Cette fois-ci, il faut être deux pour planter la petite graine

Chouette, une suite !

Lorsque nous avons publié le test de Pikmin, nous n'osions espérer une suite : on expliquait alors tant bien que mal que ce titre était un jeu qui était bien plus qu'un jeu, une véritable expérience. Pikmin 2 ne déroge en rien à la règle, dans la mesure où les petites imperfections du premier opus ont été gommées et où le gamefun a été boosté par des additions incroyables !

Ainsi convient-il de parler tout d'abord du scénario, afin de mieux comprendre ce qui nous a ramenés sur cette planète qu'on avait eu tant de mal à quitter, dans le premier jeu. Souvenez-vous : votre vaisseau spatial n'avait pas troué mieux à faire qu'aller se crasher sur une planète à l'environnement certes hostile, mais sur laquelle de petites créatures n'ont pas tardé à croiser votre chemin. Sans les Pikmin, le sort du pauvre capitaine Olimar n'aurait pas été aussi heureux, et il aurait sans doute péri, en manque de dioxyde de carbone, le gaz qui lui permet de respirer, dans d'atroces souffrances, mangé en même par une des créatures qu'il avait vaincu maintes fois lorsqu'il était en pleine possession de ses moyens, ses fidèles Pikmin à ses ordres. Car les Pikmin sont, très souvent, particulièrement obéissants, on aura l'occasion d'en reparler bientôt.

Après avoir échappé à un destin tragique, vous voici donc de retour sur votre planète d'origine, où on vous apprend bien vite qu'une terrible catastrophe a eu lieu : un stock de carottes Pikpik d'or a été volé par un lapin de l'espace, et le pauvre Louie, pilote de l'engin qui transportait le convoi, n'a rien pu faire. De fait, la banque réclame 10.000 Pokos, ce qui représente des dizaines d'années de travail pour rembourser une somme pareille.

C'est sans compter sur les trouvailles faites par Olimar lors de son passage sur la planète des Pikmin : l'une d'elles est bien vite détectée par le robot comptable de la Hokotate Corporation, et 200 Pokos sont décomptés du solde dû ! Deux ans de travail en quelques secondes : l'occasion est trop belle pour le directeur de la société, qui décide d'envoyer Olimar et Louie en mission, immédiatement. Tous les sacrifices doivent être faits pour sauvegarder son travail, c'est donc le premier enseignement que nous apportera ce nouveau volet des Pikmin !

Car philosophe, Pikmin 2 l'est ! Et on ne parle pas du slogan de Nintendo : 'Désormais, il faut être deux pour planter la petite graine', qu'on retrouve sur certains goodies Pikmin de la division francaise ! En fait, Pikmin 2 est un jeu intelligent, qui nous apprend à faire du vrai multi-tâches. C'était déjà vrai avec le premier Pikmin, quand on envoyait un petit groupe de Pikmin faire ceci, un autre groupe faire cela. C'est encore plus vrai avec ce nouvel épisode, dans la mesure où on peut compter tant sur Louie que sur Olimar pour diriger les Pikmin.

Un cours de biologie pikminienne

Reste que ceux-ci ne sont pas dupes, et savent lequel des deux est leur ami : Louie a encore beaucoup à apprendre de ces petites créatures hautes comme trois pommes, et les notes d'Olimar ne sont pas toujours assez précises pour lui permettre de tout comprendre. Qu'à cela ne tienne : on découvre les Pikmin ensemble, on découvre de _nouveaux_ Pikmin ensemble !

En effet, Nintendo ne s'est pas contenté de ses trois couleurs : le rouge, le bleu et le jaune. En effet, c'est un vrai arc-en-ciel qui vous suit désormais partout, avec l'apparition de deux nouvelles espèces de Pikmin, les violets et les blancs. Ces deux nouveaux types naissent dans des fleurs : il suffit d'y balancer un Pikmin pour que celui-ci devienne une graine transformée par la fleur en question. Chaque fleur n'est malheureusement capable de produire que 5 graines, aussi vous faudra-t-il user de ces nouvelles ressources de Pikmin avec parcimonie et, surtout, prudence.

