Test de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires : Flashez-les tous !
Sorti en 2015 en exclusivité sur Wii U, le titre développé par Tecmo Koei revient fêter les 20 ans de la série avec une réédition pour nous faire frémir de nouveau dans une version « améliorée ».
TestUne histoire prenante.
Le mont Hikomi, ancienne station touristique de toute beauté, est en fait bien plus sombre qu’il n’y paraît. C’est un endroit où des rituels spirituels plutôt sordides ont eu lieu. Des personnes y disparaissent fréquemment où viennent se suicider.Le titre vous permet de diriger 3 personnages différents dans un même lieu à travers une histoire connectée. Certains lieux bloqués dans un chapitre avec un personnage, seront débloqués avec un autre et ainsi de suite.
Ce système de progression par chapitre et de différents protagonistes parcourant un même lieu à différent moments n’est pas sans rappeler un fameux ténor du genre : Eternal Darkness.
Le scénario, bien qu’un poil lent à démarrer, nous tient en haleine tout le long. On veut savoir le passé et le but de chaque personnage. Tout au long de votre exploration, vous allez trouver des documents ou voir des flashbacks parfois très effrayants, qui vont vous renseigner sur le passé de nos ennemis et de nos personnages ainsi que leurs motivations.La progression peut se faire en ligne droite en utilisant le mode concentration. Celui-ci fait apparaître le spectre de la personne ou de la chose que vous recherchez. Il vous suffit de le suivre pour arriver à destination. Toutefois, abuser de cette option vous fera passer à côté de détail important du scénario.La recherche et le sens de l’observation sont vos meilleurs alliés dans cette aventure. En effet, la plupart des énigmes vous demandent de reprendre en photo un endroit précis. Malgré l’angoisse qui monte et les sursauts de plus en plus stressants, vous prenez votre courage (et votre appareil photo) à deux mains pour progresser et en savoir plus sur le dénouement.
On prend les mêmes et on recommence.
Project Zero ne date pas d’hier. En effet, sortie en 2001 sur Playstation 2, la série vous permet d’incarner un personnage avec des dons spéciaux, qui lui permettent de voir ce qui ne peut être vu.Vous êtes armé d’un appareil photo nommé la Caméra Obscura et menez l’enquête sur la disparition d’un proche dans un lieu hanté rempli de fantômes qui ne vous veulent pas que du bien.En 2012 Nintendo rachète la franchise et nous pond par la suite Project Zero : La prêtresse des Eaux Noires qui, se targue d’utiliser les fonctionnalités du GamePad en tant qu’arme principale. Une bonne idée, toutefois, le titre est incompris par la presse mais globalement bien accueilli du public.
Dans cette réédition les graphismes ont été légèrement améliorés avec des textures plus lisses et une image plus nette.
Cependant des défauts importants subsistent. Même si les décors sont plutôt variés et bien détaillés. Vous parcourez des maisons et des temples traditionnels japonais en passant par une station touristique désaffectée. Ils contribuent à l’ambiance oppressante que le titre veut nous faire ressentir.
Un plus grand soin aurait pu être apporté aux textures de certains personnages, cela est flagrant quand la caméra est proche ou pendant les cinématiques.
Outre ses défauts d’optimisation visuelle, il y a également des failles sur la réalisation. La caméra est un peu capricieuse et se replace n’importe comment après avoir ciblé un fantôme ou ramassé un objet ce qui peut un peu faire perdre ses repères.
Dès lors que vous vous mettez à courir, il peut arriver que l’écran se fige pendant une demi seconde, ce qui casse complètement l’immersion et rend pénible votre exploration des lieux. Les PNJ qui vous accompagnent de temps à autres prennent la liberté de disparaître puis de réapparaître comme par magie juste à côté de vous. Du coup on s’inquiète pour eux (mais aussi pour nous), on imagine qu’ils ont été attaqués par un fantôme mais il n’en est rien.
La nouveauté concerne plutôt le côté cosmétique de nos personnages avec de nouvelles tenues et accessoires à porter. Ceux-ci n’offrent rien de bien intéressant au gameplay ou à l’histoire.
On note l’apparition d’un éditeur de photo, pour les plus créatifs d’entre vous. Des petits gadgets pas très utiles mais qui peuvent apporter une dose de douceur dans ce monde complètement glauque.
Une ambiance anxiogène mais surmontable.
Le gros point fort de Project Zero c’est son ambiance. Glauque et oppressante à souhait, celle-ci rappelle les films d’horreur japonais. Certaines images sont carrément dérangeantes, les cinématiques et les flash-backs que vous voyez tout au long de votre enquête peuvent être ultra gores.Explorer les lieux avec un fond sonore complètement lugubre, entendre des cris ou des bruits suspects à longueur de temps vous met une pression d’enfer.
