Sept années plus tard, l’arrivée de Torchlight 2 sur Switch est une excellente surprise. Fruit du travail des désormais renommés Panic Button et de Perfect World, qui a repris les droits de la franchise après la dissolution de Runic Games, développeur de la série. Rien que le nom de Panic Button nous fait miroiter de belles promesses et c’est effectivement bien le cas : Torchlight 2 est un portage presque totalement réussi sur Nintendo Switch.
On pose le cadre
Comme c’est une suite, l’histoire s’appuie sur des éléments du premier épisode qu’il faut comprendre un minimum. Le jeu se déroule dans un univers médiéval-fantastique qui mélange magie et technologie et reprend un système de jeu plus simple de Diablo (trois concepteurs du jeu ont d’ailleurs travaillé sur Diablo d’où cette parenté qui n’est pas un simple copiage), pour former un hack’n’slash aux graphismes un poil cartoons très agréables.
Dans le premier épisode, vous étiez un aventurier arrivant dans le village de Torchlight pour enquêter sur des évènements étranges survenus dans la région. Après avoir rempli votre mission de retrouver le mage Alric, disparu dans les mines et corrompu par une force démoniaque, vous étiez parti finalement en quête de la destruction du démon dragon Ordrak.
Un scénario somme tout sommaire mais qui avait le bon goût de nous proposer une fine équipe, pouvant être accompagné d’animaux domestiques utiles dans vos combats et pouvant utiliser une grande variété d’armes, quel que soit leur appartenance de classe.
La suite nous replonge dans Torchlight en ruine, avec un des anciens héros, l’alchimiste, corrompu lui aussi par une force démoniaque (décidément, au niveau du scénario, cela a du mal à changer). Ses anciens coéquipiers s’avérant impuissants à s’opposer à lui, vous êtes le nouvel héros qui va devoir régler le problème en calmant l’alchimiste.
A vous de comprendre qui a dérobé l'essence du pouvoir d'Ordrak et s'en est servi pour créer ce désastre. Vous allez partir vers les Steppes esthériennes et les ruines hantées d'une ancienne civilisation naine de Grunnheim avant de plonger vers un royaume oublié depuis plus de 1000 ans où se trouve un mal encore plus puissant que tout ce que vous avez pu combattre jusque là.
Création du héros, formation de l’équipe et gestion des armes et capacités
Comme tout action-RPG, on commence par créer son héros en choisissant parmi 4 classes : le Renégat s'occupant principalement des armes à feu, le Berserker privilégiant surtout les attaques en mêlée, l'Embremage spécialisé dans la maîtrise des arcanes lanceur de sorts. Enfin l'Ingénieur utilise quelques attaques de mêlée mais pose des tourelles pour faire le gros du travail.
Cela peut sembler un peu court, mais le bon côté des choses, c’est qu’au niveau équipement et armement, il y a très peu d’armes réservées à une classe précise, ce qui vous ouvre pas mal de latitude dans vos actions.
Une fois que votre personnage est prêt, vous allez lui octroyer un animal de compagnie : seule l’apparence de l’animal change les choses à l’écran car au niveau du gameplay, et ce en dépit du du comportement que vous lui attribuez, cet animal est invincible et sera une aide de choix dans les combats, car il attaquera à vos côtés et vous n’aurez pas besoin de le soigner, le game-over s’enclenchant quand votre personnage décède.
Les développeurs nous offrent une belle sélection d’animaux, nous avons repris spontanément la panthère que nous avions utilisé à l’époque sur PC mais il y en a d’autres assez amusant comme le bulldog et la licorne, familier exclusif à la version Switch, les autres consoles ayant leur propre familier.
Vous n’êtes donc jamais seul, et c’est tout de même appréciable, nous le verrons un peu plus loin. On avoue cependant que le coup du phoque pour nous accompagner dans le désert est un choix particulier.
Torchlight 2 n’est pas un RPG amoureux de 30 millions d’amis gratuitement, en effet votre familier possède un autre atout : il pourra porter des objets que vous n’utilisez pas à votre base pour qu’ils soient vendus, vous évitant ainsi des allers-retours fastidieux (et ça, on adore !).
Vous voyez l’animal disparaître de l’écran un moment plus ou moins long et revenir avec l’or de votre vente. Autant dire que vous allez vous lancer dans la collecte des trésors et autres objets divers sans hésitation.
Je tue et je gagne de l’XP
On se lance dans différentes missions d’exploration, entre quêtes principales et quêtes annexes qui se déclenchent en croisant le chemin de quelques PNJ, et on reste dans le très classique : je vois un ennemi, je le tue, je gagne des XP et je passe au niveau supérieur, avec la possibilité de vaincre des ennemis de plus en plus puissants et l’espoir d’obtenir des récompenses de plus en plus juteuses.
