Ca se la roule douce
La grande question qui se posait à l’annonce d’un épisode de la série sur DS était de savoir comment allaient être utilisées les fonctionnalités uniques offertes par la console. Beaucoup se la racontaient en clamant haut et fort que la 3D isométrique des opus GameBoy Advance serait reprise, en plus joli. D’autres, des étoiles dans les yeux, disaient que ce serait une version identique à celle sur GameCube. Et les derniers, enfin, s’en fichaient et jouaient à Mario Kart en attendant d’en savoir plus sans se poser des questions abrutissantes.Résultat : ce n’est rien de tout ça. Les gars de chez Neversoft se sont creusés la tête pour tirer profit du maximum de la console, et on est forcé d’admettre que le travail sur l’aspect visuel du titre est plus que respectable. Ainsi, pour la première fois dans la série des Tony Hawk, le graphisme réaliste laisse la place à du cell-shading très stylisé qui apporte une touche supplémentaire de fun, non sans rappeler un certain Jet Set Radio. On évolue donc dans des décors très cartoon, ce qui apporte sans aucun doute un nouveau souffle à la série qui en avait bien besoin. Aucun gros pixel à l’horizon qui vienne ternir le tableau, tout est lisse et propre. Bravo les mecs.
Pour ce qui est des animations, rien à redire non plus. La DS supporte très bien les torsions et autre acrobaties que réalisent à la suite les skateurs du jeu. La diversité des figures est toujours aussi importante, et les surfaces praticables toujours aussi nombreuses. Et les skateurs enchaînent tout ça de façon fluide et avec style.
On regrettera tout de même des zones toujours trop petites, où on se surprendra à tourner un peu en rond. Ainsi, la découverte d’un niveau ne prend pas plus de quelques minutes, même si la recherche de tous les spots et autres endroits où enchaîner les figures s’étale davantage en longueur. Le peu d’animation autour de soi (une ou deux voitures sortant de nulle part) n’arrange pas non plus l’aspect ville fantôme des stages, et on se sentira presque soulagé d’apercevoir un PNJ qui nous fait des signes de la main. Cependant, la diversité des zones permet d’empêcher une lassitude visuelle qui aurait gâché la qualité graphique indéniable du soft.
Un skateur est aussi architecte
Quand vous lancez le jeu pour la première fois, vous êtes forcé de reconnaître que le nombre de modes disponibes est assez conséquent. Vous aurez donc le choix entre le mode Histoire, le mode Classique, le mode Free Skate, et les modes Multijoueurs. L’histoire de cet épisode diffère des scénarios précédents. Ainsi, fini l’esprit des Tony Hawk premiers du nom où il fallait gagner des compétitions avec des pros, fini l’esprit des Tony Hawk’s Underground où le but était de devenir riche et célèbre… Maintenant, votre âme d’architecte et de gestionnaire va s’exprimer au sein même de votre progression. Votre objectif sera donc d’amasser le plus d’argent en accomplissant les divers objectifs que l’on vous demande dans les différentes zones de jeu et avec votre fortune, bâtir le skatepark de vos rêves.Donc, même si l’éditeur de skatepark est accessible dans un mode à part (avec l’éditeur de skateurs en sus), il sera au centre de vos intérêts dans le mode Histoire. Entre parenthèse, la personnalisation de votre skateboard via l’écran tactile a largement été améliorée avec la possibilité de dessiner sur l’intégralité de votre planche.
Le mode Classique quand à lui consiste à enchaîner des objectifs variés dans les différentes zones du mode Histoire. Ici, pas besoin de se balader, vous n’avez qu’à réussir le maximum d’épreuves dans le temps imparti ! Petit plus bien sympathique : une fois le chrono terminé, vous pouvez regarder votre replay dans son entier en alternant entre plusieurs vues disponibles, dont la vue subjective de votre skateur ! Trop la classe.
Le mode Free Skate, comme son nom l’indique, vous permet de skater où vous voulez, le temps que vous voulez, sans contraintes particulière. Idéal pour bosser ses tricks donc !
Enfin, impossible de terminer ce paragraphe sans parler du multijoueurs. Pour commencer, parlons du principal défaut et pas des moindres de ce Tony Hawk à ce niveau : le multijoueur en local n’est accessible que si chaque joueur possède une version du jeu ! Impossible donc de télécharger les données vers une autre DS ne possédant pas son exemplaire. Et comble du comble, le jeu est vendu 50 euros dans le marché ! Et oui, vous avez des raisons de vous plaindre.
Pour ces raisons, je n’ai pas pu assurer le test de ce mode en réseau local. Intéressons nous donc à ce fameux mode On-line. Tout d’abord, sachez qu’il fonctionne exactement de la même façon que celui de Mario Kart, une simple pression sur la touche Nintendo Wi-Fi Connection vous connectera au serveur principal. Et là, surprise ! Plusieurs possibilités vous sont proposées, contrairement à Mario Kart où qu’un seul mode de jeu est disponible : « Duel », « Classique », « Visualisation des recors mondiaux » et « Jouer objectif téléchargé » principalement.