Une erreur est effectivement vite commise : si les Pikmin violets sont forts (ils ont la force de 10 Pikmin classiques), ils sont aussi lourds et n'avancent pas aussi bien. Si les Pikmin blancs sont résistants au poison, il n'en sont pas moins sujets à la combustion spontanée ou à la noyade ! Il faut en effet rappeler que chaque type de Pikmin a ses propres forces et faiblesses. Les Pikmin rouges résistent au feu, les Pikmin jaunes résistent à l'électricité (eux-mêmes en dégagent, d'ailleurs !), les Pikmin bleus peuvent marcher dans l'eau, les Pikmin violets sont forts, et les Pikmin blancs résistent au poison. A vous de composer avec autant de spécificités !

Comme dans le premier volet, les Pikmin sont capables de se transformer : comme de vraies plantes (ou plutôt de vrais animaux, enfin bref...), ils grandissent... et fleurissent ! Pour cela, il faut leur donner du nectar, une boisson dont ils sont fort friands. Ce nectar se cache dans certaines plantes, dans certains ennemis (qui en raffolent eux aussi). On peut aussi avoir des Pikmin plus forts en laissant les graines pousser avant de les retirer du sol : chaque ennemi abattu, chaque pièce de couleur, permettra de générer de nouvelles graines de Pikmin que vous pourrez récolter pour ainsi accroître vos forces vives !

Boulot, dodo, boulot, dodo.

Les Pikmin rouges, jaunes et bleus vivent dans leurs oignons, des espèces de vaisseau qui vous suivront lorsque vous décollerez. Les Pikmin violets et blancs trouveront un endroit confortable où dormir en s'installant dans votre propre navette spatiale. Il est impératif, chaque jour, de rassembler tous les Pikmin alors en circulation, car la nuit n'est pas faite pour eux : les ennemis ne tarderaient pas à leur faire passer un mauvais moment, un moment d'autant plus mauvais qu'il le serait fatal !

Le jeu s'articule donc autour de journées de travail : ces journées sont plus courtes que dans le premier jeu. Cela peut sembler à première vue incroyable, tant il y a de choses à faire, mais il faut savoir qu'on dispose dans Pikmin de cavernes générées aléatoirement dans lesquelles se cachent trésors, Pikmin colorés... et ennemis monstrueux.

Car si Pikmin 2 est atroce à l'extérieur, il est carrément ignoble à l'intérieur : le principal problème est de savoir comment aborder un ennemi. Il ne s'agit pas de lancer 100 Pikmin dessus (cent est en fait le nombre maximum de Pikmin que le GameCube est capable de gérer simultanément !) pour que ce soit gagné. Dans une des premières cavernes, vous comprendrez bien vite ce qu'on veut dire par-là. En dire plus maintenant gâcherait le plaisir de la découverte.

La collectionite aigue vous saisit.

Au fur-et-à mesure de vos trouvailles, vous trouverez des objets. Chaque objet vous permet de gagner de l'argent. Ce n'est pas souvent extraordinaire, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières, et la dette de la Hokotate Corporation va peu à peu se réduire. Chaque fin de journée vous permet de faire le bilan de vos exploits : la Piklopédie vous permet notamment d'en savoir plus sur l'écosystème dans lequel vous évoluez, de savoir qui sont ces monstres si terribles desquels vous êtes venu à bout. Vous pouvez aussi consulter la liste complète de tous les objets trouvés jusque là, et ainsi vous rendre compte qu'au fil des jours, vous en avez ramassé pas mal, des choses ! De toute facon, quoi que vous fassiez, vous avez de toutes les façons votre Boss qui suit vos efforts de loin, et ne manque pas de vous informer de l'évolution de la situation. Chaque jour, vous recevrez en effet un e-mail, soit pour Olimar, soit pour Louie, soit pour les deux : la femme d'Olimar est triste de voir son mari parti à nouveau, mais elle le soutient de tout son coeur. C'est beau, l'amour...

... Mais ca ne nourrit pas, et Olimar comme Louie font de leur mieux pour rembourser cette fichue dette au plus vite : sans quoi ils ne seront pas autorisés à rentrer sur leur planète d'origine, comme c'est cruel ! La planète des Pikmin recèle bon nombre de trésors, et jour après jour, le compteur réduit. Certains objets ne se contentent pas de vous donner de l'argent, certains sont bien vite repérés pour la fonctionnalité supplémentaire qu'ils peuvent apporter à votre équipement actuel.