrant un ensemble hétéroclite de compétitions allant du 100 mètres au saut en longueur en passant par des épreuves de canoë, de volley, de tir, ou encore l’emblématique marathon matérialisé pour la première fois en format vidéoludique. Ces épreuves, qui se rappelleront au bon souvenir des nostalgiques des International Track & Field de l’époque 8 bits, sont la GRANDE idée de cette nouvelle mouture de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques. Avec un gameplay très souvent bien pensé, une ambiance sonore midi réellement émouvante pour peu que vous ayez joué aux jeux de l’époque, mais aussi sur le plan de la colorimétrie qui rend un aspect moderne et festif appréciable dans le jeu.
Le tout est une pure réussite qui apporte de la fraicheur à la franchise qui commençait grandement à en manquer. Elle a aussi le mérite d’allonger le nombre de mini jeux disponibles afin de couvrir un maximum d’épreuves de la compétition. Il est vrai qu’en faisant basculer des épreuves telles que le volley-ball, le 400m haies, le tir ou une épreuve de saut dans les jeux « rétro » cela laisse de la place pour de nouvelle épreuves et plus de variété pour les épreuves en 3D. Car, pour reprendre le débrief du mode histoire, vous allez faire des aller-retours dans le temps entre les jeux de 2020 et ceux de 1964. Le but des autres personnages tels que Knuccles, Luigi, Peach, ou Amy sera de sauver Mario et Sonic afin de les ramener dans le monde contemporain. Et le but dans tout ça sera d’engranger dans le présent et le passé un maximum de médailles d’or pour pouvoir sortir nos héros de ce guêpier.
Vous aurez compris que toute cette histoire n’est que prétexte pour faire le tour complet des épreuves olympiques que propose la cartouche et permettre à tout à chacun de s’amuser sur le jeu sans forcément avoir un ou plusieurs amis à portée de main. Si l’intention est louable et que la proposition possède un charme notable, Il est tout de même dommage que le mode histoire possède un gros problème au niveau du rythme. En effet sur les 6-8 heures qu’il vous faudra pour en faire le tour, une grande majorité du temps consiste à se farcir une montagne de dialogues qui finit inlassablement par se répéter. Louons tout de même que cela a pour intérêt de nous présenter l’histoire des lieux visités, de nous présenter les différents protagonistes présents dans le jeu qui couvrent toujours aussi bien l’ensemble des personnages principaux et secondaires des deux sagas, et surtout nous présenter un certain regard sur les épreuves olympiques.
Un peu de nouveauté dans les épreuves olympiques
D’autant plus que tout le long de l’aventure, vous pourrez vous amuser à collecter la centaine d’anecdotes sur ces trois derniers points qui sont cachées ci et là dans le mode histoire au plus grand bonheur des amateurs d’achievement artificiels. Mais revenant au principal, si nous avons parlé des épreuves rétro, nous retrouvons également nos deux douzaines de mini-jeux datés de l’époque contemporaine et matérialisé en belle 3D de notre temps ainsi que les quelques épreuves rêves et surprises dont nous vous spoilerons pas le contenu pour plus de surprises (agréables). Mais en ce qui concerne les compétitions « officielles » notons tout de même que seul le 100 mètres (épreuve reine oblige) est présente en version 2020 et 1964.Le reste est un mélange agréable de plusieurs types de mini jeux, allant de l’athlétisme (100m, 110m haies, relai, saut, lancer), des épreuves de rythme (gym), des épreuves de combat, des sports d’équipe (foot, rugby), de la natation… Mais notons surtout l’arrivée des grandes nouveautés de l’année. Le surf, l’escalade et le karaté font ainsi partie de la mouture 2020 de Mario & Sonic. Seules manqueront des disciplines comme le tennis, le cyclisme ou encore le kayak en eaux vives qui a toujours été des plus retords lors de leurs représentations vidéoludiques. Sinon notons que les développeurs ont fait des efforts de proposer une révision de gameplay quand il était nécessaire par rapport à la version 2016 de Rio. C’est notamment le cas pour l’équitation qui était catastrophique et qui se retrouve bien plus dynamique aujourd’hui.
Plusieurs façons de jouer pour chaque épreuve
Pour chacune de ces épreuves, jusqu’à 3 types de gameplay peuvent vous être proposés. Le premier en gameplay bouton classique, assez efficace et répondant assez bien. Le second, en gameplay une manette, pour ceux qui veulent jouer à plusieurs sans pouvoir proposer deux manettes complètes par joueur.Enfin, impossible de ne pas parler de la troisième et dernière façon de jouer, avec un gameplay aux deux Joy-Cons, en pur motion gaming. Et c’est sur cet aspect-là que le jeu peut nous faire rager. En effet, selon les disciplines, le choix du motion gaming est proposé de façon peu intuitive, à la limite du rageant tant les mouvements demandés répondent bien mal à l’écran. Une belle frustration qui tue le fun que doit procurer ce genre de jeu et qui fait donc plutôt retenir le gameplay classique aux boutons.
Et le multi dans tout ça ?
Car Mario et Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 est avant tout un party-game, et si le mode histoire a le mérite de faire passer le temps des joueurs esseulés, le mode est trop facile pour proposer un quelconque challenge aux plus chevronnés d’entre vous. Et l’on sait surtout que ce genre de jeu s’apprécie avant tout à plusieurs. Pour cela, vous aurez le choix entre vous éclater jusqu’à quatre joueurs autour de votre téléviseur, mode de jeu toujours aussi efficace et amusant.Surtout, vous pourrez également vous confronter au monde entier dans un mode online que nous n’avons malheureusement pas pu encore essayer à ce jour, faute de joueurs disponibles. Notons enfin que contrairement à la mouture de Rio 2016 qui nous a fortement déçue, le jeu apporte enfin la dose de fun qu’il avait perdu au fil des épisodes. Enfin, une réalisation fort correcte qui sans faire exploser la rétine, s’avère joliment colorée et détaillée afin de renforcer le côté festif de l’événement
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