Après le succès qu’a connu la série de Smash Bros, il était naturel que de nombreux éditeurs se lancent dans des projets reprenant en grande partie les bases du hit de Nintendo. Capcom, entre autres, avait déjà tenté le coup avec Onimusha Blade Warriors, un titre PS2 aussi médiocre qu’anodin. Malgré son échec, la firme revient aujourd’hui à l’assaut avec Viewtiful Joe : Red Hot Rumble. Sur le papier, l’idée semble excellente : Viewtiful Joe est une série renommée pour son ambiance parodique de films, sentai et comics. La mêler à un jeu de baston délirant axé multijoueurs ne peut être qu’une réussite, non ? Ben... non.
En multi, ne le faites jouer qu’à vos ennemis !
Sur le plan technique, le jeu est quand même particulièrement réussi : le cell shading est évidemment présent, et c’est avec plaisir que l’on voit déambuler Joe, Sylvia, Captain Blue ou l’empereur Jet Black dans des décors déjantés et inspirés du reste de la série. Red Hot Rumble dispose en plus d’une pêche incroyable, et les affrontements sont bourrés d’effets spéciaux, de mimiques en tous genres et de détails amusants. La bande-son amène également beaucoup de dynamisme à l’ensemble. C’est donc dans une multitude de cris, de coups résonnants et de musiques héroïques que nos héros se castagnent dans la joie et la bonne humeur.Mais ce qui devrait être la plus grande qualité du jeu est en même temps son plus grand défaut. Les combats sont tellement remplis de couleurs, de flammes, d’ennemis, de pièces, d’items et d’autres effets délires que le tout en devient tellement confus qu’il est quasiment impossible d’en suivre le fil. De plus, la caméra est assez éloignée (pour garder les 4 joueurs à l’écran), tant et si bien que les personnages sont assez petits, noyés sous un raz de marée d’effets pyrotechniques. De ce fait, on ne sait jamais où l’on est, ni ce que font les autres, et on est donc forcés à bourriner un peu au hasard pour s’en sortir.
Bien sûr, Capcom a tenté de rendre le jeu plus varié, en mettant notamment des petites missions au sein de chaque niveau (pensez à Power Stone 2), mais... à quoi bon ? Le gameplay est tellement confus et aléatoire qu’un match multijoueur se résume forcément à une séance de massacre de boutons primaire style Cro Magnon. Le joueur, ainsi revenu au stade Néandertalien, laissera s’échapper quelques cris gutturaux tels que « Uaaaa jolies couleurs ! » tout en martelant sa manette dans l’espoir vain de comprendre ce qui se passe sur l’écran. Ce rituel se terminera après environ 5 minutes, moment auquel les personnes les plus intelligentes de la salle proposeront d’éteindre la console et de passer à une occupation plus enrichissante, comme regarder de la colle liquide sécher.
Et en solo ?
Bon, Red Hot Rumble n’est pas un bon jeu en multi. Mais est-il amusant seul ? Avec une trame scénaristique cherchée, des épreuves variées et drôles, des scènes cinématiques de qualité, le jeu solo s’impose comme le firmament de... euh... non en fait, c’est exactement la même chose qu’à plusieurs, sauf que les autres joueurs sont remplacés par des IA. Il y a bien un semblant d’histoire qui tente d’expliquer le pourquoi du comment (Captain Blue prend sa retraite et organise un casting pour rechercher son successeur), mais à part cela il n’y a presque aucune différence avec l’autre mode.Ah si ! L’IA, contrairement au joueur lambda, sait toujours ce qu’il fait, et il prendra un malin plaisir à éclater le pauvre joueur solo qui n’en demandait pas tant. Bref, ce n’est pas très engageant et on est à des lieues de Viewtiful Joe 1 et 2. Ce mode permet de débloquer des personnages et des nouvelles arènes pour le mode multi, mais étant donné que ce dernier est médiocre...
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