On s’attend à chaque coin de pièce qu’un fantôme surgisse, prêt à nous faire la peau et à nous entraîner dans son monde. A l’instar des premiers Resident Evil chaque ouverture de porte se fait très lentement pour faire augmenter votre degré de panique.
Chaque fois que vous ramassez un objet, une petite scène a lieu. Dans un premier temps, on peut se dire que cela ralentit grandement le rythme du jeu, qui n’est pas bien rapide jusqu’au moment où un fantôme peut vous attraper le bras et vous faire sursauter comme jamais.
On devient méfiant sur chaque élément du décor, on se demande si tel ou tel objet était bien là quelques secondes auparavant (mention spéciale aux poupées bizarres qui donnent l’impression qu’elles se déplacent à chaque mouvement de caméra).
Néanmoins, toute cette pression descend un peu vite. Les spectres font très peu de dégâts lors de leurs attaques, et les objets de soins sont très (mais vraiment très) nombreux.
En plus d’en trouver à quasiment chaque coin de pièces, et par deux de temps en temps. A chaque début de chapitre vous pouvez acheter des objets ou des « munitions ». De quoi bien vous préparer pour partir le cœur un peu moins lourd.
Un gameplay volontairement lourd.
L’histoire de Project Zero est découpée en chapitres, le prologue fait office de tutoriel et tout au long de votre progression où vous allez apprendre à vous servir des différentes fonctionnalités de votre Caméra Obscura.Une jauge d’humidité est présente. Cette dernière se remplit sous la pluie, quand vous marchez dans l’eau ou quand certains types de spectres vous attaquent. Quand celle-ci est pleine, les fantômes vous attaqueront plus régulièrement et votre énergie descend en continu comme si vous étiez empoisonné. Utilisez simplement les braises pures pour la faire redescendre.
Contrairement à d’autres survival-horror, ici vous n’incarnez pas un soldat ou un personnage badass armé jusqu’aux dents.
Vous incarnez à tour de rôle une jeune fille et un jeune homme, à l’apparence frêle l’un comme l’autre, uniquement équipé d’un appareil photo aux pouvoirs spéciaux comme moyen de défense, pour affronter des forces surnaturelles.
Vous marchez très lentement et très lourdement dans toutes les directions selon l'inclinaison de votre joystick. Vous pouvez aussi courir, mais pas de sprint digne des plus grands athlètes. Vous courez plutôt d’une manière extrêmement clichée en vous dandinant.
D’autant que la maniabilité en courant est un peu bancale et rigide. On n’arrive pas à emmener correctement le personnage là où l’on veut vraiment. L’angle de vue se trouve être très proche de votre personnage et réduit votre champ de vision. Tout ceci est fait exprès pour renforcer le sentiment de peur et de vulnérabilité.
Les combats sont simples. Un fantôme apparaît, vous sortez votre Caméra Obscura en appuyant sur X. La vue passe alors en mode FPS, vous visez et pouvez cibler votre assaillant en maintenant ZL ensuite vous prenez un cliché en appuyant sur ZR. Des morceaux de l’âme du spectre apparaissent autour de lui, il suffit d’en avoir un maximum dans votre viseur pour lui faire davantage de dégâts.
Concernant votre arme principale, elle peut être contrôlée en mode portable, via le gyroscope de votre console d’une manière plutôt agréable exactement comme si vous tenez un vrai appareil photo.
Vous pouvez la tourner dans tous les sens pour prendre des clichés de travers ou en horizontal. En plus de pouvoir les cibler cela est bien pratique, pour photographier les ectoplasmes de la meilleure façon, afin de leur donner le plus dégâts possibles.
On regrettera que l’appareil photo soit complètement injouable à la manette ou au Joycon en utilisant la détection de mouvement, la caméra ne suit pas tous vos mouvements. Si vous devez jouer en mode docké, il est possible de sélectionner un style plus classique avec les gâchettes L et R pour gérer l’angle de mise au point.
Votre Camera Obscura est constituée de munitions, qui sont des films de différentes puissances. Le film basique étant en quantité illimitée, vous possédez toujours de quoi vous défendre.
Vous en trouvez d’autres qui font plus de dégâts tout au long de votre exploration. L’achat de ceux-ci est aussi possible via un magasin à chaque début de chapitre, en échangeant des points que vous obtenez en éliminant les fantômes.
Vous avez aussi la possibilité d’upgrader votre appareil, de manière à le rendre plus puissant et plus rapide à la recharge de films en utilisant ces mêmes points.
On compte aussi un indicateur de présence d’objets de PNJ et d’ennemis. Celui-ci étant mal calibré, il n'indique pas toujours la bonne direction à l’écran mais il est rassurant de savoir qu’il est là.
Enfin les sauvegardes se font automatiquement mais pas systématiquement. Faites bien attention à ne pas quitter votre partie n’importe comment, sous peine de devoir recommencer une bonne partie du chapitre que vous avez déjà entamée.
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