The Mooseman : voyage dans la mythologie de l'Oural
Jeu indé du studio russe Morteshka, The Mooseman est un walking simulator en scrolling 2D qui nous fait découvrir la mythologie permienne dans une promenade lente et contemplative à travers les paysages de l'Oural.
TestLe dieu tranquille
L'histoire est déroulée à mesure qu'on évolue dans les différents tableaux. Chaque étape révèle un texte qui retranscrit le mythe permien de Yen, et on finit par recoller les différentes parties de l'histoire à mesure qu'on avance dans les niveaux et qu'on rejoint les cieux.
Un simulateur de marche en scrolling 2D
Il n'y a pas grand-chose à faire dans The Mooseman. Pas de plateforme à proprement parler, pas d'ennemis à vaincre (à part un élan que l'on tue d'une flèche, mais sans aucun défi, juste pour l'histoire). Le gameplay repose sur la possibilité d'alterner entre une forme humaine et une forme fantomatique qui révèle certains éléments du décors et permet de résoudre des énigmes. Plus tard dans l'aventure, on pourra aussi utiliser son bâton pour se protéger de créatures volantes qui nous attaqueront à notre approche.Aussi le jeu peut-il s'apparenter à un simulateur de marche. L'action que vous ferez le plus souvent est d'avancer vers la droite, et résoudre des énigmes visuelles, comme des mécanismes à actionner dans un certain ordre, une figure à recomposer à partir de trois anneaux qui tournent sur eux-mêmes, des rochers à déplacer, qui nous suivent lorsqu'on en révèle l'âme, etc. Juste lors d'un niveau, Yen sera emporté par un aigle géant et la marche habituelle laissera la place à une phase de vol, qui ne sera pas moins minimaliste.
Du baume aux yeux
Heureusement, le jeu est beau, et la lenteur de l'action nous permet de profiter des décors sibériens aussi somptueux que mélancoliques. Forêts gelées, montagnes fouettées par le vent, profondeurs lugubres d'un lac : chaque nouvel environnement est l'occasion d'une poésie visuelle toujours réussie. L'avatar n'est qu'une silhouette, un bâton à la main, dont l'animation, comme pour tout autre sprite, est saccadée, comme un dessin animé amateur. Les animaux, comme l'ours, sont dessinés au gros trait, ce qui les rend d'autant plus intimidants.Les décors sont habités d'esprits, comme si chaque élément avait une âme, et on se croirait par endroit dans la forêt de Princesse Mononoké. Quand ce ne sont pas des paysages naturels aussi somptueux que mélancoliques, ce sont des scènes irréelles, entre l'eau et le ciel étoilé, ou dans une grotte mouchetée de peintures rupestres, qui écrasent l'avatar devenu tout petit suite à un zoom arrière.
Voyage scolaire
Ainsi, les collectibles sont des icônes reprenant des objets de la culture permienne, dont on peut retrouver l'origine dans le menu correspondant. Chaque "idole", ces statues anthropomorphes que nous rencontrons et qui s'illuminent à notre passage en guise de checkpoint, sont le signe aussi qu'un fragment de mythe a été traduit, disponible à la lecture dans un autre menu. En appuyant sur L ou R, on peut découvrir ces textes et ces objets.
Chœurs et instruments
La musique est issue de la culture traditionnelle du peuple komi, et a été enregistrée à l'université des arts et cultures de Perm. En plus de conférer au jeu une certaine authenticité, la bande-son plonge le joueur dans l'univers du jeu et fait beaucoup pour l'expérience esthétique qu'il offre. Pour chaque niveau, un environnement sonore est proposé et colle plutôt bien aux pérégrination de Yen dont on entend les pas s'étouffer dans la neige ou résonner dans une caverne.
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