Le mode Duel est le mode représentatif du on-line : il consiste à se battre à travers différents types de jeux (Trick Attack, Free Skate…) avec une autre personne en ligne et ce, sans aucun ralentissement notable. Cela permet une confrontation directe, contrairement au mode Classique où le principe est identique au mode du même nom en solo sauf que vos scores sont enregistrés dans la communauté du jeu.
L’une des fonctionnalités très sympathiques de ce Tony Hawk au niveau du on-line est de pouvoir télécharger du contenu. Ainsi, il vous sera possible d’acquérir de nouveaux skins, de nouveau objectifs en cliquant sur les mises à jour. Vous pouvez aussi accéder directement depuis vos consoles aux classements mondiaux ainsi qu’aux scores de vos amis que vous aurez préalablement inscrits dans votre liste d’amis.
Mais là où ça devient encore plus intéressant, c’est que vous pourrez visionner des vidéos de ces champions du skate virtuel et ce en cliquant tout simplement sur leur nom et leur score ! Vous voulez voir ce que donne le plus gros combo jamais enregistré à ce jour ? Pas de problème, vous allez dans le classement mondial des plus gros combo et vous cliquez sur le premier. Il manque plus que d’attendre quelques secondes (le temps de chargement est assez rapide) et vous pouvez admirer sans saccade les prouesses du joueur. Sachez qu’il a deux classements généraux accessibles depuis le menu principal Wi-Fi : le classement pro et le classement débutant (ça dépend où vous vous placez).
Du fun et encore du fun
Ce Tony Hawk’s American Sk8land se veut donc plus convivial et tente avec son mode on-line de créer une communauté solide à son actif. Mais de nombreux ajouts notamment au niveau du gameplay et en plus des graphismes, vont encore augmenter la sensation de fun que procure le titre.Tout d’abord, l’écran tactile n’a pas été épargné par les développeurs. Il sert donc à plusieurs choses : pendant que vous roulez, il affiche la carte vue de haut de la zone dans laquelle vous évoluez. Pour être tout à fait franc, cette vue n’est pas splendide et on s’y perd un peu. Pas très colorée ni informative, elle ne vous servira en fait qu’à trouver des PNJ à qui parler dans le mode Histoire.
Là où cet écran se révèle intéressant, c’est quand de nouvelles icônes sélectionnables apparaissent au cours de votre progression. Si vous enchaînez de superbes figures et que vous réussissez à remplir entièrement la jauge en haut à gauche de l’écran principal, deux nouvelles icônes sont alors disponibles au touché sur l’écran tactile : une espèce d’œil et une vignette représentant une silhouette de skateur en plein action. Si vous touchez l’œil pendant que vous skatez, tout se passe alors dans un ralenti excellent et réellement jouissif ! Au moment où vous enchaînez un superbe combo, une petite pression sur l’œil et vous assistez à une figure en slow-motion. Classe de chez classe ! Notez que cette fonctionnalité n’est pas utilisable en mode on-line.
La vignette avec la silhouette permet elle de lancer une figure spéciale accessible du coup uniquement si votre jauge de spécial est au maximum. Les avis autour de cette idée de gameplay est mitigée : certains pensent que ça rajoute du fun, d’autre que c’est moins pratique… A vous de voir. En tout cas, sachez que de toute façon il faudra un temps d’adaptation à tout joueur de Tony Hawk sur console de salon pour s’habituer aux touches de la DS.
La jouabilité est certes bonne mais demande de l’entraînement pour tous les habitués du pad GameCube ou autre. Pour revenir aux vignettes, plus vous enchaînerez des combos et que vous complétez votre jauge de spécial, plus de vignettes avec d’autres figures spéciales seront disponibles sur votre écran tactile, avec un maximum de 3 différentes.
Enfin, lorsque par mégarde vous vous éclatez la tête sur le bitume, votre jauge redescend à 0 et vos icônes spéciales disparaissent. Pendant que vous êtes à terre, une nouvelle fenêtre s’ouvre sur l’écran tactile. Elle porte le nom de « Freak Out » et vous permet de gagner des points même au sol en touchant au bon moment 3 jauges rouges et jaunes. Essayez de les immobiliser lorsqu’elles sont au maximum et en moins de temps possible !
La bande sonore est toujours d’aussi bonne qualité et adhère parfaitement bien au jeu. Les musiques rock sont toujours là avec en plus des toutes récentes comme « Holiday » de Green Day et les divers effets sonores sont bien rendus par la console. Quand à la durée de vie, elle est tout à fait acceptable, allongée par le mode On-line. Dommage encore que le multijoueurs en local soit si difficilement accessible.
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