Il faut le reconnaître, Torchlight n’est pas avare niveau butin et s’avère un très bon titre pour tous les joueurs, des plus novices ravis d’être récompensés assez vite, aux plus gamers qui auront de quoi arpenter, vaincre et collecter dans des décors très agréables visuellement (mais toujours un peu cartoon, ce qui chagrinera les amateurs d’ambiance dark à la Diablo).
Enfin le multijoueur ! Mais il ne manque pas quelque chose ?
Torchlight 2 corrige le gros défaut de son aîné : l’absence de multijoueur, un vrai manque pour un titre RPG de ce calibre. Comme c’était le principal grief des possesseurs du premier titre et que les développeurs avaient toujours dans l’idée de développer un titre massivement multijoueur (le premier titre était pour se faire la main et développer un titre rapidement), l’arrivée du multijoueur au sein de Torchlight 2 était attendu au tournant. Et nous avons été déçus en partie.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, vous allez pouvoir jouer à quatre en ligne (6 pour la version PC) ainsi qu’à quatre localement, mais chacun sur sa console. Oui, vous avez bien lu, vous ne pouvez pas jouer en coop à quatre localement sur une seule console. Et là, c’est tout de même fort dommageable, car même si le jeu ne coûte pas très cher (on l’a acquis en promotion à moins de 14 €), ce n’est pas si évident de trouver quatre personnes équipées chacun d’une console et d’un exemplaire du jeu pour y jouer tous ensemble dans le salon.
Depuis sa sortie, le titre a bénéficié de quelques correctifs pour régler notamment des problèmes de désynchronisation entre les écrans des joueurs et différents bugs. La dernière a apporté quelques ajouts de vidéos pour comprendre certains achats.
Au niveau technique, Panic Button assure toujours autant sur la console
Alors que nombre de développeurs figent le framerate à du 30 Fps sur la console de Nintendo, Torchlight 2 tourne sans sourciller en 60 fps. On retrouve clairement le jeu que l’on avait pu connaître il y a sept ans sur PC, le cahier des charges est rempli avec un portage fidèle.
On a repris le graphisme cartoon lumineux sans rogner sur la qualité des textures et c’est un enchantement sur l’écran de sa Switch comme sur sa télé. Le jeu a donc un impact visuel qui fera rameuter autour de vous les camarades de passage (d’où dommage de leur dire qu’on ne peut pas jouer à plusieurs ensemble).
Le son est bon, avec mélodies médiévales, sans être dans l’exceptionnel cependant. Et on a l’impression qu’il y a eu un petit bug de synchronisation parfois avec un léger décalage entre l’image et le son entendu. A noter que le volume sonore est réglé par défaut assez bas, à vous d’entrer dans les réglages pour retoucher le tout comme bon vous semble.
Durée de vie : bonne mais avec quelques limites
Si vous avez bien compris que nous avons adoré Torchlight 1 et 2 à leur sortie d’époque et que nous sommes ravis de retrouver ce second épisode sur Switch, de l’eau est passé en 7 ans et le titre a perdu légèrement en attrait. Non pas que vous serez déçu par ce jeu qui vous occupera sans problème quelques dizaines d’heures, mais c'est l’absence de campagnes supplémentaires pour prolonger l’aventure qui pourra faire tiquer.
L’aventure compliquée du studio originale n’a pas permis de développer le grand projet de MMORPG initiale, aucun DLC n’est arrivé ensuite et il n’y a pas d’arènes de défis pour jouer en dehors de l’aventure. Il est donc un peu court par rapport à Diablo 3 et moins riche que Marvel Ultimate Alliance 3, un titre sous-estimé sur Switch mais qui est pourtant excellent, en particulier pour les teenagers.
Torchlight 2 arrive donc désormais dans un monde beaucoup plus concurrentiel, y compris sur Nintendo Switch. Notre test est tardif et désormais Torchlight 3 est sorti sur Nintendo Switch. Cet épisode a-t-il donc encore un intérêt aujourd'hui ? Oui sans hésiter, car outre le prix plus bas, il reste très accessible et vous occupera un long moment.
Enfin, et c'est de coutume sur les versions consoles, on passe à côté de l'éditeur de niveaux GUTS de la version PC, qui permet de créer ses niveaux et ses personnages, ainsi que la bande de Mods développés par les fans (et qui nous avaient tant plu sur le premier opus, nous en avions beaucoup moins utilisé sur Torchlight II à l'époque).
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