Test de Monster Sanctuary - Le Pokétroidvania
Prenez un peu de Castlevania, beaucoup de Pokémon, plein de couleurs et des ingrédients secrètement surprenants.....TADAAAA ! Voilà Monster Sanctuary. C'est un super hybride, certes fort étrange mais nous sommes là pour le décortiquer !
TestLe Sanctuaire a besoin de son gardien
Lancé fin août 2019 en early access sur Steam, le titre a reçu un accueil très positif de la communauté durant cette phase. Les développeurs ont été encouragés et ont continué d'alimenter le titre en contenu additionnel et cela gratuitement. Le résultat final est d’une qualité rare.C’est justement cette version finale avec toutes les mises à jour depuis le lancement qui est désormais disponible sur Nintendo Switch. Il a été immédiatement présenté comme un metroidvania comprenant des mécaniques d’un jeu Pokémon. Cela y ressemble fortement d’ailleurs. Il faut choisir son avatar masculin ou féminin et parmi non pas trois mais quatre starters pour débuter votre aventure.
Après vos choix – qui sont irrévocables, l’aventure commence immédiatement avec une scène assez courte qui vous introduit le Lore : vous êtes un gardien de monstres et vivez dans le Sanctuaire. C'est une zone que vos prédécesseurs ont caché aux yeux du monde pour vivre heureux et en harmonie avec les monstres loin de la folie meurtrière des autres humains. Et aujourd’hui c’est le jour où vous recevez votre première bestiole. A noter que le monstre en question est spécial. Vous n'en aurez qu’un seul comme lui.
L’univers planté, pas le temps de s’attarder sur les jolis décors du jeu que votre starter réclame du sang et des morts ! Il vous plonge dans votre premier combat de monstres contre le petit blob devant vous. A la même manière qu’un Pokémon, les combats se font à tour de rôle et votre monstre dispose de plusieurs attaques de départ. Simple au premier abord et très bien construit, le système de combat se révélera beaucoup plus poussé et complexe que vous le laisse supposer cette première joute. Nous y reviendrons en détail plus bas dans l’article.
Le premier combat terminé, vous vous baladez de plateforme en plateforme comme cela vous a été vendu. Vos déplacements sont très maniables. Les combats sur votre chemin restent facultatifs. Les ennemis apparaissent sur la carte, donc pas de combat aléatoire, vous pouvez aisément les esquiver. Cependant ils seront essentiels si vous souhaitez étoffer votre bestiaire et notamment votre équipe. Pas de pokéballs ou d’objets similaires pour capturer un monstre. Il faut récupérer des œufs. Et ces derniers sont des loots de fin de combat. Chaque ennemi pourrait potentiellement vous lâcher un œuf de son espèce. Autre une similitude, vous pouvez en avoir 6 dans votre équipe et les autres demeurent dans votre réserve. Vous pouvez cependant les interchanger à tout moment en dehors des affrontements.
Votre premier roster au nombre minimum de trois en poche, direction le premier boss et le premier PNJ important de l’aventure. Ce dernier va briser votre tranquillité en vous expliquant qu’il y a une anguille sous la montagne où est bâti le Sanctuaire. En gros c’est le début des ennuis. Il y a étrangement de plus en plus de monstres mutants appelés ici des Champions qui popent un peu partout dans le Sanctuaire. C’est à vous de découvrir pourquoi et c'est de là que part votre justification d'exploration.
Dans votre aventure, découvrir toutes les zones du jeu vous prendra des dizaines d’heures et elles sont aussi variées que toutes les bestioles que vous pourrez croiser lors de vos balades. Entre les montagnes, les plages, les grottes, et on en passe encore, le bestiaire est très varié et compte plus d’une centaine de monstres à collectionner. Il y a même des petits clins d’œil à d’autres licences vidéoludiques pour ceux qui les reconnaîtront. Chacun d’entre eux vous permettra de faciliter vos déplacements et votre exploration hors combat.
En plus des capacités que votre avatar acquiert au cours de l’histoire telles que le double saut, certains monstres vous feront planer, d’autres détruiront les murs, révélant ainsi des passages secrets, ou vous permettront de nager, et bien plus encore. Là dessus, les mécaniques d’exploration qui ont fait la renommées des metroidvania sont bien présentes. C’est une façon aussi de vous rappeler d’en avoir plein en réserve pour avoir le maximum de capacités à disposition pour vos balades.
Sauter c’est facile, combattre c’est beaucoup plus dur !
Si vos monstres vous servent d’upgrades un peu comme l’armure Gravity de Samus Aran, ils sont avant tout vos soldats. Le gardien des monstres est comme un dresseur Pokémon, un simple spectateur qui donne des ordres durant les combats. Et comme promis on va parler de la castagne avec précision.Les affrontements sont d’une complexité stratégique incomparable. Le système de combat façon JRPG dont il s’inspire est largement poussé à l’extrême. Les duels se font par équipes de trois contre trois dans la majorité des cas, sauf quelques exceptions. Il faut tenir absolument compte de tous les paramètres.
