Test de Trauma Center New Blood

Sang pour sang Gnan-gnan

L'histoire présentée dans ce 'New blood' n'a pas grand chose à voir avec celle de Second Opinion : les médecins à incarner sont des nouveaux venus Markus Vaughn, et Valérie Blaylock, semblant tout droit sortis d'Urgence, tout comme le 'générique' du jeu d'ailleurs. Exit Derk Styles et le TAC, bienvenue cette fois au Stigma, un autre virus redoutable. Globalement cependant, la majorité des opérations se veut réaliste, avec des blessures par balle, tumeurs, pacemakers à remplacer, même si quelques missions paraissent bien fantaisistes...

On aura en tout cas bien du mal à s'intéresser au scénario, particulièrement 'gnan gnan'. Aucun poncif ou cliché du genre ne nous sera épargné : de la difficulté à opérer une petite fille malade, la bonne soeur blessée dans un chantier, et la constante incitation à se dépasser pour aider les autres. On espère que les 'vrais chirurgiens' passent moins de temps à blablater sur le sens de la vie et se concentrent sur leurs opérations !

Mais ce n'est pas que sur le fond que l'ensemble est critiquable, la forme pêche également. Si une présentation sous forme de saynètes non animées pouvait passer il y a quelques temps sur DS, en 2008 sur Wii tout ceci paraît bien pauvre : quelques bruitages, une ou deux musiques, et des personnages, certes bien dessinés, dans un pur style manga, cela ne suffit pas à favoriser une immersion. Peut être serait-il temps pour Atlus de passer à la vitesse supérieure et de proposer de vraies cinématiques ? La formule employée ici semble usée jusqu'à la corde. On se consolera en soulignant les dialogues parlés, plutôt bien joués, mais uniquement en Anglais sous-titré, malheureusement.

Un gameplay sang changement

Le coeur du jeu reste inchangé : le nunchuk sert à sélectionner un instrument chirugical parmi une palette de 8 : Gel antibiotique (qui devrait être brevetée, tant il est efficace !), scalpel, forceps, scanner, drain...etc. Tous répondent à nouveau présent. La Wiimote sert à les manipuler directement à l'écran, sans qu'aucun souci de maniabilité ne soit à signaler. Tout répond parfaitement, et Trauma Center fait partie de ces rares jeux qui trouvent tout leur sens sur la console de salon du Big N.

Si vous n'avez pas encore fait vos armes dans cette série, ou si avez perdu vos réflexes de médecin, un court tutorial en 2 parties se fera une joie de vous remémorer le tout. La mémoire risque de toute façon de vous revenir très vite, puisque toutes les opérations présentent un sacré air de déjà-vu. Forcément, avec les mêmes opérations, même tumeurs, même maniabilité...Le jeu se destine donc avant tout soit aux inconditionnels du premier qui en veulent un peu plus, ou alors aux néophytes. Le syndrôme 1.5 de cette suite n'est donc hélas pas évité, on pourrait même parler de 1.1...

Une difficulté sang pitié

Les Trauma Center n'ont jamais été réputés pour leur facilité, mais celui-ci pousse peut être le bouchon un peu trop loin : dès la fin du premier chapitre (le jeu en comptant 7), la difficulté se corse sérieusement, et il faut s'y prendre plusieurs fois avant de sauver notre patient. Dommage qu'à chaque nouvel essai il faille à nouveau entendre tous les dialogues niais pré-opératoires, et même en les passant rapidement, tout ceci est bien frustrant.

A partir du chapitre 2, même les joueurs les plus aguerris, dont votre dévoué serviteur pensait pourtant faire partie, devront ravaler leur fierté et passer en mode 'facile'. Une chance qu'on puisse changer le niveau de difficulté à tout moment, ce qui peut permettre de passer une mission sur laquelle on bloque vraiment. On peut vous garantir que vous aurez plus d'une fois l'envie d'envoyer voler votre manette dans la télé, ou de jouer au freesbee avec le jeu !

C'est regrettable, mais une fois qu'on goûte au mode 2 joueurs, et pour peu que son partenaire ait un niveau même moyen, on a l'impression d'enlever des moufles : forcément à 2, et en dehors de certains cas particuliers comme la défibrilation qui demande une coordination parfaite, tout va plus vite ! Et le temps est très important dans Trauma Center. Quelques secondes, voire parfois dixièmes de scondes de retard, et c'est une plaie qui se rouvre.

On réalise alors que la difficulté a pas été pensée avant tout pour le mode 2 joueurs, ce qui est regrettable ! Le temps accordé pour réaliser une opération est identique qu'on soit seul ou pas : tout à fait illogique ! La difficulté est donc très mal dosée : impossible en solo, le jeu devient parfois trop facile en duo ! En tout cas, c'est un vrai plaisir de se voir aidé dans les opérations les plus complexes, et cet ajout par rapport au premier volet vaut le détour.

Une chose est sûre : en solitaire, et à l'heure où d'aucuns reprochent à Nintendo de faire des jeux trop faciles, voici un vrai jeu pour 'hardcore gamer', et amateurs de challenge. Ceux qui n'aiment pas souffrir ont intérêt à passer leur chemin. Petite nouveauté par rapport à Second Opinion : il est possible d'envoyer des scores via la Nintendo Wifi Connection et de les comparer aux joueurs du monde entier !

Une réalisation sang fioritures

Il ne fallait bien sûr pas s'attendre à une révolution technique de la part de cette suite, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas déçu : les graphismes sont en tout point identiques. On retrouve les corps qui ne ressemble pas à grand chose, avec les seins et sexes sagement dissimulés, les tumeurs qui ressemblent à des nébuleuses, etc... A défaut d'être très détaillés, ils ont cependant l'avantage d'être très lisibles, ce qui est une priorité pour un jeu requérant une grande précision. De plus, de tels graphismes collent mieux à l'esprit manga du jeu que ne le ferait une réalisation photo-réaliste.

Côté durée de vie, avec 7 chapitres comportant chacun au moins 5 missions, il vous faudra un petit moment et beaucoup de persévérance pour en voir le bout, vu sa grande difficulté. C'est en plus un de ces jeux qui se prête à une grande rejouabilité, pour améliorer son classement ou son score. Le mode coopération apporte également un vrai plus en terme de convivialité.