Tout d’abord vos monstres, rien d’innovant, mais très complet alors accrochez-vous bien. Ils ont tous des points de vie (PV), de magie (PM), de défense, d’attaque physique, d’attaque magique, de régénération des PM, un pourcentage pour les chances de porter un coup critique, et un pour les dommages infligés par un coup critique. Ce n’est pas terminé, ils ont chacun un arbre de compétences, permettant de développer de nouvelles capacités actives ou passives à chaque montée de niveau. Et enfin ils ont tous une ou plusieurs faiblesses et résistances. Ces dernières peuvent être liées à des éléments qui sont au nombre de quatre : feu, eau, terre et vent. Les résistances et faiblesses peuvent aussi être liées à un type d'attaque : physique ou magique. Dernièrement elles peuvent être liées à un débuff. C’est cette dernière mécanique sur les buffs et les debuffs qui est très exploitée ici pour des combats façon RPG classique.
Pour les personnes qui n’ont jamais entendu ces mots barbares, petite explication : un buff apporte un bonus. Cela peut être sur les caractéristiques : une meilleure attaque, ou une régénération accrue des PV ou des PM. Un debuff c’est tout le contraire. C’est un malus : une à plusieurs statistiques diminuées, ou par exemple le statut empoisonné. Concrètement dans Monster Sanctuary c'est tout ce qui vient d'être cité et bien plus encore. Cette mécanique de bonus et malus prend une place prépondérante. C’est ici que le titre tire son épingle du jeu. Son gameplay prend une toute autre dimension, arrivé à un certain niveau de l’aventure. Au début, taper sur un monstre qui craint les attaques élémentaires du vent c’est simple. Par contre taper sur une monstre qui ne craint que les dégâts liée à un débuff et qui résiste au feu, au vent et aux attaques physiques, cela vous laisse peu de choix dans votre équipe pour lui faire mordre la poussière. Heureusement que les forces et les faiblesses sont clairement indiquées avant chaque début de combat dans le menu de présélection des monstres. Si d'aventure avec tout cela vous ne vous y retrouvez pas parmi toutes ces capacités de bonus et malus, pas de panique, un bouton vous permet d'afficher leurs descriptions dans le menu.
Certains sont des cauchemars ambulants de buffs et debuffs. Ils sont tout simplement ingérables si vous n’êtes pas correctement préparé. Ils vous auront à l’usure quoi que vous tentiez. En plus de booster leur équipe outre mesure, ils prendront plaisir à baisser vos dégâts, réduire votre armure, vous brûler à petit feu, et beaucoup d’autres qui s’accumuleront à chaque tour si vous ne les soignez pas. A vous de retourner ces mécaniques contre vos adversaires. Si vous passez à côté de tout cela, vous risquez d’être sérieusement ralenti pour ne pas dire bloqué dans votre progression. Pour couronner le tout, cette mécanique fait partie intégrante du système d’évaluation sur 5 étoiles de chaque affrontement.
Les 5 étoiles du firmament !
Quelle est l'utilité de se faire évaluer ? nous demanderez-vous. En deux mots, farm et loot. Plus vos performances seront bien évaluées, plus vous gagnerez des points d’XP et plus le pourcentage de chances de récupérer des butins sera élevé, dont les œufs de monstre qui sont les plus rares des butins à obtenir. Avoir la note maximale n’est pas obligatoire mais contribue fortement à vos chances de gagner le gros lot. D’autant plus que vos monstres peuvent porter de l’équipement apportant des bonus non négligeables. Et l’équipement, surtout le bon, se mérite aussi à la force de votre stratégie de combat.Pour décrocher le gros lot, il faut aborder un autre aspect hyper important des combats qui viendra également faire chauffer vos neurones de stratège, nommés avec la plus grande des originalités : les Combos. Chaque aptitude d'attaque, de défense, ou encore de soutien, réalisera un nombre de coups. Par exemple, l'attaque boules de feu provoque 5 coups de dégâts de feu à hauteur de 50% de la statistique attaque magique de votre monstre. Votre attaque fera donc 5 combos qui vont augmenter de 50% les dégâts du prochain assaillant de votre équipe. À l'inverse, l'attaque séisme provoque 1 coup à hauteur de 250% de l'attaque physique, mais n'augmentera votre total de combos du tour que d'un point et donc de 10% seulement les effets de l'action du prochain assaillants. Il vaut donc mieux garder ce type d'attaque pour le dernier de vos trois monstres qui attaquera ce tour-ci afin de vraiment faire mal à l’adversaire.
Rappelons que ce sont des combats à 3 contre 3. Vous choisissez l'ordre dans lequel ils exécutent leur capacité. Tout dépendra du besoin de votre équipe. Vous pouvez très bien garder le bonus de combos final pour un soin, si votre équipe est faible en PV vous soignerez beaucoup plus, mais vous ferez moins de dégâts ce tour-ci, ce qui jouera sur la note finale de l'affrontement. Cependant si le combat est rude vous risquez de vous faire écraser au prochain tour adverse. A vous de choisir entre risque et sécurité pour remporter la victoire. Une victoire reste une victoire vous nous direz, mais une victoire sans éclat, est aussi éclatante que le peu de récompenses que vous gagnerez.
La note finale est définie selon plusieurs critères : le nombre de tours joués, la quantité de dégâts infligés par vos attaques, la quantité de dégâts infligés par vos debuffs; le jeu ne vous lâchera pas avec ça, la quantité de dégâts reçus par votre équipe et votre qualité exécution, c'est à dire l'ordre dans lequel vous avez choisi de réaliser vos attaques chaque tour. Absolument rien n'est à laisser au hasard. Si vous finissez votre combat en ayant fait un max de dégâts mais qu’il manque un monstre à l’appel à la fin de la bataille, c’est le critère vitalité qui fera défaut à votre performance.
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